CHRONIQUES CONCERTS

18h20, Quai François Mauriac (Paris). Nous sommes le 22 juin et ce soir, le Batofar accueille les excellents Munshy accompagnés de Bloom, Dealem et Already Salted. Le concert est censé commencer dans 10 minutes, et pourtant ils sont à peine une quinzaine à attendre devant le bateau rouge. Il faut dire que rameuter du monde, un lendemain de fête de la musique alors que tout la France a les oreilles qui sifflent, c’est délicat.

Après un léger retard, Already Salted monte sur scène. La salle est cruellement vide et ce n’est pas le punk teinté métal du groupe qui la remplira. Véritable petit Lofofora en herbe (période « Holiday in France »), A.S nous propose une musique assez linéaire quoi qu’appuyé par un chant puissant. Face à eux, un public statique qui n’a vraisemblablement pas du tout envie de donner dans le pogo. Les titres de chansons font sourire (« Enculé », « La braguette ouverte ») mais cela ne va pas plus loin.

45 minutes plus tard, c’est au tour de Dealem de faire chauffer les planches. Une intro aérienne doublée d’un chant envoûtant ont vite fait de mettre le public dans l’ambiance. Il se rapproche de la scène. Succès logique puisque le groupe n’est pas très loin du style de Munshy, la tête d’affiche du jour. La chanteuse Sam impressionne par sa capacité à passer des cris presque gruntés aux chants clairs, s’imposant en outre par son charme et sa présence scénique. Malheureusement, la suite du set n’est pas à la hauteur. Dealem possède des atouts, mais se perd dans des titres trop froids et pas assez contrastés. Ce n’est qu’à la fin du set que le groupe se réveille et balance des compositions prenantes. S’il arrive à calquer tout son show sur ce genre de chansons, le succès lui est assuré. Groupe à surveiller donc.

Venons en au cas Bloom. Le groupe et sa pop-électro aérienne ont fait un bide énorme hier soir. Pas que Bloom soit un mauvais groupe, mais les programmateurs ont eu la mauvaise idée de le placer entre deux formations très rythmées. Le public attendait quelque chose qui bouge et s’est trouvé face à une musique froide, lente et planante. Résultat, la salle s’est considérablement vidée et Bloom a du raccourcir son set.

Ce n’est qu’aux environs de 21h30 que les Munshy font leur apparition. Dès le premier morceau, c’est une gigantesque claque que se prennent les rescapés de la fête de la musique. Jeux de scène impressionnants, énergie communicative, compositions excellentes et rôdées, Munshy fait passer tous les autres pour des amateurs. Quand on sait que le groupe n’a, à son actif, qu’une seule démo, il y a de quoi crier à l’injustice. D’accord, leur premier album sort en octobre mais Munshy traîne son potentiel exceptionnel depuis quelques années déjà. Il devrait en être plus loin.

Ce concert a plus servi de test qu’autre chose puisque le groupe n’a joué qu’une seule chanson de sa démo, le titre « Liberate ». Tout le reste sera dans son prochain opus dont les génialissimes « On my shoulder » et « Rotten » (déjà sur leur myspace). Dans les environs de 22h30, la composition la plus métal du groupe est venu clore une soirée placé sous le signe de la diversité.


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( Merci à Yoann (http://www.delesid.fr) pour les photos )