RAW IN SECT
Avec : Soulflames01, Burn your Karma02, The Arisen03, Raw in Sect04
  Date du concert : 30-04-2015
  Lieu : Hôtel de la musique - Villeurbanne [ 69 ]
  Affluence : NC
  Contact organisateur : https://www.facebook.com/TheArisenBand/timeline
 
 
 
  Chronique : 03 mai 2015 , réalisée par Franckenstrat - Photographe : Franckenstrat
   
Décidément, je passe mon temps à l’Hôtel de la musique en ce moment. Je vais finir par pioncer là-bas, comme ça ce sera plus simple.

Au programme ce soir, quatre groupes aussi différents les uns que les autres, avec une grosse tête d’affiche, les Grecs de Raw In Sect, sans oublier les Lyonnais de The Arisen qui font la release de leur EP « Rising Times ».

Le début de la soirée tarde un peu car ça patine point de vue technique et les derniers réglages sont longs à faire. Ce sont donc les Lyonnais de Soulflames qui vont ouvrir le bal.
Ils sont bons ces petits Lyonnais et ils envoient déjà du lourd. Sur scène, leur musique possède vraiment un bon groove et ils déroulent un très bon death metal mélodique tout au long d’un set qui est déjà bien au point.

David et Julien se partagent les assauts de guitares entre rythmiques et solos et les riffs fusent sur la crête de sons bien saturés. A la batterie, c’est Thibault qui envoie le tempo et son coup de baguette est rapide. Sylvain à la basse, que l’on retrouvera également sur scène avec The Arisen, assure des lignes mélodiques d’enfer avec sa 5 cordes.

Arnaud, c’est le frontman et il envoie sévère le garçon, on ne peut pas dire qu’il ne mouille pas le maillot. Sa prestation vocale est un véritable aboiement digne des chiens de l’enfer. Il est sans cesse en mouvement et n’hésite pas à aller au contact du public, ni non plus à aller carrément dans le public pour inciter tout le monde à bouger. Il fait une excellente prestation et du coup hausse le groupe de plusieurs crans quant à leur prestation scénique.
Les Soulflames sont un nom à retenir, je pense que nous les reverrons très bientôt.

Le second groupe à prendre la main sont les Stéphanois de Burn Your Karma.
Rien qu’au son, on sent déjà le groupe plus expérimenté. Un très gros son, un super bon metal très groovy, attention, ça castagne à mort.

Le quintet de Sainté est vraiment un groupe très accrocheur. Ils vont nous faire une excellente prestation scénique. Les guitares de Julien et de Bertrand ont un son totalement monstrueux. A la basse, Benoît cogne sur son instrument comme si c’était une batterie.
Laurent à la batterie ne sert pas de ses fûts comme une basse mais plutôt comme d’un véritable défouloir où il allie puissance et régularité.

Burn Your Karma à l’expérience de la scène et cela se voit et s’entend. Ils ne lâchent rien et nous tiennent en haleine jusqu’à la fin de leur set. Seules quelques petites phrases tombent teintées d’humour avec quelques petits pics bon enfant et le tout enrobé d’une excellente musique.

Xavier au chant est un frontman impressionnant. En tout premier lieu par sa stature, mais surtout grâce à sa voix vindicative et sauvage. C’est un véritable orage qui gronde lorsqu’il s’empare du micro. Il est toujours en mouvement et exhorte sans cesse le public à s’approcher de la scène et à bouger.

Ce groupe possède vraiment un bon feeling et tous les aficionados de Pantera, Lamb Of God ou autre Soulfly y retrouveront leurs billes.

C’est au tour d’une des affiches les plus attendues de ce soir d’entrer en scène : The Arisen.
Nous ne présentons plus certains membres qui composent ce combo, comme Kevin Paradis à la batterie ou encore Jordan Bonnevialle, guitariste de Deathawaits. Enfin bref, il y a du beau monde sur scène, ou du moins des personnes qui ont du talent.

Ce qui est d’autant plus impressionnant c’est qu’il s’agit là de la seconde prestation scénique de The Arisen qui sort déjà son premier EP. C’est vous dire le niveau.

Les garçons ont sorti l’artillerie lourde pour le set. Jordan est armé d’une 8 cordes tandis que Clément n’en a que 7. C’est normal, il est moins grand et moins balèze que Jordan, donc moins de cordes.
Trêve de plaisanterie, ça envoie du lourd dès les premières mesures et c’est vraiment du technique de chez technique.
Alors après je suis d’accord, ce n’est pas forcément tout le monde qui va accrocher, mais lorsque l’on veut bien se donner la peine d’écouter attentivement, il y a une richesse musicale chez The Arisen qui est impressionnante. Je me permets de les comparer à ce que fait actuellement Carnage Of Children. A quelques détails près ils sont sur la même longueur d’onde. Il faut juste que Carnage retrouve un nouveau chanteur.

Jordan au chant, ça le fait très bien. De la grosse voix death à la voix la plus claire en passant durant le set par tout un stade de niveaux de voix. Ce que fait Jordan est vraiment intéressant et colle carrément à l’empreinte sonore de The Arisen. J’espère qu’ils ne vont pas y toucher et tout laisser comme ça car cela fonctionne très bien.

Par contre, techniquement et là je parle pour les compositions, c’est rude. Les morceaux sont en effet particulièrement complexes à interpréter. Il y a beaucoup de ruptures de rythmes et les guitares aux accordages graves contrastent avec les lignes mélodiques utilisant le système tonal.
A la basse, c’est le même service. Sylvain Colon que nous avions déjà entendu en début de soirée avec Soulflames est lui aussi monté de plusieurs crans à la basse. Vocalement, il est également présent, assurant les contrechants derrière la voix de Jordan.

Les compos de cet EP jouées sur scène prennent une autre dimension et s’inscrivent au rang des réussites du moment sur la scène death progressive. Avec les expériences personnelles et cumulées des quatre membres de The Arisen, ce set est un sans faute et une release party qui remplit donc toutes ses promesses.

Pour clôturer cette soirée, ce sont les Grecs de Raw In Sect qui vont entamer leur set. C’est la grosse affiche de ce soir avec The Arisen et ils sont attendus, surtout par moi qui ne les connais que de youtube et qui attends avec impatience de voir ce que cela donne sur scène.

C’est parti, les Grecs partent à l’assaut avec une musique qui dépareille vraiment avec les groupes qui les ont précédés. Nous sommes dans un metal purement progressif avec des phases qui sont vraiment accrocheuses avec des tempos plus rapides et des phases ultras lentes, voire lunaires avec des sons et des mélodies très exotiques.

Les Athéniens sont venus nous présenter leur second opus, « Blue Haze », le premier étant « Red Flows » qui à mon avis était bien meilleur que le second. Un album beaucoup plus groove, beaucoup plus thrash.

C’est pour cela que durant leur set que j’ai d’ailleurs beaucoup apprécié car ce sont d’excellent musiciens, j’ai trouvé un Raw In Sect un peu mou du collier qui partait trop dans ces dérives planantes et progressives, même si j’aime particulièrement ce petit piment oriental qui a su faire toute la différence ce soir à l’Hôtel de la musique et porter le metal jusque dans des sphères exotiques.

Le quatuor athénien n’a pourtant rien lâché et nous a fait une très belle prestation musicale.
Kostas et George aux guitares ont fait preuve d’une redoutable efficacité, attention, ça joue vraiment très bien, que l’on se place en mode riff ou en mode solo. De plus, il y a une réelle et excellente complicité entre les deux hommes qui savent parfaitement jouer ensemble.
Jim à la batterie et Haris à la basse sont la respiration du groupe et lorsque ça groove un maximum, je peux vous dire que les deux instruments deviennent des mitrailleuses lourdes et que ça tabasse à mort.

Raw In Sect est un groupe où l’on trouve d’excellentes compositions et un très bon niveau musical. Le quatuor d’Athènes est rodé et je ne pense pas qu’ils ont encore beaucoup à apprendre. Le tout est de savoir dans quel genre de musique ils veulent verser car la marge devient de plus en plus étroite au fur et à mesure qu’ils s’harmonisent et laissent la place à beaucoup trop d’espace. Le côté hypotonique et psychédélique l’a emporté ce soir à l’Hôtel de la musique, même si un bon groove a rythmé tout le set. C’était bien agréable, mais était ce bien le Raw In Sect 100% metal qui était là ?
Je n’ai certainement pas raison, mais je n’ai pas complètement tort non plus. Mais il n’y a pas à dire, c’était une belle leçon de musique.

Merci aux quatre groupes qui étaient présent ce soir à Villeurbanne et un grand merci à The Arisen que nous aimons beaucoup et qui a eu la gentillesse de convier Pavillon 666 à cet événement.