REQUIEM FOR THE INDIFFERENT EU Avec : EPICA, STREAM OF PASSION, XANDRIA |
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Date du concert : 25-05-2012 | |
Lieu : Rock School Barbey - Bordeaux [ 33 ] | |
Affluence : NC | |
Contact organisateur : | |
Chronique : 06 juin 2012 , réalisée par Bodomania - Photographe : Bodomania | |
Un phénomène se produisant de plus en plus rarement, ici, à Bordeaux, va se matérialiser ce soir-même... On ne l'espérait plus, et pourtant nous y sommes déjà, témoins de ce quasi-miracle, en ces temps de désertion de scène des metalleux. Alors, oui, nous pouvons le dire: "C'est sold out à Barbey!!". Oui, vous avez bien lu. Passé les réjouissances d'un tel attroupement, signalons tout de même que l'équipe de "Base Productions" en est l'initiatrice et que derrière cette soirée tant attendue se cache trois groupes de Metal Symplonique portés par de charmantes vocalistes, dont Simone Simons d'EPICA. Ceci explique sûrement cela! Mais avant de brancher les ventilateurs, qui, pour le coup, ne serviront pas seulement aux musiciens, accueillons les premiers groupes de la soirée ... Coincée devant la scène derrière les fiers et discrets détenteurs du holy pass vip, (objet convoité pour rencontrer la troupe à Simone), les téléphones pointés vers la scène pour rapporter quelques souvenirs de plus, on se dit alors que le concert risque d'être long... Mais, la soirée débute tout juste, alors, concentrons-nous plutôt sur les 'œuvres' qui nous seront dévoilées pendant la 'visite', guidée tout d'abord par XANDRIA. Groupe allemand délivrant depuis 1994 un "metal symphonique" lorgnant vers le "gothic metal", teinté de son oriental et celtique, créé sous l'initiative du guitariste/claviériste Marco Heubaum, seul membre originel et rescapé du split en 1997, reformant deux ans plus tard le projet. Nous retrouvons ainsi un line up stabilisé en 2010, avec l'apparition d'une nouvelle chanteuse, Manuela Kraller (HAGGARD, ex-NAGOR MAR), qui aura eu la lourde charge de remplacer Lisa Middelhauve, parti après avoir posé son empreinte pendant une dizaine d'année au sein du groupe. Mais la soprano a démontré ses capacités, notamment lors de l'enregistrement du cinquième album (très bien accueilli) sorti en début d'année chez "Napalm Records". Cinq ans après l'apparition de "Salomé, The Seventh Veil", et après une longue quête pour trouver la nouvelle voix, les choses évoluent donc dans le bon sens pour le combo, qui se prépare déjà à entrer sur les planches de Barbey... Il est 20h, place à "Valentine", introduction de leur set exclusivement concentré sur "Neverworld's End", ce fameux dernier opus en date. Une introduction orchestrale choisi comme single, faisant flotter des airs de NIGHTWISH (1ière époque), le groupe ayant pris un chemin musical plus proche des Finlandais que de leurs anciennes sources d'inspiration, tels TIAMAT, PARADISE LOST ou autres ajouts orientaux, comme sur "India". Et bien que l'originalité ne soit pas l'atout majeur dans ce genre de compositions, il en ressort pourtant une grande fraîcheur. Une énergie libérée par la chanteuse et les musiciens, qui exécutent leurs parties en toute simplicité, le sourire aux lèvres. Les guitares se lient et le tempo bâti par Gerit Lamm se fait accrocheur sur un "Blood On My Hands" plus heavy, ponctué par une montée vocale puissante signée Manuela, malgré un son ne permettant pas de profiter pleinement de son grain, parfois. "Euphoria" soigne ses mélodies et ses ambiances grâce aux samples, mais également grâce aux rythmiques et autres riffs incisifs envoyés par le duo Marco Heubaum / Philip Restemeier. Seul Nils Middelhauve sera absent, ce soir, (soignant actuellement l'infection sanguine contractée après sa blessure), il sera ainsi remplacé sur cette tournée par Fabio d'Amore du groupe SERENITY, ce qui est un bon choix, au vu de la prestation du bassiste. Et l'émotion se fait aussi présente avec des titres comme "Forevermore", une jolie ballade qui laisse s'exprimer les soli et les envolées lyriques, tout en délicatesse. Exercice réussi lorsqu'on s'attarde sur la salle, qui semble assez séduite et réchauffée par ce premier groupe. Ce qui tombe plutôt bien, XANDRIA accélérant et renforçant le ton avec un "The Lost Elysion" plus "power", aux soli épiques, avant d'engager le dernier titre et pas n'importe lequel puisqu'il s'agit de "Ravenheart", unique trace du passé dans ce set. Titre qui aura eu un certain succès à sa sortie et qui résiste au temps avec cette version 2012 qui ponctue comme il se doit ce premier échauffement qui se termine sous les roulements du batteur et les applaudissements mérités du public.
Une courte attente nous attend ensuite, le temps de décharger et recharger la (petite) partie de scène réservée aux guests, de réhydrater et ré-oxygéner l'assistance, et enfin le temps de dire quelques mots au sujet du second groupe de "metal à chanteuse", qui s'apprête à investir la scène à présent. Mais on ne peut présenter STREAM OF PASSION sans évoquer tout d'abord le nom d'Arjen Lucassen (AYREON), auteur/compositeur/muliti-instrumentiste, bref, l'homme multi-casquettes du rock/metal progressif et co-fondateur de ce projet, avec la chanteuse mexicaine, Marcela Bovio. Après le départ de ce dernier, la troupe a tout de même poursuivi son chemin, nous gratifiant, après leur premier LP, de "The Flame Within" en 2009, et revenant l'année dernière avec "Darker Days" sous le bras, enregistrement réalisé au côté de Joost van den Broek (ex-AFTER FOREVER / AYREON / STAR ONE). C'est le moment de goûter à cette nouvelle cuvée concoctée par STREAM OF PASSION... La bande mexicano-néerlandaise fait son entrée au son de "Lost", un des derniers nés. Et l'envoi est assez direct, malgré le registre progressif, le duo rythmiques massif prend possession de la scène et de l'espace sonore, avec Johan van Stratum, qui n'attend pas pour parcourir la scène, jumper, faire voler ses locks et encore moins pour faire fait ronfler et claquer sa basse. Une basse aussi présente que la caisse claire de Martijn Peters (nouveau batteur du groupe), qui donne de l'intensité à un morceau sombre et déjà bien ambiancé, mais qui, s'ajoutant aux autres instruments, couvre également la portée du chant de la piquante Marcela Bovio, pourtant très juste et présente. Durant les moments d'accalmies, la vocaliste nous fera cependant part de son bel organe, mais il faudra apprivoiser ces premières transitions un peu brutales, cette dualité entre les moments lyriques, classiques, purs et minimalistes et ceux plus énergiques et agressifs. Mais la belle ne manquera pas de chauffer la salle en headbanguant aux côtés des autres avant d'entamer un "Passion" progressif et mélodique issu de 2005, ou le plus récent et rugueux "Collide". Titre intégrant toujours ces instants de grâce amenés par les lignes de la vocaliste et les nappes de Jeffrey Revet. Eric Hazebroek et Stephan Schultz, quant à eux, bien qu'étouffés par la rythmique, nous délivrent pourtant de joli soli et autres marques mélodiques accrocheuses, comme sur l'entraînant "Out in the real world", guidé également par des notes au piano et une basse bien présente. Poursuivant le flash-back vers "Embrace The Storm", le mystique "Haunted" fait aussitôt son apparition, refroidissant et chauffant l'atmosphère (oui, les deux à la fois!), par des chuchotements, des sections atmosphériques subtiles aussi bien qu'une montée en pression rythmée par un refrain et des riffs puissants, le tout rythmé par les mains du public. Une autre facette de STREAM OF PASSION qui ajoute un peu de violon électrique sur "In The End", avant de jouer une reprise (présente sur leur dernier album), celle de RADIOHEAD du nom de "Street Spirit". Superbement interprétée par le combo, elle aura son petit effet, comme l'ultime composition du set ironiquement intitulée "This Endless Night", durant laquelle, Marcela ressortira le(s) violon(s) et les poussées vocales une dernière fois. Un show bien mené, un groupe enthousiaste au potentiel certain, le tout avec un(e) leader charismatique, voilà ce qu'il faut pour remporter l'adhésion du public...
Un public nombreux, hétéroclite mais surtout très impatient d'assister au grand final. Alors, à l'approche de la tête d'affiche, mieux vaut ne pas bouger, au risque de perdre sa place. Certains prendront pourtant le risque (jeunes fous) en allant se détendre à coup de houblon. Pendant ce temps, d'autres débarrassent déjà le plancher, mais sur scène, libérant ainsi la déco EPICA qui trône depuis le début de la soirée. De gros spots, des ventilateurs poussière apparente, de longs pieds de micro metalliques courbés, et des podiums, installés pour l'occasion... Et effectivement, on constate que le retour d'EPICA en ce lieu est honoré, la salle est comble pour accueillir les néerlandais qui fêtent cette année même leur 10 ans de carrière. Une longévité pour ce groupe qui aura explosé dès la sortie de son premier album "The Phantom Agony" et aura continué son ascension jusqu'à devenir un des piliers du genre... Je ne me risquerai pas à m'attarder sur la biographie de ce groupe porté par les charismatiques Mark Jansen (ex-AFTER FOREVER, MAYAN) et Simone Simons (j'entends déjà certain(e)s soupirer...), car l'arrivée est imminente et ce qui nous importe ce soir, c'est de retrouver le combo pour une rétrospective musicale savamment orchestrée. En tout cas, c'est ce que les centaines de personnes qui ont fait le déplacement, espèrent. Alors, souhaitons simplement la bienvenue au nouveau bassiste, Rob van der Loo (ex-DELAIN, MAYAN), qui remplace depuis peu Yves Huts, et délectons-nous d'un "Requiem For The Indifferent", sixième album de cette décennie (disponible depuis mars dernier chez "Nuclear Blast") et titre de cette tournée européenne... Il est quasiment 22h, l'heure de faire résonner l'introduction nommée "Karma" et l'exultation d'un public très excité. Les néons viennent éclairer l'atmosphère bleutée dès l'entrée sur scène des musiciens, réservant une arrivée plus tardive pour Simone Simons, bien évidemment, acclamée dès les premières notes. Une ouverture bien agitée sous fond d'orchestration épique, qui verra arriver les premiers headbangs sur scène, les premiers growls de Mark Jansen. La scène peut cette fois être entièrement exploitée, la vocaliste en profite donc régulièrement pour aller se hisser en haut du podium, entre le clavier et la batterie, et ce dès les accords symphoniques et progressifs d'inspiration orientale de "Monopoly On Truth". Mais d'autres compositions plus anciennes et toujours efficaces nous attendent aussi, avec le mélodique et intemporel "Sensorium" qui nous replonge au coeur du premier album. Un de ces morceaux repris en chœur par le public, avec le fédérateur et héroïque passage "Our Future has, already been, written by us alone...". Mais les rythmiques agressives de "Deter The Tyrant" arrivent déjà, guidées par un duo de guitaristes bien en place (même s'ils ne tiennent pas en place), dont Isaac Delahaye, qui donnera à son tour de la voix, avant de nous servir un de ses soli. Les notes cristallines du claviériste Coen Janssen, qui fera tourner régulièrement son instrument (grâce à un super-support-pilier-rotatif) sont aussi présentes et responsables du côté accrocheur de ce nouveau titre. Des notes qui flotteront dans l'air sur l'introduction piano/chant du sombre et colossal "Serenade Of Self-Destruction", qui apparaîtra telle une odyssée avant l'entame d'une série de classiques... "Sancta Terra", "Blank Infinity" ou "The Obsessive Devotion", tous rythmés par les baguettes de Ariën van Weesenbeek, bien sûr, mais aussi par les cris de l'assistance et le jeu de scène des musiciens, notamment de celui du souriant et dynamique Mark Jansen qui chauffe la foule. Malgré quelques sorties de scène discrètes de la vocaliste, laissant ainsi libre champ à ses acolytes, elle est en forme et marquera sa présence, (bien que toujours assez distante), en nous adressant quelques mots et en nous envoyant ses flots lyriques, entre deux instants de complicité partagés avec le reste de la troupe. Une osmose qui agira au moment du dernier titre "The Phantom Agony", ici revisité, amenant une conclusion festive avec ce jeu de lumière coloré, ce jumping du combo (et de la salle) et surtout, ces allures "disco" pour cette fresque sonore. Un final surprise qui aura transformé Barbey en boîte de nuit, l'espace de quelques minutes... Mais le concert ne s'arrête pas là, les acclamations précèdent déjà le retour décontracté du groupe pour le rappel. Le puissant et culte "Cry For The Moon" servira donc d'entrée, nous donnant l'occasion d'entrevoir une belle entente encore entre les membres. "Unleashed" s'en suit, dicté par des fans sous le charme de Simone Simons, qui n'aura qu'à lever la main pour que des dizaines d'autres se lèvent. Une fin de set tellement détendue que Mark Jansen manquera presque son tour de growl, qu'un autre gratteur de cordes attrapera le cd tendu par une spectatrice et s'en servira de médiator. Un petit pitch plein de dérision du claviériste (en franco-anglais), continue de chauffer la salle, mais celle-ci étant loin d'être bilingue, il ajoutera alors un "I don't speak french, but you don't speak english" accueilli sous l'hilarité générale. Et puis, un "Consign to Oblivion" puissant, tout droit venu de l'an 2005, arrive et vient clôturer ce show bien rodé. Malgré l'absence de certains titres, ou un lâcher prise que l'on aura seulement retrouvé vers la fin, EPICA a, quoiqu'il arrive, démontré un savoir-faire et une énergie qui auront conquis les fans jusqu'au bout du set. Superbe show, en ce dixième anniversaire!
Une salle de Barbey pleine à craquer pour la venue de ce "Requiem For The Indifferent European Tour 2012" qui fêtait les 10 ans d'EPICA. Avec un show bien mené et deux premières parties révélant de bonnes surprises, on peut dire que la soirée fut bonne. Les inconditionnels du genre peuvent dire Merci à "Base Productions", pour cet anniversaire rempli de symphonies et de belles créatures... SET-LIST XANDRIA:
2. Blood On My Hands 6. Ravenheart
SET-LIST STREAM OF PASSION:
8. This Endless Night SET-LIST EPICA: 1. Karma
12. Cry For The Moon 13. Unleashed no images were found |
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