DRAGONFORCE
Avec : dragonforce, huntress, kissin’dynamite
  Date du concert : 23-11-2012
  Lieu : La Laiterie - Strasbourg [ 67 ]
  Affluence : 800
  Contact organisateur : http://www.artefact.org
 
 
 
  Chronique : 10 décembre 2012 , réalisée par Blackened - Photographe : BLACKENED
   

La Laiterie de Strasbourg tremble encore du passage de GOJIRA le soir précédent qu’une nouvelle déferlante sonore vient s’abattre sur elle. Dans un tout autre registre cependant, puisque c’est DRAGONFORCE qui est chargé de l’affaire, accompagné pour l’occasion de KISSIN’DYNAMITE et HUNTRESS pour une soirée presque éclectique.


En effet le gang britannique, officiant - comme chacun le sait- dans un Heavy/Power/Speedy/Shredding Metal (hein ?) a la bonne idée de ne pas lasser un auditoire avec trois groupes prêchant pour la même chapelle. Après être passé par la Laiterie il y a deux ans en compagnie de TURISAS (pas la même chose !), l’immense backdrop aux couleurs de l’album « Money, Sex And Power », dernier né des Allemands de KISSIN’DYNAMITE, laisse présager une bonne dose de Glam Metal en guise d’amuse-bouche! Et c’est exactement ce que s’emploie à faire le combo teuton, venu presque en voisin puisqu’originaire du Bade Wurtemberg frontalier de l’Alsace. Autant le dire de suite, je suis loin d’être amateur de ce genre de délire, mais force est de constater que j’ai vraiment passé un excellent moment ! Un peu moins de quarante minutes complètement épiques, avec tous les clichés possibles et imaginables inhérents au genre passés en revue par ces quatre énergumènes. Nul doute que les gaillards aient des actions chez L’Oréal tant leur maquillage et coupes de cheveux laqués sont travaillés. Les trois électrons libres sur scène (à savoir le guitariste, le bassiste et l’intenable vocaliste) jouent le jeu comme si ce show était le dernier, avec une foi inébranlable et une justesse de ton remarquable. La Laiterie accueille ce soir environ 800 personnes, mais le groupe semble jouer dans un stade entier ! Un jeu carré, une réelle complicité sur scène, une set-list parfaite, et même amputé d’un de ses membres (manque à l’appel le second guitariste de la bande, suppléé à quelques occasions par le frontman), le groupe impressionne malgré son jeune âge. Le public lui accorde d’ailleurs un accueil assez énorme, mangeant dans la main de l’excellent showman qu’est Hannes Braun, vocaliste androgyne et platiné. Le bougre ne tient pas en place une seconde, sollicitant (peut-être un peu trop ?) le public à chaque occasion, et elles sont nombreuses tant les morceaux de KISSIN’DYNAMITE sont efficaces et taillés pour le live. Prestation de haut vol du frontman, tant scéniquement que vocalement (quelles montées !). Par contre côté originalité, il va falloir repasser puisque les Allemands s’inspirent à outrance des cadors du genre, MÖTLEY CRÜE en tête… N’empêche que les mecs envoient sévèrement la sauce sur scène, c’est professionnel et assez impressionnant. Les morceaux interprétés ce soir et piochés des trois albums du combo sont autant de tubes en puissance, avec une mention spéciale pour "Welcome To The Jungle" (pas celle des Gun’s, non non !), "I Will Be King" et son ambiance cape et sceptre granguignolesque ou encore "Money, Sex And Power" qui vient clore le set. Les sourires affichés par les musiciens sur scène témoignent de la bonne ambiance au sein du groupe et du plaisir d’être sur les planches, partagé par un public généreux en termes de participation orale (chant et cris) et manuelle (les paumes auront bien claqué ce soir !). Très bonne surprise et excellente entrée en matière pour une soirée qui débute sur des chapeaux de roues !


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SET LIST KISSIN’DYNAMITE : 1.Sleaze Deluxe / 2. Sex Is War / 3.Addicted To Metal / 4. Welcome To The Jungle / 5. I Will Be King / 6. Operation Supernova / 7.Money, Sex & Power


Changement d’ambiance radical avec HUNTRESS et leur mixture Heavy-Thrash-Dark à voix féminine. Des riffs acérés, un tempo plus soutenu…une ambiance presque malsaine s’empare de la Laiterie dès l’arrivée des Californiens sur scène. Les regards se braquent alors forcément sur la vocaliste Jill Janus, et pas uniquement pour sa plastique avantageuse. La maîtresse de cérémonie, encapée et tout de noir vêtue, semble pourtant éprouver quelques difficultés vocales en début de set, avec un chant poussif et peu précis. Les choses s’arrangent heureusement au bout de quelques minutes, la jolie blonde se montrant alors très entreprenante sur scène avec un jeu théâtral et oppressant. La messe noire est bel et bien lancée, et la machine également puisque HUNTRESS va littéralement envoûter la Laiterie ce soir. Prestation sonore et visuelle de très bonne facture pour le combo qui sait jouer des ambiances singulières de sa musique, en proposant pêle-mêle des moments très Heavy dans l’esprit, d’autres Thrashy à souhait, quand un riff presque Black ou une ambiance posée et doomesque viennent surprendre. La voix de Jill Janus s’adapte parfaitement à tous ces registres, du chant « chanté » puissant et froid aux hurlements criards ou gutturaux, tout y passe avec une justesse déconcertante. Les morceaux s’enchaînent et l’ambiance occulte est maintenant bien installée. Cela n’empêche pas la vocaliste de communiquer joyeusement avec le public et même d’user d’humour après l’apparition en « guest » de Fred Leclerc, bassiste de DRAGONFORCE, mais ici guitariste le temps d’un "Spell Eater" démoniaque ! Des musiciens impliqués et carrés, des morceaux riches et prenants, des ambiances diversifiées et planantes, une chanteuse envoûtante et surprenante, la palette d’atouts dans le jeu de HUNTRESS ne laisse guère de chance à l’adversaire…Et ce dernier, c’est tout simplement DRAGONFORCE, qui s’est véritablement fait coiffer au poteau ce soir par deux premières parties intransigeantes…


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SET LIST HUNTRESS : 1.Senicide / 2.Sleep and Death / 3.The Tower / 4.Spell Eater / 5.Snow Witch / 6.Children / 7.Night Rape / 8.Eight Of Swords


En effet, avec l’explosivité et l’efficacité du set de KISSIN’DYNAMITE et l’ambiance froide et pertinente de HUNTRESS, DRAGONFORCE doit justement passer en… force. Et force est de constater (promis, j’arrête après celui-ci) que le set des Britanniques manque de saveur après les prestations précédentes. Certes ça joue carré et précis, certes la virtuosité de Herman Li, Sam Totman (guitares), Vadim Pruzhanov (claviers) et Dave Mackintosh (batterie) ne souffre d’aucune conteste, certes les titres fleuves du combo comportent des refrains efficaces et des parties instrumentales délirantes, mais la sauce a un goût de vinaigre ce soir. Marc Hudson, nouveau venu au micro remplace avec assez d’aisance son prédécesseur ZP Theart en termes de communication avec le public, mais parvient difficilement à le faire oublier au niveau du chant. Les parties les plus aigues sont poussives à souhait et ne laissent pas les meilleures impressions ni aux fans, ni à ceux qui découvrent le combo. Côté son on apprécie les guitares, la voix et le clavier d’une clarté impressionnante, au détriment malheureusement de la batterie qui peine à percer dans le mix. Les titres s’enchainent et se ressemblent beaucoup, le groupe puisant dans une discographie pourtant féconde des titres manquant de versatilité et de diversité. L’ambiance reste cependant assez bonne durant le show, avec des moments évidemment plus marquants que d’autres comme les titres "Through The Fire And Flames" ou "Fury Of The Storm" tous deux popularisés par les jeux vidéos « Guitar Hero », l’allocution pliante de Hudson décriant en Français le membre du groupe ayant « le plus petit zizi », ou encore ce final épique où chaque cordiste en plus du claviériste joue sur le manche de son voisin pour un huit main hallucinant. Evidemment aussi, chaque solo du Japonais est sujet à de sonores démonstrations d’admiration venues des premiers rangs, méritées car le soliste nippon aura durant près d’une heure et demie flanché à aucun moment sur ses parties ô combien difficiles. Il en est de même d’ailleurs pour ses comparses instrumentistes, toujours précis. Mais après "Valley Of The Damned", premier titre du premier album du combo qui clôt ce concert, le constat est là. Cela ne suffit pas à convaincre pleinement, le show étant moins débridé que lors de leur dernier passage ici et la lassitude s’installant doucement mais sûrement au fur et à mesure du set. Outre une technique ahurissante et une rapidité affolante des instrumentistes, on ne retient pas grand-chose de cette visite de DRAGONFORCE. Pas mauvais, loin de là, mais pas flamboyant non plus.


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SET LIST DRAGONFORCE : 1.Holding On / 2.Heroes Of Our Time / 3.Seasons / 4.Fury Of The Storm / 5.Die By The Sword / 6.Operation Ground And Pound / 7.Fields Of Despair / 8.Soldiers Of The Wasteland / 9.Through The Fire And Flames / 10.Cry Thunder / 11.Valley Of The Damned


Un concert au final plaisant et surprenant, avec deux belles découvertes qui ont mis à terre la tête d’affiche de la soirée. A voir si DRAGONFORCE saura tirer son épingle du jeu lors de sa prochaine visite française dans un cadre tout autre, puisque le combo est programmé au festival SONISPHERE à Amnéville (Moselle) en juin prochain, avec IRON MAIDEN en tête d’affiche. Alléchant !


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