DELAIN Avec : trillium, delain |
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Date du concert : 11-05-2012 | |
Lieu : L’Alhambra - Paris [ 75 ] | |
Affluence : NC | |
Contact organisateur : | |
Chronique : 29 mai 2012 , réalisée par La.Faux - Photographe : Diane Rx Photography | |
Les années s’enchaînent et se ressemblent ? Presqu’un an jour pour jour après leur précédente date en headliner à Paris à l’Alhambra, les néerlandais de Delain sont de retour pour promouvoir leur nouvel album « We Are the Others », malgré une sortie retardée à cause du rachat de Roadrunner Records parla Warner. Pasd’album au stand merch mais de belles surprises en live, nous y reviendrons. Halcyon Way ouvre la soirée sur une scène minuscule –le matos encombrant de Delain étant déjà en place ainsi que les drapeaux de Trillium- et devant un public qui pour la plupart de les connaît pas du tout. Américain comme une partie de Trillium qui jouera quelques temps plus tard, le quintet se démène dans le peu d’espace qui lui est octroyé, le chanteur Steve Braun en tête. Entre deux headbangs blonds, il n’aura de cesse en effet de parcourir tout l’espace pour interagir avec ses guitaristes Jon Bodan et Zane. Un peu plus dans sa bulle, le bassiste Kris Maltenieks donne également de sa personne sur scène, tentant même de crowdsurfer sur le public en toute fin de set –mais la tentative sera un semi-échec tant elle surprendra, d’autant que cette partie du public n’était constituée que de filles plutôt peu chaudes à le faire slammer. Si l’énergie est indiscutablement là, ainsi que le plaisir d’être sur scène en dépit de problèmes de micro, l’inspiration est moins évidente. Halcyon Way sonne sympathique mais vu et revu, dans un style heavy progressif très réchauffé. Il est d’ailleurs dommage que toute la dimension prog soit peu audible sur le set –peut-être la faute au son également-. Le public de Delain n’était pas forcément celui de prédilection pour Halcyon Way, il aurait peut-être fallu impliquer encore plus le public pour mieux le faire entrer dans leur musique. Peu après, c’est au tour d’un groupe récent et méconnu –mais à la chanteuse connue depuis longtemps, Amanda Somerville- de prendre possession de la petite scène de l’Alhambra. Ce nom doit au moins dire quelque chose aux fans d’Epica, car l’américaine installée depuis aux Pays-Bas et en Allemagne a été longtemps la coach vocale de Simone Simons –et aurait gagné à le rester, mais c’est une autre histoire-, la remplaçant même sur quelques dates en 2008 quand elle était tombée malade. Il n’est donc pas étonnant que son timbre et sa façon de chanter sur son récent projet solo, Trillium, rappellent énormément une autre voix –ou plutôt l’inverse. Accablé par des chroniques globalement déçues voire acides, le premier et unique opus du groupe, « Alloy » n’avait pas fait forte impression : trop pop, trop cliché, trop peu inspiré. Seul atout surnageant : la splendide voix d’Amanda. Quid du live ? Nombre de personnes présentes ce soir étaient venues ces mauvais échos en tête, et bon nombre a été agréablement surpris : on entend mieux les guitares, Amanda irradie en live, sans fausse note –malgré des problèmes de micro, une fois n’est pas coutume-, et elle sait embraser son public avec autre chose que sa crinière blonde. De ce fait, les trois quarts d’heure passent très vite même si les morceaux sont inégaux : on retiendra « Machine Gun » à la bonne rythmique, « Bow to the Ego » et son jeu de scène très inspiré, et « Coward », single en puissance du groupe qui clôt traditionnellement la setlist. > Le succès de Trillium sur scène ne tient pas qu’à Amanda : son guitariste lead Sasha Paeth bouge beaucoup et se montre très expressif, échauffant bien sa partie de la scène. Plus statiques, les claviériste et bassiste –avec une étrange chaîne énorme autour du cou- sourient beaucoup. Certains crieront au show à l’américaine tant le groupe se met en scène, portant à l’exception d’Amanda des hauts noirs avec un Trillium enluminé d’argent au dos. Mais c’est certainement ce qui a attiré l’attention du public et donné l’impression que cette tournée était un bon coup de pub pour le groupe. Même la reprise de Lunatica –choix discutable déjà-, « Into the Dissonnance », passe mieux qu’en studio. En résumé, un style qui ne révolutionne rien –choisir Evanescence en musique d’attente donnait le ton- mais un bon groupe de première partie pour les amateurs de voix féminine canon et sans fausse note –je parle de la voix, hein !
Setlist :
Quand le matériel complet de Delain est enfin dévoilé –backdrop à l’effigie du nouvel album non encore sorti « We Are the Others », claviers et batterie en hauteur avec écrans dessous, escalier au milieu àla Epica-,c’est déjà l’effervescence. L’an passé déjà, dans une salle comble, le public était parvenu à empêcher la chanteuse Charlotte Wessels de prononcer le moindre mot dès la seconde chanson tant le vacarme était assourdissant –et enthousiasmant. Même si l’Alhambra n’est pas complet cette année, le public n’a pas molli, et c’est l’explosion sonore quand le quintet néerlandais débarque sur scène sur le même titre que l’an dernier, « Mother Machine » (reprise de Manson) et son refrain aquatique où les premiers rangs font mine de brasser sous le regard amusé de Charlotte. Delain a toujours eu une relation spéciale avec Paris, souhaitant –comme leurs compatriotes d’Epica- souvent finir leur tournée chez nous, et cette nouvelle date le prouve encore : ici, ils sont chez eux. Le groupe avait annoncé vouloir une scène ‘conceptuelle’, et en l’occurrence un style vestimentaire commun nous est présenté –c’est la tendance actuelle, Epica fait de même pour son nouvel album- : la plus lookée est bien sûr Charlotte en « soldate de l’air" version WW2, les autres portant plutôt des éléments de rappel, comme le bassiste Otto Schimmelpenninck et son étrange manche unique en cuir brun de la même teinte (…) Le plus important est bien évidemment la setlist, et l’on est encore une fois gâtés par Delain : en plus des incontournables comme « Invidia », « Shattered », «Sleepwalkers Dream » ou « The Gathering », véritable hymne de fin de concert, pas moins de sept extraits du nouvel album nous sont proposés ce soir, à commencer par l’éponyme « We Are the Others » qui évoque la triste affaire Sophie Lancaster (2007), et dont le refrain fédérateur pourrait d’ailleurs devenir le prochain « The Gathering ». Tous ces morceaux laissent augurer le meilleur pour le nouvel album par leur aspect résolument heavy mais qui ne sonne pas vu et revu –ce qui handicapait l’opus précédent, « April Rain »- : le single déjà sorti « Get the Devil Out of Me » rend d’ailleurs bien mieux en live qu’en studio –pour les inquiets, cette remarque est d’importance. Parmi les nouveautés, l’on retiendra également le très bon « Generation Me » - qui parle de facebook- et « Babylon » qui sera difficile à sortir de votre esprit après l’avoir entendu, même une seule fois en live sans jamais l’avoir écouté avant. C’est d’ailleurs une sorte de prouesse qu’il convient d’applaudir comme il se doit : l’épreuve du live est difficile pour des morceaux inconnus du public, surtout aussi nombreux dans la setlist. Mais ce soir l’effet fonctionne parfaitement, le public adhère et se fait presqu’aussi bruyant que sur les anciens morceaux. Ceux qui pouvaient douter d’une audience entièrement acquise à la cause des néerlandais ont pu avoir la preuve contraire ce soir tant l’approbation est entière tout du long. L’attitude « girl next door » de Charlotte, enthousiaste et un peu naïve, comme si elle pouvait encore être surprise du triomphe qu’on lui fait, y est pour beaucoup : elle a encore progressé vocalement et scéniquement, mais c’est bien son côté « proche du public » qui permet d’expliquer en grande partie le phénomène. Par conséquent, et comme dans bon nombre de formations féminines du genre, la frontwoman écrase un peu le reste de la formation : déjà parce qu’une partie du line-up est statique par définition – Sander Zoer derrière sa batterie, Martijn Westerholt derrière son clavier-, et ensuite parce que l’autre partie a été chamboulée : absent de la tournée pour cause de side projects variés, le guitariste Timo Somers est remplacé par un guitariste bien connu des fans de formations néerlandaises à voix féminine, puisque c’est un ex After Forever, Bas Maas, qui officie à sa place. Enthousiaste et bondissant, Bas semble n’avoir eu aucune peine à s’intégrer dans le line-up et à se faire accepter du public. De l’autre côté de la scène, le bassiste Otto Schimmelpenninck luttera face à un micro défectueux –on n’entendra quasiment rien sur la pourtant excellente « Virtue and Vice »- et ne bouge pas beaucoup, plus en retrait. C’est qui Bas viendra plusieurs fois lui rendre visite de son côté, alors qu’on aurait pu croire l’inverse. En conclusion, Delain a délivré une très bonne prestation et proposé une très belle setlist dans un Alhambra correctement rempli et entièrement acquis à la cause du groupe. Attendons désormais la sortie de l’album pour confirmer les bonnes impressions et voir peut-être le combo néerlandais prendre encore une autre dimension. Pour ceux qui ont eu la flemme de (tout) lire : Tueries : « Mother Machine », « We Are the Others », « Invidia », « Generation Me », “Get the Devil out of Me”, « Sleepwalkers Dream » Bémols : les problèmes récurrents de micro, pas de « Milk & Honey »
Setlist :
Encore:
19.The Gathering no images were found |
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