CHRONIQUES CONCERTS

Un peu plus de 10h de route au départ de Lille, traverser successivement la Belgique, l'Allemagne et la République Tchèque pour se rendre à Trutnov au Nord Est du pays soit un peu plus de 1000 km effectués pour se rendre à l'un des festivals metal extrême/grind le plus réputé d'Europe, telle était ma mission en ce début juillet. L'Obscene Extreme Festival, c'est cette année 15 ans de festivités pendant près de 5 jours (du mercredi au dimanche) aux douces sonorités des styles les plus extrêmes de la sphère metal : le Death metal et ses dérivés, le grindcore et le crust qui sont mis à l'honneur dans la petite ville tranquille de Trutnov. Alors que j'arrive sur le site, se met à tomber une trombe de pluie qui durera une dizaine de minutes, mais me permet par la suite de poser ma tente sur un terrain en pente, près de mes autres collègues. Alors que j'étais sur la route, les hostilités ont déjà commencé depuis 14h avec un pré-fest: le "Freak Festival" qui, si j'ai cru comprendre, était des jeux plus ou moins débiles (genre courses de caddie) sur le site du festival.

D'ailleurs, parlons du site : un amphithéâtre en plein air, une scène entourée d'une forêt forte accueillante où l'on retrouvera durant tout le week end une quinzaine d'exposants tous plus ou moins orientés metal extrême. Tandis qu'au niveau de l'entrée l'on retrouve le merchandising du Festival (qui sera ouvert dès le jeudi), on y retrouve aussi différents stands de nourriture végétarienne (fait paradoxal que je ne comprendrais jamais, inhérent au grindcore...), mais d'excellente qualité ce qui en fait déjà un bon point. Mais ce n'est pas tout lorsque l'on constate le prix de la boisson (échangeable contre des tickets en euros ou en couronnes tchèques) qui pourrait défier toute concurrence si on le compare à celui des festivals Français (soit environ 1€ la pinte de bière). Mais revenons en au contenu de ce mercredi car, si dans l'après-midi, c'était le "Freak Festival", ce mercredi soir, c'est une soirée "Doom Death" qui ouvre le festival avec 3 groupes qui joueront successivement une heure, et pas des moindres: les Américains d'EVOKEN, les Anglais d' ESOTERIC et l'un de mes coups de coeur de cette année, les Finlandais d'HOODED MENACE.
Le temps d'installer ma tente et de découvrir le site ( je suis arrivé aux alentours de 20 h ), qu'EVOKEN termine déjà son set, 15 minutes de changement de plateau et j'arrive au début d'ESOTERIC. Les concerts du combo anglais sont relativement rares, c'est donc avec un certain plaisir que je découvre le groupe de Funeral Doom sur scène. Les jeux de lights sont très dans l'ambiance romantisme noir du sextet de Birmingham entre ambiances pessimistes, chant growlés par un chanteur/guitariste en grande forme, duos de guitare lourds et malsains, voilà ce que représente ESOTERIC sur scène. Je ne connais hélas que peu leur discographie et me laisse donc emporter au gré des morceaux durant l'heure de set. Le son est équitablement réparti entre les instruments (ce qui est l'un des points forts du festival), et que ce soit au niveau du pit ou sur les bancs de l'amphithéâtre, on ne peut qu'apprécier le groupe. C'est l'occasion aussi de constater que pour la réputation de ce festival, le public n'est pas si nombreux, ce soir on doit à peine dépasser les 500 personnes, pour en atteindre environ 4000 sur le week-end.
Le set d'ESOTERIC se termine dans les temps, mais j'avouerai l'avoir trouvé un peu longuet par moments, d'autant que je suis impatient d'enfin découvrir HOODED MENACE sur scène, qui d'ailleurs portent bien leur nom, veste à capuche vissée sur la tête. Avec "Effigies of Evil" sorti fin d'année dernière, il est normal de retrouver les Finlandais sur les scènes européennes cet été (notamment un passage au Hellfest). Après une intro "film d'horreur", les guitares vrombissent aux sonorités Doom/Death du combo. Petit hic au début du concert, l'absence de volume dans le chant de Makus Makkonen, heureusement réglé au bout de quelques minutes.
D'ailleurs, fait étonnant, ce n'est pas Lasse (guitare/chant studio) derrière le micro mais bel et bien son bassiste qui prend la relève. Mais cela n'enlève rien à la qualité de son remplaçant qui assure tout aussi bien ses parties. Au programme donc, retour sur les 3 albums du groupes pour 7 titres en l'espace d'une heure avec bien sûr un soin tout particulier accordé (pour mon plaisir égoïste) au petit dernier en date avec "Vortex Macabre", "Effigies of Evil" et "Curses scribed in Gore". Un grand moment qui nous fait visser nos capuches sur nos têtes pour headbanguer lourdement sur l'excellent Doom/Death des Finlandais.

Une première soirée qui ouvre un Festival qui promet sous tous les angles, que ce soit au niveau de la qualité de son emplacement, mais et surtout, pour l'affiche plus qu'alléchante qui commence dès le lendemain entre découvertes et groupes au statut mondial. Mais pour le moment il est temps de faire la fête avec les amis présents en attendant patiemment le lendemain, 14 h pour le début des hostilités.