RAGING METAL FEST II – J1 Avec : JENX, WARATTAH, AD PATRES, POTTIIN, CHARTES |
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Date du concert : 11-05-2012 | |
Lieu : Salle du Bateau Lyre - Le Barp [ 33 ] | |
Affluence : NC | |
Contact organisateur : | |
Chronique : 06 septembre 2012 , réalisée par Bodomania - Photographe : Bodomania | |
Après une première édition réussie l'an dernier, réunissant JUGGERNAUT, CENESTHESIE, SOLNIGER, HELL IN TOWN, SIMPLIXITY et NEKRUM, l'équipe de "Musicalement Rock" a décidé de remettre ça en nous offrant pas moins de onze groupes pour ce second "Raging Metal Fest". Deux journées placées sous le signe du Metal Extrême made in France, dans le cadre bucolique du Barp. Concerts, buvette, restauration, animation, stands et emplacement camping, dans une ambiance quasi-familliale. Un rassemblement avant la période estivale qui sera évidemment bien remplie question gros son, mais ce qui nous attend est une programmation plus qu'attractive, alors, on se presse pour aller assister à cette belle affiche... S eulement, voilà. La première journée tombant un vendredi... au Barp... qui n'est pas au centre de Bordeaux, si vous voyez ce que je veux dire... Malgré toute la volonté de ne pas manquer le départ de ce grand week-end orchestré par CHARTES, j'arriverai malheureusement à la fin de ce premier set. De ce premier "show", car pour avoir déjà eu l'occasion d'assister aux frasques scéniques de la troupe, notamment au bar "Les Runes" (QG du metal'n'motor bordelais), c'est un spectacle qui vaut le détour et qui vous chauffe instantanément une salle. Les cotillons sont déjà dispersés partout lorsque j'arrive sur place, et au vu du désordre général qui règne jusqu'à l'entrée, et des échos plus que positifs qui en ressortent, une chose est certaine, ils ont encore foutu un joyeux bordel! Quelques mots tout de même, malgré mon arrivée tardive, sur ce groupe haut en couleur (à prendre dans tous les sens du terme), qui nous sert sur scène depuis 2009 (date de sortie de leur EP "Premier Decret"), du Rock'n'roll accrocheur, tout en assurant l'animation, et c'est peu dire... assisté par James, le clown cracheur de feu, imposant l'esprit général du groupe: du Fun et du Rock, à l'univers musical proche de VOLBEAT, NASHVILLE PUSSY, MOTÖRHEAD ou DANKO JONES, retranscrit par Tony, guitariste/chanteur, qui nous délivre des vocaux déchirants (en français, s'iouplaît) aussi bruts et énergiques que ses riffs. On ajoute une tension rythmique exercée par la basse et les chœurs de Ïo! (Le joker), le tout porté par les coups de baguette acharnés de Skwal et l'on obtient une équipe en grande forme et bien organisée, qui a l'habitude de retourner les planches, où qu'elles soient, et ce soir, ce fut celles du Barp. (Une date faisant partie du "Appetite For Bordel Tour", débuté l'an dernier). Un regret donc de ne pas avoir pu assister à ce lancement. Mais ce n'est que partie remise, nous aurons sûrement l'occasion de les retrouver très bientôt... L'heure c'est l'heure, et l'organisation 'rules'. Alors, à peine le temps de découvrir la buvette, l'odeur des premières grillades, l'arrivée des retardataires, que le deuxième groupe se prépare déjà à investir la scène. C'est donc POTTIIN qui aura la charge de lancer les hostilités, après le gros réchauffement de fosse mené par leurs prédécesseurs. Ce quatuor né en 2006 au fin fond des Landes, nous aura gratifié depuis sa formation d'une sortie en 2010, mais aussi de nombreuses galéjades et autres posts compromettants délibérément mis en ligne sur internet. Le groupe décrit son histoire comme celle de "4 imbéciles qui font de la musique pour des gens intelligents...", alors, ayant déjà amené le sens de l’auto-dérision à son paroxysme, il était temps d'en faire de même avec leur musique, en donnant suite à leur première auto-production, en reprenant le chemin de la scène... Et au vu de la set-list de ce soir, incluant seulement des nouveaux titres (sauf exception), nous pouvons en déduire que leur absence a été productive. Changeant de concept, après le brainstorming éprouvant de 2010, donnant lieu à des morceaux si bien dé-nommés, l'année 2012 prévoit l'arrivée d'un premier album enregistré au "Aum Studio", disponible prochainement et dont certains titres sont déjà en ligne sur leur site. Alors, ne vous y trompez pas, car sous cette apparente décontraction, se cache un potentiel certain qui ne s'arrête pas seulement en studio. Un jeu sobre mais très efficace nous attend, avec ces quatre musiciens concentrés et bien en place, qui nous octroient déjà un "Selfish figure" en pleine face. Posant ainsi les marques de leur style, la nouvelle fournée de titres vient se mêler à "Prosthetic mind", titre qui apparaissait déjà sur leur premier EP, mais qui a été rebaptisé (et réenregistré) pour apparaître sur leur prochain album. L'ancienne ère et la nouvelle se mêlent donc parfaitement, en alliant des sonorités à la fois complexes, une aura sombre et nostalgique, mélancolique, le tout porté le chant 'double impact' tenu par Romain Presseq et soutenu par Jonas Mille. Les deux guitaristes instaurent ainsi des riffs tranchants et varient les vocaux. Dicté par les coups de baguettes percutants de Jérémy Chabanaux, un registre progressif s'installe, le combo distillant à la fosse un death metal varié, avec des changements et des breaks bien dosés. A l'image d'"Healing springs", qui nous sert des lignes mélodiques, au registre parfois black ou thrashisant, nous plongeant dans une ambiance infernale. Mais le côté 'émotion' n'est pas laissé de côté, entre l'atmosphère libérée et ce chant écorché qui ajoutent de l'âme à tout ça. La partie rythmique, quant à elle, sera rehaussée et assombrie par les cordes d'Aymeric Lach, donnant ainsi un genre à la fois oppressant et bien aéré. Le set se termine sous les applaudissements, devant une salle bien moite. Apparemment les compositions du nouvel album ont prouvé leur efficacité... Rendez-vous pour la sortie de l'album...
SET-LIST POTTIIN: 1. Selfish figure 2. Gloss of the masters 3. Prosthetic mind 4. Flex ov the elephants 5. Despite sixty 6. Healing springs 7. Fractionnal seeds 8. Euphoric diving On part tester la buvette déjà prise d'assaut, mais heureusement bien assurée par tous les bénévoles. Le temps se rafraîchir un peu pendant le sound check... Voici à présent AD PATRES. Groupe de Death Metal aux fondations bien solides bâties par le batteur/fondateur de SETH, des membres d'I.O.S.T., ou encore de WITHDRAWN. Le quintette nous avait déjà offert son premier méfait en 2010 (soigné par Mathieu Pascal/GOROD), une première démo très bien accueillie qui donna suite à un split "Prophecies of The Beheaded", partagé par WRITHING et paru cette année même. Mais à l'heure où j'écris ces lignes, quelques nouvelles viennent de tomber: la sortie du premier album "Scars Aesthetics" (dont quelques extraits nous seront servis au cours du set) est ainsi prévue pour septembre, donnant lieu à une signature toute fraîche chez "Kaotoxin Records". Il y a un an de cela, ils ouvraient pour le Hellfest sur la scène du Metal Corner, et ce soir, ils sont devant nous avec autant de motivation, prêts à déverser leur death old school sur une fosse déjà bien chaude. Avec le démoniaque et tranchant "Emphasize Nihility" en ouverture, ils feront monter la température d'un cran, imposant ce bloc d'agressivité et d'atmosphère suffocante propre à leur univers. Yann Herrerra-le-métronome multiplie les blasts sur "In Vivo" pendant qu'Axel Doussaud déploie son chant schizophrénique, entre parties death plus claires et grunt caverneux, touchant parfois au pig squal ("Anti"). L'ombre de la promo de 2010 s'avance avec l'apparition d'un ancien morceau, "To The Fathers", plage qui apparaîtra également sur le premier full length à venir. Une incursion dans le passé qui aura le mérite de tester la longévité question efficacité, et le constat est sans appel au vu de la fosse qui se déchaîne de plus en plus. Entraîné par un frontman bien présent, les wall of death et secousses capillaire s'enchaînent... les riffs incisifs et parties de basse bien acérées, laissent aussi place à des breaks ambiancés, avec des soli aux aspects plus mélodiques. L'occasion de respirer un peu entre deux accords-rouleau-compresseur signés par le duo de cordes Olivier Bousquet/Canard. Les musiciens ne s'économisent pas, variant et étoffant les parties d'un "Circles of Red" sombre et progressif. Nouveauté qui passe bien l'épreuve de la scène, guidée par des rythmiques changeantes et des mélodies accrocheuses. Mais le set se voit aussi composé de titres plus courts et directs, tel "The Lock", fournaise réchauffée par les montées et descentes de manche bien calibrées d'Arnaud Pecoste, ou le furieux "Scorn Aesthetics", morceau éponyme qui nous envoie une bonne tempête de blasts. Et ce sont les accords supersoniques d'"All That Remains" qui viendront achever l'assistance en fin de set. AD PATRES quitte la scène après l'avoir une fois de plus bien assiégée. Le public repart aussitôt se réhydrater, c'est le moment de reprendre ses esprits afin de se préparer pour la suite...
SET-LIST AD PATRES: 1. Emphasize Nihility 2. In Vivo 3. To The Fathers 4. Circles of Red 5. The Lock 6. Scorn Aesthetics 7. Anti 8. Scars of Compromise 9. All That Remains ... Car la soirée n'est pas finie! Alors, pendant que certains trinquent, hantent le merchandising, d'autres s'activent pour régler le son et l'éclairage... Chacun à son poste, tous les intervenants donnent leur maximum pour le bon déroulement du fest, et l'ambiance qui règne étant particulièrement bonne, on peut se dire que la mission est réussie. Changement de plateau, c'est au tour de WARATTAH d'entrer en scène! Groupe dont j'ai eu l'occasion de chroniquer leur passage sur les planches plusieurs fois en peu de temps. En effet, les bordelais enchaînent les concerts depuis la sortie cette année de leur premier album "Hatred & Strength". Après avoir partagé l'affiche avec GOJIRA, AS THEY BURN ou ULTRA VOMIT, lors de leur venue respective à Bordeaux, ils continuent la tournée des salles. L'occasion de rattraper le temps perdu et d’asséner un second coup, après le premier porté en 2006 avec leur demo "Distorsion". C'est donc avec un set millimétré sous le coude, engagé par "Blood Red Fury", que le combo s'avance, dans une salle bien décidée à se laisser malmener par les secousses djent/thrash/groovy entamées en début du set. Un aspect meshugghien se dégage parfois de leur univers, mais au-delà de l'usage de la polyrythmie, de cet aspect technique et moderne servie généreusement, comme sur "Creepy Generation", il y a également quelque chose de très direct, sauvage, voire tribal, quelques qualificatifs qui prennent leur sens sur scène. C'est donc l'endroit parfait pour envoyer un power/thrash frénétique en ouverture, ou encore un "Fits of Rage" en acier trempé, amené par des rythmiques ultra-nerveuses et autres slaping groovy de Mathieu Gervreaux. Le tempo et les ambiances se font changeants, plus lourds sur "Skulls in a River Bed", avec des plans qui s'infiltrent de manière vicieuse dans votre canal auditif en laissant tout de même s'échapper quelques moments de répit, grâce aux vocaux plus aériens libérés ici. Mais l'instinct primal reprend vite le dessus et Khris renforce aussitôt le ton avec son chant brut qui reste omniprésent, formant un bloc d'agressivité bien contrôlé. Ils sont quatre, et il n'y a pas besoin de plus, quand on assiste aux plans et soli barrés maîtrisés par Denis Cornadeau sur le thrashisant "Adversity and Love", on se dit qu'un guitariste suffit, parfois, pour asseoir le public. Les roulements ravageurs de Simon Renault marquent déjà l'arrivée du titre éponyme, le batteur guidant le reste de la troupe vers un mid tempo particulièrement efficace avant de repartir sur un terrain rythmique plus hostile. Et la fosse sera une fois de plus prise à partie pour retourner la salle. Le défouloir du vendredi est ouvert! "I Fuckin' I" viendra pousser les spectateurs dans leurs derniers retranchements, en encaissant ces dernières minutes d'accélération destructrices. Les derniers pogos et headbang se font et se défont pour laisser place à des applaudissements, pour la sortie de l'avant-dernier groupe de la soirée...
SET-LIST WARATTAH: 1. Blood Red Fury 2. Fits of Rage 3. Skulls in a River Bed 4. Adversity and Love 5. The Cell 6. Hatred & Strength 7. Creepy Generation 8. I Fuckin' I Cette première journée arrive bientôt à son terme, et ce sont les notes industrielles de JENX qui clôtureront les festivités. Marquant ainsi leur retour après un LP paru en 2008. La sortie du dénommé "Fuseless", qui, bien que très remarqué commence toutefois à dater, alors, que dire de leur Mcd "Unusual" de 2004? Heureusement pour nous, après neuf ans d'activité et de nombreuses scènes, partagées entre autres avec PARADISE LOST, PUNISH YOURSELF, CARNIVAL IN COAL, LOUDBLAST, GOJIRA, IN EXTREMO, DAGOBA... ce concert annonce de la nouveauté avec des extraits issus de leur concept album "Enuma Elish", qui est à présent disponible grâce à l'omnisciente "Klonosphère". Nous découvrions il y a peu un avant-goût avec le clip du morceau éponyme, diffusé entre les pixels. Et bien, c'est le moment de découvrir leur grand retour, en live... Le son varié et organique de JENX sera 'metal', d'entrée, aussi métallique que le long pied de micro orné du frontman charismatique, Xavier Bertrand, qui s'égosille déjà sur "Blood Obsession" au rythme des notes electro catchy. Sa voix écorchée prend peu à peu des allures démoniaques à mesure que l'atmosphère s’alourdit. Une ouverture intense qui nous donne la mesure de ce qui nous attend, car les titres du combo sont de véritables patchworks et la dimension des pièces qui l'assemble prennent de l'ampleur sur scène. On repart quelques années en arrière avec un "Demonhead" bien agressif, dicté par les riffs pesants et les à-coups tranchants de Niko Larronde (Tiko). Et le batteur se fera un plaisir de marteler sa grosse caisse sur un "Rfid" plus expérimental, mais tout aussi hargneux. Variés, le jeu et les sonorités de ces nouvelles compositions le sont. En ralentissant le tempo, et en modulant les vocaux, "Nibiru" viendra rejoindre un peu plus tard cette incursion malsaine, à son tour, grandement teintée d'electro d'inspiration jungle, puis de nappes salvatrices délivrées par Lyynk, amenant une aura quasi-cinématographique à l'ensemble. Ce n'est pas pour rien si le groupe a déjà été appelé à réaliser la bande son d'un film, en l’occurrence celle de "The Call Of Cthulhu". Le public continue d'encaisser la bonne grosse claque et les musiciens entament alors le premier volet d'une petite trilogie rétrospective, avec "Unusual", titre à l'origine partagé par LES TAMBOURS DU BRONX. Le dépaysement se dessine à l'arrivée d'un "Crawling Again" aux accents tribaux, puis les rythmiques décalées d'"Overloaded" refont surface, faisant résonner la basse et le chant puissant de Xav'. Retour en 2012 avec les accélérations de "The Flood" et l'instant martial exécuté sur "Burning Pride". Les planches sont bien occupées et les oreilles de la fosse aussi avec les interventions de Maxime Lainey et Jessy Perey, qui forment un excellent duo. Nous envoyant des plans très efficaces tout au long du set, créant eux-même diverses ambiances en ajoutant de la mélodie et de la profondeur, en se mêlant naturellement aux samples, comme sur "Kira". L'imposante prestation des bordelais se terminera sur "The Ordeal", dans une salle définitivement retournée. Dernier set. Et quel set!
SET-LIST JENX: 1. Blood Obsession 2. Demonhead 3. Rfid 4. Unusual 5. Crawling Again 6. Overloaded 7. Nibiru 8. The Flood + Burning Pride 9. Kira 10. The Ordeal La première journée bien remplie du Raging Metal Fest II s'achève dans une excellente ambiance... Après la dose et la qualité des décibels engrangés, certains s'attarderont, en arrosant le tout. L'organisation ayant mis à disposition un espace camping pour passer la nuit, certains décideront de rester sur place jusqu'au lendemain, afin d'être sûr de ne pas manquer la seconde affiche concoctée par l'association “Musicalement Rock”. Rendez-vous demain. Même heure, même lieu. En moins frais. no images were found |
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Chroniques de concerts – details