CHRONIQUES CONCERTS

Le BENDERFEST commence tranquillement à s’imposer durant la période précédant les grandes vacances. Alors que les étudiants fêtent la fin de l’année sur un autre festival prévu à cet effet, les habitués des concerts se retrouvent au BENDERFEST. Pour sa troisième édition, le petit festival est passé de l’Assommoir au Larsen. En même temps, c’est logique puisque l’organisateur a lui-même changé de lieu de travail. Ce qui reste, c’est la programmation basée sur une soirée rock le vendredi et metal le samedi. D’ailleurs, je me permettrais bien une petite remarque à ce sujet. Je me souviens de la deuxième édition avec en tête d’affiche DREAM FOOL DISEASE le vendredi soir. Le mélange des genres avaient permis aux différents publics de se rencontrer et d’échanger. Je ne saurais qu’encourager à l’avenir les publics et les organisateurs à ne pas hésiter, mêmes si les styles sont différents, les musiciens, la plupart du temps, aiment l’échange et ne sont pas tous cloisonnés. Cela n’est certainement pas une remarque négative de quelque manière que ce soit, simplement une impression positive qui m’est restée de l’année dernière.

En guise d’ouverture, on a droit à un groupe de rockabilly, THE JOKING. En guise d’introduction, on ne pouvait pas tomber mieux. C’est rafraîchissant, énergique et très bien joué. Ce groupe de Saint-Etienne exécute un concert très bien maîtrisé. Oscillant parfois avec le punk, la musique devient très vite prenante. Le public se prend très vite au jeu. La section cuivre apporte la petit touche retro fort appréciable tandis que le guitariste nous donne une petite leçon de rock n’roll très bien maîtrisé. Pour ma part, c’était la première fois que j’entendais parler de ce groupe local. Et bien, je retournerai le voir sans hésiter.

Place ensuite à un autre style de rock avec encore une fois un groupe local, NOSE IN THE NOSE. La musique est différente de ce que l’on a pu apprécier en première partie. Si l’on devait aller chercher des influences, je penserais à la vague noise avec en avant SONIC YOUTH. Encore une fois, on sent une volonté sur cette affiche de proposer une soirée de qualité. Malgré tout, le public semble moins accrocher avec ce trio. Il faut admettre que les expérimentations sonores et musicales ne sont pas du goût de tout le monde. Les tempos aussi ne sont pas des plus rapides. Néanmoins, cette prestation se révèle bonne avec une outro particulièrement prenante, proche de ce qui se fait du côté du post rock avec ces longs riffs bien planants.

SWINE PUNCH est le premier des deux groupes lyonnais à prendre la scène d’assaut. Le registre est cette fois beaucoup plus dynamique. L’ancien chanteur de CESSPIT a laissé un temps la batterie de TA GUEULE pour revenir en tant que frontman de SWINE PUNCH. Oui, si vous n’êtes pas de la région, ne soyez pas étonné de ne pas forcément suivre le descriptif ci-dessus. De toute façon, ça n’a aucune importance majeure sauf pour ceux qui ont passé la trentaine et continuent à suivre ce qu’il se passe dans le metal local. SWINE PUNCH vous propose une série de morceaux très courts et très directs. On pourrait parler de grind mais les tempos sont plus proches du punk et du thrash. Le concert est truffé de bonnes blagues comme on les aime et de morceaux forcément énergiques. Dommage que soit les morceaux ne soient pas plus longs soit plus vite enchaînés car si le tout faisait bloc, on s’en prendrait une bonne dans les dents vu l’énergie de ces riffs.

Il est plus de minuit lorsque TA GUEULE monte sur scène. Pour certains, il commence à être très tard. Le retard accumulé se fait forcément sentir même si les sets ont été quelque peu raccourcis. TA GUEULE officie dans une registre proche de celui de SWINE PUNCH avec toujours beaucoup d’humour et d’énergie. Le groupe est accueilli comme il se doit par une poignée d’irréductibles qui pendant un moment n’auront de cesse de lancer des « Ta gueule ! » lorsque le frontman prendra la parole. Mais tout ceci se fait dans la bonne humeur bien entendu. TA GUEULE balance des morceaux sur scène avec beaucoup d’énergie et rempli son rôle à merveille. Dommage encore une fois qu’il y ait autant de temps entre les morceaux car ceux-ci sont très courts aussi et l’effet de punch est assez vite cassé par ces coupures. C’est vraiment la seule chose qu’il faudrait améliorer ici car tout le reste fonctionne franchement bien.

Cette nouvelle édition du BENDERFEST dans ces nouveaux locaux est franchement réussie sur cette première soirée, mis à part peut-être ce problème de retard. A l’heure où j’écris ces lignes, il me reste assez peu de temps avant de me rendre à la seconde soirée, beaucoup plus axée metal. Espérons que l’ambiance soit aussi bonne que celle d’hier soir !