CHRONIQUES CONCERTS

Nombreuses sont les formations qui se sont risquées à ce type d'exercice. Katatonia a donc édité en 2013 son album acoustique "Dethroned & Uncrowned" reprenant l'intégralité de "Dead End Kings". Fort de ce succès, les suédois parcourent le globe afin de reproduire l'acte sur scène.

L'ouverture de la soirée revient aux londoniens de Messenger. Le quintette distille une musique agréable mais pas vraiment orientée metal, les compositions oscillent entre rock, pop énergique. Les musiciens sont en place et assure un set respectable et honnête, s'exprimant dans une ambiance plus souvent sombre que claire. L'étroitesse de l'espace qu'il leur est réservé, ne permet pas à Messenger d'être vraiment mobile, laissant Khaled Lowe (chant, guitare) et Barnaby Maddick (guitare) se déchainer uniquement lors des montées d'intensité. L'accueil réservé aux anglais est courtois, les interventions entre les morceaux du vocaliste se faisant en français ne font que renforcer l'expression du public. Un set qui s'est laissé écouter et voir permettant de chauffer l'assistance sans l'anéantir.

L'entracte permet de confirmer le schéma adopter par Katatonia, tapis, chaises, bougies électriques, pupitres... Pas de doutes, nous sommes bien là pour suivre un concert intime et chaleureux. En quelque sorte le Divan s'installe dans votre salon. De tous les instruments, seuls le clavier de Bruce Soord (The Pineapple Thief, Wisdom Of Crowds) et la guitare de Jonas Renkse sont électrique, pour le reste il faut compter sur la basse acoustique de Niklas Sandin, la guitare acoustique de Anders Nyström et les percussions de JP Asplund. D'entrée de set, les cinq musiciens font preuve d'aisance et de sérénité. Aucuns bruits parasites au niveau des manches viennent perturber les sons. Les percussions sont audibles sans tendre l'oreille, la voix de Jonas Renkse est claire et nette. Situé au balcon, les compositions présentées pour la soirée résonne sans fautes de production, seul point d'ombre sur deux titres où la basse devient mixée avec trop de grave, mais ceci revient vite à son niveau initial.
La setlist n'est pas une réplique intégrale de "Dethroned & Uncrowned", les suédois vont s'appliquer à revisiter des morceaux provenant de ses débuts. L'exercice est bien maitrisé et permet d'apporter une touche d'originalité par rapport à l'album. Pour le rappel, Katatonia joue pour la première fois de sa tournée "Omerta", une bien belle inauguration.

Le set n'est guère long, environ 1h20, mais est largement suffisant pour rester un show intéressant et surtout non barbant. La qualité au lieu de la quantité en fait...

Lorsque les lumières reviennent briller dans la salle du divan du monde, les visages laissent penser que tous ont passé une agréable soirée, que l'on soit sur les planches, dans la fosse ou au balcon.

Comme quoi, si un jour nous perdons l'électricité, le metal pourra perdurer...


Setlist :

In the White
Ambitions
Teargas
Gone
A Darkness Coming
One Year From Now
The Racing Heart
Tonight's Music
Sleeper
Undo You
Lethean
Day
Idle Blood
Unfurl

Rappel :
Omerta
Evidence
The One You Are Looking for Is Not Here