BARONESS
Avec : Baroness, Royal Thunder
  Date du concert : 02-10-2013
  Lieu : L'Atelier - Luxembourg [ Luxembourg ]
  Affluence : NC
  Contact organisateur : http://www.relapse.com/
 
 
 
  Chronique : 07 octobre 2013 , réalisée par blacklakenidstang - Photographe : blacklakenidstang
   
S’il y a une chose à avouer, c’est que j’ai d’abord hésité avant de me décider à aller voir BARONESS. Certes, leur passage luxembourgeois lors de leur tournée européenne était l’occasion rêvée pour moi de les découvrir sur scène, les écoutant depuis déjà quelques années. Cependant, leur dernier album en date, Yellow & Green, ne m’a que partiellement convaincue ; or, s’il y a bien une chose que j’aime, de manière assez logique, c’est que ma première fois avec les prestations live des groupes qui me plaisent soit, si ce n’est exceptionnelle, au moins très bonne…

Si vous ne connaissez pas Baroness, il s’agit d’un renommé groupe de sludge d’origine américaine. Enfin… était. Depuis ledit opus, j’ose m’avancer à les classer dans une catégorie toute particulière : celle du sludge-pop embrassant un stoner rock psychédélique. C’est donc de cette façon que ces derniers ont réussi à faire parler d’eux l’année dernière : ils ont pris un virage dans leur musique… mais un souci de freins de leur bus leur en a fait loupé un autre… en résultant une chute d’une dizaine de mètres, de graves blessures pour certains et de gros dégâts psychologiques. C’est donc après de longs mois de cicatrisation et de réflexion que les batteur et bassiste ont décidé, pour diverses raisons, de quitter le groupe, avant d’être remplacés au cours de cette année.

Mais revenons à cette soirée luxembourgeoise et à son déroulement afin de ne pas omettre de parler de la première partie du concert. En l’occurrence, il s’agissait de ROYAL THUNDER, un trio également américain, rangé, lui, dans le tiroir du doom/stoner. Ne les connaissant pas et ayant loupé le début du show, il m’a été difficile de m’imprégner immédiatement de leur musique hautement psychédélique. J’ai ainsi peu de choses à faire remarquer quant à ce groupe, si ce n’est qu’il faut aimer la voix de la chanteuse/bassiste, oscillant entre enrouement et gémissements. Cela dit, étant réfractaire à beaucoup de voix claires, j’ai globalement plutôt apprécié celle-ci. Quant au batteur et guitariste, il était appréciable de voir le premier planté en plein milieu de la scène (rares sont les trios dans le milieu metal et donc rares sont les fois où l’on a véritablement l’opportunité d’observer à ce point ce musicien-clé !) et l’autre à la limite de la transe, complètement en accord avec son jeu.
Je tiens tout de même à souligner la cohérence de ce groupe avec Baroness-nouvelle-génération, ce que je finis par trouver extraordinaire tant il y a d’affiches sans queue ni tête qui aboutissent à des soirées à moitié réussies pour grand nombre des personnes qui se déplacent. Un troisième groupe aurait néanmoins été le bienvenu à mon sens, puisque, d’une part, j’ai inlassablement soif de découvertes musicales et, d’autre part, le concert s’est fini relativement tôt.

C’est donc directement au tour de BARONESS de prendre le relais. Ces derniers, avant même de commencer à jouer, me donnent le sourire : ils semblent en forme et quel plaisir de voir le guitariste à ce point ravi d’être sur scène !
Leur set commence alors doucement sur les douces notes d’"Ogeeshee Hymnal" avant d’enchainer sur mes deux morceaux préférés de Yellow : "Take My Bones Away" (un véritable tube de l’été) et "March to the Sea". C’est directement l’explosion : le jeu de scène est très bon, tous bougent beaucoup et je manque plusieurs fois de me prendre un sacré coup de tête ou de manche par le guitariste… bref, un super moment qui laisse espérer une belle suite de concert !
Baroness lance alors la sublime intro de "A Horse Called Golgotha", clairement l’un des morceaux du Blue Record qu’il fallait jouer !
C’est alors que cela perd légèrement de sa saveur selon mes goûts puisque l’album Green fait son apparition avec "Foolsong", qui, je trouve, n’a rien d’extraordinaire (à la différence de "MTNS. (The Crown & Anchor)" et "Strechmaker" qu’ils n’ont malheureusement pas joué et qui ont un côté bien plus sympathique à la The Shins). "Board Up the House" et "The Line Between" m’ont cependant plus plu qu’à l’accoutumée, ce qui est peut-être dû au fait que nombre des morceaux joués ont des sonorités différentes par rapport à la version studio, cela dans des proportions toutefois variables.
Globalement, Yellow est tout de même bien mieux représenté que son compagnon puisqu’on peut ajouter aux tubes précités "Little Things", "Sea Lungs", "Cocainium" et "Eula".
Baroness s’est tout de même laissé aller à nous jouer quelques autres morceaux du Blue Record, à mon plus grand plaisir, comme un puissant "Swollen and Halo" qui m’a donné envie de remonter le temps pour assister à l’une des précédentes tournées, "The Gnashing" et, pour le rappel, un excellent "The Sweetest Curse".
Malheureusement, Baroness semble avoir complètement mis de côté son passé plus lointain dans la mesure où seul "Isak" du Red Album est joué et que First et Second sont complètement passés à la trappe...

En conclusion, c’était une belle affiche, éloignée de mes habitudes de concerts, pour laquelle je ne regrette absolument pas de m’être déplacée. Les styles des deux groupes se prêtent à la bonne humeur, quoi de mieux pour passer un bon moment ?
Néanmoins, Royal Thunder ne m’a pas donné envie d’approfondir ma découverte de leur univers et Baroness reste loin d’avoir livré un set parfait. En effet, le chant, tant de John Baizley, le chanteur principal, que de Peter Adams, est loin d’être toujours d’un grand niveau, même si ça ne m’a pas véritablement dérangée (quand on s’imagine toujours le pire, la réalité se révèle positive !). Le véritable bémol reste ainsi clairement lié à la setlist : Yellow & Green n’est pas mauvais et passe bien en live, il y a beaucoup d’énergie, mais il manque grandement de morceaux plus lourds dans lesquels j’aurais pu véritablement plonger.