CHRONIQUES CONCERTS

Nous voici en ce vendredi 25 janvier au Warm Audio de Décines, pour la troisième soirée du 1er tour du Sin cession. Pour ceux qui ne connaissent pas le concept, il s’agit d’un tremplin permettant au vainqueur national de jouer sur une scène du HellFest. Voilà donc un enjeu de taille pour les protagonistes de ce soir. Et on se demande qui aura le plaisir d’affronter The Seven Gates et God Damn pour la finale régionale. A noter que l’organisation du tremplin, assuré par l’équipe de Rock Runners’ est toujours aussi parfaite, les membres de l’association courant toute la soirée, pied au plancher pour permettre à tous, musiciens comme public, de passer une excellente soirée.

20h00. L’heure est venue pour le premier groupe de la soirée de monter sur scène. Il s’agit de M.Z., groupe Lyonnais à l’étiquette néo classique. Le concert démarre sur un instrumental, donnant le ton de leur prestation : mélodie et maîtrise instrumentale. Malheureusement il est peut être un peu tôt pour un vendredi soir et le groupe rejoint par son chanteur, jouera son set devant un public éparse et plutôt timide. Mais cela n’a pas l’air de déranger le groupe qui nous jouera en grande partie des titres de leur dernier album « Nostalgic heroes ». Techniquement le groupe impressionne et ravirait les amateurs du sieur Malmsteen. Malheureusement, ce soir le public est plus jeune et n’adhère pas vraiment. Que nenni, le groupe jouera son set avec conviction, au delà des modes.

Après un changement de plateau, voici les savoyards de Livid Core qui monte sur scène. Changement radicale de style, ici on se veut plus dans la tendance actuelle avec un hardcore metal agrémenté de sample. Le chant en français est de rigueur pour les deux chanteurs qui gesticulent pour essayer de faire remuer un peu le public qui est à peine plus nombreux que pour M.Z. Au programme, riffs de guitare saccadés, grosses rythmiques, et alternance des deux chanteurs entre du growl et un chant plus hardcore. La prestation est énergique mais la musique manque un peu d’originalité et le son de guitare, vraiment très gras en deviendrait parfois un peu confu.

Après un nouveau changement de plateau, le groupe XTrunk marque une montée en puissance de la soirée. Place à un thrash/death moderne dans la lignée de groupes comme Dew Scented, agrémenté ça et là de quelques samples. Le groupe dégage une bonne énergie et le public commence à réagir un peu plus même si il reste timide. Grosses section rythmique, la batterie bastonne, les guitares tranchent et la basse est bien présente avec un jeu aux doigts et en slap plutôt bien venu. Le chant est puissant, mais j’aurais juste un petit reproche pour le chant en voix clair qui ne me convainc pas vraiment, mais la voix thrash/death est bonne.

Débarque ensuite, Horrid Flesh, avec un death/black brutal somme toute assez classique. Le son est plutôt brouillon et ne met pas en valeur les musiciens dont le chanteur qui a l’air plutôt énervé. Voix plutôt black dans l’ensemble et musique malheureusement assez linéaire malgré quelques bons passages plus lourd. Ce n’est pas mal fait, loin de là, ça va vite (trop tout le temps ?) mais ce soir, leur black ne soulèvera pas les foules. Pire le public préfère s’accouder au bar en attendant la fin du set. On laissera les musiciens plutôt énervés et déçus de leur prestation.

Pendant le changement de plateau, le public qui a finalement trouvé le chemin de la salle, commence à se rapprocher un peu plus de la scène, pour découvrir Blazing War Machine visiblement attendu.
Petit info pour ceux qui l’ignorerait, ce groupe marseillais est un projet parallèle du batteur de Dagoba ayant pour démarche de mixer les deux courants musicaux que sont le power et le black metal. Démarche étonnante mais aussi super bonne idée pour Franck et Phil (le claviériste) qui créent ainsi un style plutôt détonant et novateur. Mais B.W.M c’est aussi un concept visuel et un vrai show.
Après un petit sample d’intro le groupe démarque sur scène, chacun grimés à sa façon. On se dit alors qu’on change quand même de niveau avec une prestation très travaillé. Niveau musique ça arrache sévère ! La batterie est métronomique et furieuse, on s’en prend pleins les oreilles. Les autres musiciens ne sont pas en reste non plus, avec notamment Izakar, from Dagoba, à la guitare. Mention spécial aussi au front man, qui crée une ambiance particulière et ne se contente pas d’hurler. Le corps couvert d’argile, les yeux sortant de tête, on dirait un vrai possédé qui se déhanche dans un mélange de Mick Jagger et de Gollum ! Que dire de plus ? Un show, un vrai : carré, pro, intense, oppressant, un vrai intérêt visuel et une musique vraiment à part et novatrice. Avouons le : à la fin du leur prestation, on ne se fait pas beaucoup d’illusion quand au résultat de ce soir….

Après délibération des juges et vote du public, le résultat tombe. Blazing War Machine ira bien en finale régionale le 15 mars prochain. On remerciera les organisateurs de cette soirée très réussie et l’intégralité des groupes, qui ont défendu avec fierté leur chance, ce soir. Et une mention spéciale, également à l’équipe du Warm Audio, qui propose un super accueil et une bien jolie salle qui deviendra à coup sur un lieu culte des soirées métalliques lyonnaises.