H'ELLES ON STAGE V - JOUR 2 Avec : Arkona, Dalriada, Lovelorn Dolls, Asylum Pyre, Cephée, Lyra, Elferya, Dreamslave |
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Date du concert : 06-10-2012 | |
Lieu : MJC-Ô Totem Rillieux-la-Pape - Lyon [ 69 ] | |
Affluence : 320 | |
Contact organisateur : | |
Chronique : 10 octobre 2012 , réalisée par Der.Lehrer - Photographe : Eva | |
Décidément la cinquième édition du « Festival des voix féminines », appelée H'ELLES ON STAGE, événement organisé sur deux soirées par l'association lyonnaise « Les Femâles », cette année à la MJC-Ô Totem de Rillieux-la-Pape, n'a pas vraiment ressemblé aux précédentes. Nous consacrerons cette chronique de concert à la programmation du samedi 6 octobre. Pas moins de 7 groupes se présenteront entre 17h et minuit et demi sur la scène de cette belle salle dont le seul (petit) défaut est d'être insuffisamment aérée, mais dont la configuration convient parfaitement à ce type de spectacle, aussi bien pour les yeux que pour les oreilles des nombreux spectateurs qui se sont déplacés ce deuxième soir, environ 120 de plus que la veille. Pendant plus de cinq heures, donc, un public motivé – passionné pour certains – pourra applaudir, et il ne s'en privera pas, dans une atmosphère chaleureuse, des formations jeunes ou plus anciennes, débutantes ou confirmées, françaises (3) ou étrangères (4, suisse, belge, hongroise et russe), ayant comme caractéristique commune une chanteuse comme frontwoman. Voix féminines, certes, mais tellement différentes d'un groupe à l'autre, une qualité musicale et scénique inégale – c'est normal et logique- , mais d'un niveau globalement élevé. Et c'est au jeune groupe lyonnais DREAMSLAVE que revient l'honneur d'ouvrir cette soirée avec un peu d'avance sur l'horaire annoncé. Emma, la chanteuse, Parisienne d'origine, possède des talents vocaux indéniables, une voix mélodieuse, claire et rafraîchissante, avec des accents rappelant EPICA ou NIGHTWISH. DREAMSLAVE pratique un heavy symphonique avec claviers, de bonne facture, qui sonne parfois le metal médiéval ou gothique. Les quatre garçons qui entourent Emma en lui laissant « la vedette » sont d'un sérieux et d'une efficacité à souligner. Belle découverte au travers de leurs 5 chansons (set-list: « Masquerade », Torments Of Dementia », « Wishes Of Revenge », »End Of Innocence », « The Vinland Saga »). Ajoutons que les Lyonnais ont formé leur groupe il y a à peine un an, ont déjà sorti un EP et recherchent un batteur, Baptiste jouant ce soir son dernier concert avec eux. Leur prestation d'une petite demi-heure s'achève sous les applaudissements. Nos voisins de Lausanne, les Suisses d'ELFERYA, quintette formé En 2008, prendront le relais, ils aiment visiblement jouer en live. Leur metal symphonique avec prédominance lyrique à travers la belle voix modulée de Claire-Lyse, leur rousse chanteuse, est marqué par des riffs assez doux. Les cinq membres du groupe montrent une parfaite maîtrise de la scène qui plaît au public attentif. Un morceau instrumental avec flûte et violon viendra agrémenter un ensemble déjà fort honorable. La chanteuse restée en retrait poursuit désormais sur un mode différent. Elle utilise une voix grave, voire rauque, qui déclenche les premiers headbangings alors que l'assistance frappe des mains. Mais il est déjà 19h, l'heure pour les sept musiciens (les cinq titulaires, flûtiste et violoniste), de saluer le public en s'inclinant devant lui, comme au théâtre. De vrais artistes, ces Helvètes!Quant à la chanteuse, on la devine capable d'imiter les chants d'oiseaux, tant sa voix est multiple. Rapide changement de plateau, timing serré oblige,et le quatuor savoyard de CEPHEE LYRA, qui s'est déjà fait connaître sur les scènes lyonnaises depuis sa création en 2005, ne tarde pas à rappeler les spectateurs sortis se rafraîchir. Ils pratiquent un metal progressif dans la veine de DREAM THEATER, SYMPHONY X, leur chanteuse Maud se distinguant par une voix nettement plus grave que celle des chanteuses des deux groupes précédents, mais capable d'alterner voix claire et voix criée, avec toutefois quelques passages un peu soporifiques, vite rattrapés par leur dernière chanson, la plus belle et la plus originale à mon goût. En somme un beau final salué par des applaudissements nourris. Visiblement heureux de leur prestation ou simplement « d'être là » et de l'accueil qui leur a été réservé, ils reviendront à Lyon, Chambéry n'est pas loin... Il est 20h lorsque les Franciliens de ASYLUM PYRE entament leur set. Il s'agit là d'un groupe bénéficiant déjà d'une certaine notoriété, créé en 2003, pratiquant u n metal mélodique assez varié avec claviers, alternant séquences calmes avec tempos puissants et moments speed. Leur chanteuse, Adeline alias Chaos Heidi, a rejoint le groupe en 2011 après avoir fréquenté le Conservatoire. Son réel charisme suscite, on le ressent, une authentique émotion parmi le public.Certains pensent peut-être à WITHIN TEMPTATION, par exemple. Johann, autre figure majeure du groupe, ajoute sa voix à celle d'Adeline, voix claire ou voix grave, chant hurlé...Conséquence: on assiste à une amorce de pogo dans la fosse – qui ne durera pas, puisque le set d'ASYLUM PYRE va prendre fin après 45mn assez intenses. Groupe à suivre. Les Belges de LOVELORN DOLLS ne sont pas des poupées, mais un quintette portant chemise blanche et cravate. Ils se définissent comme un groupe de »dark rock alternatif », créé en 2010 par la chanteuse Ladyhell et le guitariste « Corpus Christi », tous deux étant aussi les compositeurs de L.D. Ils réussissent à instaurer un univers sombre, qu'ils qualifient de « romantique », proche de celui de Marilyn Manson!!! Leur musique s'inscrit précisément dans ce ton, avec des séquences rapides, d'autres plus linéaires, une deuxième voix, masculine celle-ci, ajoute son timbre à un ensemble harmonieux et agréable, peut-être un peu austère pour les plus jeunes spectateurs avides de mouvement. LOVELORN DOLLS a donné en moins de deux ans des concerts en Belgique, bien sûr, mais également en Allemagne, aux Pays-Bas et en France. Un premier album vient de sortir, en septembre 2012. Une heure plus tard, changement de style, changement de registre: les deux derniers groupes, et non des moindres, viennent d'Europe Centrale ou orientale, la Hongrie pour DALRIADA, la Russie pour ARKONA. Les Hongrois de DALRIADA surprennent l'ensemble du public dès qu'ils font entendre leurs premières notes, vers 22h 15. Connus et reconnus dans le pays magyar, DALRIADA et sa chanteuse Laura – qui chante en hongrois- sont des spécialistes du folk metal (brutal), « epic folk metal », sorte de passerelle entre les cinq premières formations (modérées) et ARKONA. « Bonsoir la France! We are DALRIADA from Hungary », ainsi se présente ce groupe de six musiciens, étonnant à plus d'un titre, utilisant tous les types d'instruments, flûte, claviers, violon... Inutile d'insister sur le plaisir des adeptes du pogo qui s'en donnent à coeur-joie, au parfum slave se mêle l'odeur de la sueur, la fosse est en ébullition, fait assez rare au Totem. Quelle ambiance! Qui connaissait DALRIADA? Pas moi. Des sonorités death, thrash...tout y passe. La salle s'embrase, les Hongrois sont aux anges, peut-être n'avaient-ils pas espéré eux-mêmes un tel triomphe? Soudain quelqu'un les prie de renoncer à leur dernier morceau, le temps passe ...Dommage! On n'oubliera pas Laura et ses cinq compagnons d'armes. Ecoutez donc l'un de leurs albums, ils en ont au moins sept à leur actif... 23h30- ARKONA, enfin! ARKONA, le groupe tête d'affiche de ce soir - et de H'ells On Stage – en tournée européenne, la veille à Barcelone et jouant le lendemain à Madrid, n'a pas hésité à faire un crochet par Lyon pour le plus grand plaisir des métalleux et fans de Rhône-Alpes, dont certains les ont découverts au Lyon's Hall, il y a quelques années. Leur chanteuse, la blonde et frêle Maria, dite Masha, cette jeune maman pas encore trentenaire, qui déploie une énergie invraisemblable sur scène, recouverte de son éternelle peau de bête, est une véritable icône en Europe Occidentale. HYPERBOREA, rebaptisé ARKONA en 2002, est le plus grand groupe russe – de Moscou – spécialiste du pagan folk metal, tendance death metal, s'inspirant du folklore russe et de la mythologie slave. Masha et ses musiciens tiennent à la dénomination « néopaganisme slave », tous les instruments y ont leur place, instruments ethniques, à cordes, à vent et même à percussions.En arrière-plan, de part et d'autre de la scène, deux flammes à droite, deux flammes à gauche, contribuent à créer ce climat à la fois solennel, émotionnel et festif. Inutile de préciser que pendant toute la durée du set, plus d'une heure, le spectacle avait lieu sur scène, mais aussi dans la salle où une bonne moitié de l'assistance – surtout masculine- se livrait à un véritable carnage bon enfant (oxymore!) C'est l'apothéose, Masha ne cesse d'arpenter la scène en chantant de sa voix grave de contralto et en observant les premiers rangs. Quel phénomène!Pogos, slams, cris et applaudissements, un bonheur partagé, cela se voit, se sent, se ressent. Puis tous les musiciens s'éclipsent pour un bref moment de respiration. Déjà ils reviennent. Il y aura plusieurs rappels, la fin du concert est proche, un impressionnant « Wall of Death » est demandé, puis de jeunes fans montent sur scène, c'est ainsi que s'achèvera ce « feu d'artifice » mémorable. Le groupe tout entier salue la foule avant qu'elle ne quitte lentement la salle transformée en étuve. ARKONA a publié une dizaine d'albums et DVD depuis ses débuts il y a 10 ans. Une remarque personnelle: d'aucuns prétendent que toutes les voix claires des groupes de metal à chanteuse se ressemblent, la voix de Masha n'est pas sans rappeler celles de Sabina Classen (Holy Moses) et d'Angela Gossow (Arch Enemy) dans un tout autre registre.
Avec plus de 450 entrées sur les deux soirées, cette cinquième édition de H.O.S. Fut un succès remarquable et largement mérité à tous égards. Si plusieurs groupes ne jouissent pas (encore) d'une notoriété planétaire, ce festival fut l'occasion de belles découvertes. Comme le public, tous les musiciens ont exprimé leur plaisir d'être présents. Que les responsables de Femâles Asso, organisatrices de cet événement, soient félicitées et remerciées pour leurs choix judicieux, leur dévouement à la cause du rock metal et pour leur disponibilité! Bravo et merci. no images were found |
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