GOJIRA
Avec : Gojira, hypno5e, kruger
  Date du concert : 07-04-2013
  Lieu : Le Transbordeur - LYON [ 69 ]
  Affluence : 1800
  Contact organisateur : http://www.base-productions.com/
 
 
 
  Chronique : 10 avril 2013 , réalisée par Black.Roger - Photographe : Black.Roger http://black-roger.tumblr.com/
   

S’il y a bien un groupe Français qui fait l’unanimité actuellement parmi le public métal, popularité dépassant également nos frontières, c’est bien GOJIRA. Alors, la date de Lyon organisée bien sûr par Base Productions, va attirer beaucoup de monde et le Transbordeur ouvrira grand ses portes en configuration maximale pour accueillir tous les fans et curieux venus parfois de loin pour cette grand’ messe métallique. Le choix des premières parties s’est porté sur les Suisses de KRUGER et les Frenchies de HYPNO5E, choix qui sera bien sûr discuté dès l’ouverture des portes à 20 heures, le premier des groupes en lice devant fouler les planches à 20 heures 30 précises.


Voici donc les Lausannois de KRUGER qui lancent le son pour une petite demi-heure de prestation. Prestation courte évidemment mais oh combien intense. Déjà 12 ans que le quintette helvète écume les planches à l’international avec 4 albums sous le bras et toujours l’inéffable Renaud qui en fait des tonnes en allant chanter dans le public régulièrement ce soir faisant fi des barrières de sécurité. La dernière fois que j’avais vu Kruger en live, c’était au Hellfest en 2011 et leur prestation de m’avait pas laissé un souvenir impérissable. Mais ce soir dans ce transbordeur de Lyon où l’ambiance est déjà palpable, j’ai apprécié. Qu’est-ce que j’ai apprécié en fait ? Et bien, l’esprit rock n’ roll du groupe qui fait fi des barrières (encore) rock et métal, alors, post-rock, post-core ? Un peu tout ça ma foi et l’ensemble tient la route, la scène particulièrement. Le son n’est pas optimum, les lights discrets, mais le groupe fait le show en jouant à l’énergie. Le mathcore n’est pas loin, le sludge non plus, les riffs iconoclastes à la Mastodon et le brut de décoffrage d’un Abraham font le reste. Résultats des courses, j’ai aimé ce soir la tempête Kruger et je ne crois pas avoir été le seul…


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Si le cas Kruger est relativement aisé à décrypter, il va en être tout autrement avec le phénomène frenchie sudiste de HYPNO5E bien placé dans l’affiche de ce soir, pourquoi ? Question sans réponse mais regardons et écoutons avant de porter un jugement hâtif. HYPNO5E expérimente depuis maintenant une dizaine d’années, et deux albums ont été enfantés dans la douleur du métal ambiant et alambiqué dont le dernier « Acid Mist Tomorrow » né il n’y a pas longtemps. HYPNO5E essaie de nous faire entrer dans ses délires à l’aide de rythmiques déjantées sur des riffs nous écorchant les neurones. Puis, un petit air de piano insidieux vient nous prendre à revers et les litanies du frontman coulent dans nos conduits auditifs dans une démarche psychédélique et tordue. Voila le mot « tordu » pour désigner ce que l’on veut nous faire entrer dans la cervelle à grand renforts d’infra-basses limite nausées. De deux choses l’une, soit vous franchissez la barrière émotionnelle et rentrez dans le brouillard intense et le flou artistique procuré par notamment la voix littéraire du frontman, soit vous butez contre ces envois innovants et délicieusement barrés tel un mur bloquant votre horizon musical. Alors, dans cette foule présente ce soir au Transbordeur, les avis furent partagés, mais HYPNO5E vous a interpellé je l’ai bien vu et entendu.


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Pendant l’installation de la scène pour GOJIRA, le public se fait plus pressant et se tasse depuis le haut des gradins jusqu’aux barrières de sécurité. Plus personne au bar, la tension monte tout d’un coup de plusieurs crans. Rien d’étonnant à tout cela car nos amis du Sud-Ouest sont très attendus ce soir et même plus. Dés l’entrée sur scène, dés le premier titre « Explosia », c’est l’explosion (sic) et le délire devant l’estrade, bras levés, accueil impressionnant. Tous les regards se portent vers Joe, Mario, Christian et Jean-Michel bien sûr, mais il faut remarquer les ,lights « hypnotisants » et surtout le fond de scène à l’effigie de « l’Enfant Sauvage » tout en variation durant le set. Mario trône devant cette effigie et domine la situation et ses compagnons du groupe qui n’ont plus rien à apprendre d’une certaine tenue et chorégraphie scènique, c’est géant, oui voila le mot « géant » pour désigner GOJIRA en concert. Les frenchies ont réussi l’exploit de faire partager à un large public un death progressif très technique au demeurant en nous présentant des compositions mémorisables sur des textes intelligents. Et toujours ce groove sous-jacent qui interpelle, ces titres variés où le public y trouve son compte en reprenant déjà les « classiques » du groupe à gorge déployée, chapeau bas messieurs les musiciens.


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La prestation de ce soir comprendra dans la set-list des titres du nouvel opus avec « l’Enfant Sauvage », « Explosia », « Liquid Fire » , « The Axe » et le rappel « The Gift Of Guilt ». Mais le groupe ira aussi visiter « The Way Of All Flesh » avec « Oroborus » bien sûr. « The Link » ne sera pas oublié avec Wisdom Comes », et nous n’échapperons pas aux fameux « Backbone », « Flying Whales » et « The Heaviest Matter Of The Universe » extraits de l’album « From Mars To Sirius » évidemment. Après « Oroborus », un solo de batterie fera office de « trou normand » pour digérer toutes ces compositions au son d’enfer, aux tempos lourds parfois, plus « speed » à l’occasion mais prenant aux tripes de toutes façons. Joe remercie le public Lyonnais en se remémorant son dernier passage dans ces lieux. Mario quitte ses fûts pour prendre la place de Joe à la guitare pour une escapade musicale de bon aloi, c’est la fête. Cette fête qui va bientôt se terminer non sans un retour de la formation sur les planches, rappel oblige, un seul, snif ! Le frontman aurait bien emmené le public de ce soir en tournée, mais le tour-bus s’avère trop exigu pour contenir les 1800 personnes présentes ce soir. Finalement chacun repart avec une seule idée en tête, revoir ce groupe qui a aucun moment n’a déçu, alors coup de cœur obligatoire cela va de soi.


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Nous ne quitterons pas les lieux sans remercier Base Productions pour cette soirée hors du temps et de l’espace. Et bien entendu un grand merci est de rigueur pour tous les musiciens ayant évolué ce dimanche soir sur la grande scène lyonnaise pour nous offrir l’évasion métallique tant désirée et au final bien satisfaite.


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