CHRONIQUES CONCERTS

Il faisait bon pourtant ce 31 Octobre, et c’est d’un pas plutôt motivé que le public se dirigeait vers le CCO pour cette soirée Halloween, évènement promotionnel dédié à l’ouverture de la nouvelle boutique Hors Norm (dont la renommé n’est plus à faire sur Grenoble)/ Neutral Zone. Le pas est motivé, attisé par une affiche certes peu détonante mais intrigante ; qui plus est, c’est le soir des monstres et aucun autre évènement n’est prévu dans la région alors pourquoi pas ? avec un peu de chance une belle surprise apparaîtra.

Mais à l’image de « Whishmaster » méfiez vous de vos souhaits. Le système d’accréditation aléatoire témoignait déjà d’une organisation réalisée à la va vite, le deuxième coup de froid se produit dès l’entrée où : « Non désolé l’appareil photo c’est pas possible, le manager de Birthday Massacre n’est plus d’accord ». Les plus vives protestations puis supplications n’y feront rien, la confiance règne, soyez les bienvenus. L’amabilité de notre hôte d’Hors Norm n’y fera rien, l’hypocras offert semble bien amer. Nous retrouvons donc ce soir la fantastique ambiance chaleureuse des soirées goth, celle-ci étant spécialement vive à Lyon, où les relations entre les 2 seuls organisateurs de tels concerts tournent au conflit Israelo-Palestinien. Laissons les se débrouiller avec l’ONU, place à la musique.

Car Dolls of pain n’a pas attendu pour commencer son set. « Boing boing » font les boom-boom, place à l’électro…et au play-back. Porté par les inévitables effets vocaux classiques (métalliques sursaturés) le trio n’agite pas la foule. Ultra basique, degré de composition zéro, nos compatriotes ne forcent pas leur talent pour une prestation tout simplement sans intérêt, et par ailleurs à 90% pré enregistrée.

Avant la suite, une petite séance de balance ça vous dit ? Lycosia s’installe sans se presser. Les quelques bons titres découverts sur leurs premières réalisations auraient pu présager un show de qualité (notez l’emploi du passif), les faits montrent un résultats quelque peu différent. Pas en place, le groupe semble n’avoir rien à faire d’être sur scène, c’est du moins ce qu’il ressort de leur prestation : un vide intergalactique. Le clavier transparent ne parvient pas à mettre en valeur le son « glam rock » pourtant noté sur la carte de visite du groupe, les parisiens se contentent alors d’un métal cliché bas de gamme, avec en bonus : un chant faux. Les déceptions s’enchaînent et se ressemblent. La régie éjecte donc Lycosia bien salement au beau milieu de leur dernier titre en renvoyant de la musique dans les enceintes.

Place à Psycho Luna…la tâche est lourde : relever le niveau d’une soirée plate où l’on se sent parfois très seul dans cette grande salle…inerte, si vide…et toujours ce sale courant d’air. Brrr. Mission accomplie pour les allemands, et oui ! ceux-ci, au détriment de la qualité musicale, optent pour le rire, involontaire. Effectivement, comment résister aux déhanchements hystériques du front man électrique, à ses sauts écarts, à son solo hystérique de tambourin ? quelques fous rires se déclanchent donc au fond de la salle. Le sous « Tokyo hotel » et bien oui, ça existe, difficile à croire n’est ce pas ? les musiciens sont à fond dedans, criant souffrance, malaise et solitude…le public semble avoir du mal à y croire. Au moins, on se marre. Après tout, ce n’est pas Halloween tous les jours…

Les meilleures choses ont une fin et Psycho Luna quitte (à regret) les planches, au profit de la tête d’affiche tant attendu par un public plus présent, au vestimentaire étonnement sobre, dommage pour une telle soirée. Bref, oublions les chiffons pour se concentrer sur The Birthday Massacre, la grande inconnue de la soirée. Les canadiens confirment une chose : un grand nombre de clic sur un « myspace » n’est pas toujours synonyme de talent. Arrivée sur les planches en star, la musique de The Birthday Massacre n’est malheureusement pas à la taille de leur ego. Certains se concentreront alors sur une longue séance de matage sournois d’une chanteuse courtement vêtue dans son show d’écolière pas sage, pour une prestation à l’image d’un clip de Shakira : c’est en coupant le son qu’on l’apprécie le plus. Véritablement inaudible, il faut tendre l’oreille pour réellement distinguer ce timbre de voix mal placé, noyé dans les grosses guitares. Les parties sympathiques de rock planant ne parviendront pas à relever un show surjoué et sans envergure. La majorité de la foule adhère, le restant se rhabille, cause de froid, et s’en va, cause d’ennui. Jamais l’ambiance n’aura pu décoller dans cette soirée prise bien trop au sérieux de l’organisation à la réalisation pour un rendu décevant, proche d’une blague sans amusement, sans plaisir. Un vrai massacre.





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( ps : merci au photographe Mathias qui a eu lui le droit à un pass...)