AEON'S WAR SPRING TOUR 2012
Avec : as they burn, warattah, simplixity, gravity
  Date du concert : 06-04-2012
  Lieu : Le Black Room - Bordeaux [ 33 ]
  Affluence : NC
  Contact organisateur : http://www.vsbprod.com/
 
 
 
  Chronique : 28 mai 2012 , réalisée par Bodomania - Photographe : Bodomania
   

Il y a quelques jours de cela, nous quittions le "Black Room", après une soirée rock/metal bien agitée... et nous revoilà déjà repartis en ce lieu! Il faut dire que les semaines se suivent et ne se ressemblent pas ici, car si la qualité de la programmation musicale n'est pas à remettre en cause, ces dernières semaines ayant largement été à la hauteur, question style aussi, la variété est de mise. L'affiche prévoit ce soir un changement radical en nous proposant de participer à l'AEON'S WAR SPRING TOUR 2012, avec la venue d'AS THEY BURN, WARATTAH, SIMPLIXITY et GRAVITY. Quatre groupes qui sentent bon la distribution de baffes et autres figures libres dans la fosse. Collons-nous ainsi au thème en entrant directement dans le vif du sujet, découvrons le premier envoi de la soirée...


Ouvrant les trois premières dates de la tournée d'AS THEY BURN, les montpelliérains auront fait de la route, ce soir, afin de nous offrir ce set aussi court qu'efficace. Pour ceux qui les auraient d'ailleurs manqué ici-même, en novembre dernier, aux côtés de BETRAYING THE MARTYRS, NEPHALOKIA et DEMENTED, c'est l'occasion de se rattraper.


Auteur d'un premier EP sorti en 2009, GRAVITY s'attela à l'enregistrement d'un album à la "Quadrature du cercle", signant au passage avec "M&O Music". Né l'an dernier, c'est donc dans le but de présenter ce concept-album intitulé "Syndrome", que le combo parcoure les salles... celles de Montpellier ayant déjà été usées comme il faut!


Au programme, du Metalcore mélodique, terme un peu fourre-tout, mêlant ici des influences death mélo, métalcore, heavy, ou incluant quelques passages plus black... Le quintette intégrant également dans son répertoire les ambiances écrasantes, les sonorités modernes, le lyrisme vocal... et les textes en Français!


Issu de leur premier opus, "La Constante Aléatoire" servira ainsi d'amorce... Une introduction faite par quelques notes au piano, et la basse de Tim résonne, pardon, vrombit déjà, lourdement, accompagnée par des accords pachydermiques qui semblent ralentir le tempo peu à peu. La seule "frontwoman" de la soirée, nous envoie directement son lot de grunts, répondant ainsi aux doutes émis quant à la décharge growlesque pouvant être libérée par un être d'apparence si chétive. Doutes tout de même largement dépassés ces dernières années, par la venue de quelques chanteuses au coffre bien rempli. Cette note de finesse nous amène justement vers l'autre registre vocal délivré par Emilie, celui du chant lyrique, qui interviendra de manière assez inattendue, il faut bien le dire. Mais ces quelques montées classiques au milieu de ce flot de brutalité sont, quoiqu'il en soit, aussi bien maîtrisées. Cette première composition reflète ainsi les différents aspects de GRAVITY, ne se reposant pas seulement sur le riffing metalcore, osant quelques variations salvatrices, des changements de ton et de style, des lignes plus progressives, un break death mélo plus aérien par ici, ou une intervention solistique de Mathieu bien placée par là... Une certaine fraîcheur ressort alors de ces enchaînements, dont l'atmosphère apparaît pourtant aussi étouffante sur le titre suivant intitulé "Elle". Ce dernier contient des parties accrocheuses et variées, avec un petit interlude planant, nous donnant l'occasion de respirer un peu avant la prochaine intervention nerveuse des dynamiques détenteurs de cordes, qui investissent la scène sans s'économiser. Chacun donne de sa personne, Alex, maniant sa guitare tout en sautillant, faisant des appels au public et se chargeant des backing vocals. Tim, qui fait claquer sa basse bien chaude et omniprésente, entre deux grosses secousses capillaires. Mathieu, qui amène autant de frénésie derrière sa guitare. Mais, Richy, le nouveau batteur, n'est pas en reste, orchestrant les tempos changeants avec beaucoup d'énergie. Et enfin, Emilie, qui ajoute un peu de chant clair cette fois, sans oublier de chauffer le public à l'apparition d'un des nouveaux titres de la set-list. Un bon accueil leur sera ainsi réservé, quant à "Evasion", il viendra enfoncer le clou. Après quelques minutes de mélodies et d'agressivité, place aux remerciements et aux applaudissements bien mérités.
GRAVITY ne sera pas venu pour rien, et nous non plus. Voilà un jeune groupe qui démontre déjà un potentiel certain et une envie débordante. Actuellement en préparation d'un second album, ils seront de retour par ici, en fin d'année... alors, ne les manquez pas! 

En attendant, ce fut le premier envoi "bien envoyé" de la soirée! 
Allons nous rafraîchir un peu... 



Nous avons quelques minutes devant nous, l'instant parfait pour présenter le second round de ce vendredi mené par SIMPLIXITY.


Expatriés depuis quelques années à Bordeaux, les membres ont, depuis la création du groupe en 2007, prouvé leur ténacité. Liés par un rapport fraternel, une passion vitale pour la musique et ce désir d'évolution constante, ils auront démontré une solidité à toute épreuve en parcourant les planches et les collaborations judicieuses, la dernière en date étant celle faite avec "El grande" Mobo du "Conkrete Studio", pour leur première sortie, "The Shed Skin Chapter". Autoproduction, dont j'avais eu le plaisir de découvrir son contenu l'an dernier. Mais le terrain de prédilection du groupe étant justement la scène, là où la décharge d'émotion prend vie, où le registre éclectique de ces compositions prennent de la puissance et du sens... nous voici donc face à un groupe qui envoie en live! Parfait, allons partager ce moment de douceur, tous ensemble...


Les musiciens prennent contrôle de la scène du black room, mais pour un temps réduit, seulement. Afin de tenir le timing (et de pouvoir ainsi profiter de tout le monde), le quintette se verra contraint d'amputer son set de quelques titres. Leur show apparaîtra donc un peu court, mais une des forces de SIMPLIXITY résidant justement dans le fait de tout donner sans échauffement, sans économie, dès le premier titre. Nous aurons donc droit à une entrée qui brise la nuque, avec le titre paru l'été dernier sur le sampler du "Rock Hard magazine", le dénommé "How To Begin? Tear Off Your Eyelids". Here we go... Un concentré d'efficacité en ouverture, bousculade sonore et physique au rendez-vous, des changements incessants bien mesurés et sonnés lourdement par la frappe de Jean, qui, en plus de nous envoyer ses coups, fait preuve d'une décontraction naturelle derrière ses fûts. Mais, si les riffs incisifs se multiplient, l'aspect progressif et mélodique permet aussi d'aérer un peu l'atmosphère, déjà moite et suffocante. Et de l'air, il en faudra sur scène, avec les interventions musclées et schizophréniques d'Amaury, variant les vocalises en poursuivant ses actions frénétiques sur les planches. De quoi entraîner un public bien agité... "Eternal Quintessence Of Universal Gathering" prend forme, usant cette fois de propos clairement progressifs, laissant le champs libre aux guitares, à la fois nerveuses, entêtantes, ou plus agressives et planantes sur "This Step, My life". Celui-ci contenant aussi bien des parties violentes, qu'une vague de petits breaks aériens d'où s'échappent un chant clair, tel un mantra déclamé à genou, ou de petites mélodies et solo subtils. Damien et Nicolas se partagent ainsi le mérite de ces rythmiques et ambiances travaillées, de ces mélodies changeantes intelligemment placées... "la théorie de la 'simplixité' expliquée par les cordes". Le dernier titre arrive déjà et le final prend alors des allures de rouleau compresseur avec "Colossal". Titre sauvage aux riffs intrusifs, aux cris déchirants, aux rythmiques acérées. Il est donc l'heure de présenter le tout aussi énergique créateur d'ambiances, Max, qui fait claquer sa basse depuis le début. Réchauffant ou assombrissant les plages musicales, enchaînant les parties rapides cinglantes ou plus groovy en n'omettant pas de se remuer.


Malgré un timing serré, comme à son habitude, leur groupe nous aura délivré une prestation d'une grande énergie, qui aura bien réveillé le public. Une sortie applaudie pour un combo qui prépare déjà un second album, entre deux scènes. Vous aurez donc l'occasion de les revoir avant cette prochaine sortie, plus longtemps et pour longtemps...



On se remet des dernières secousses et on se prépare maintenant à accueillir WARATTAH.


Le temps d'un changement de plateau rapide et nous voici déjà en face du groupe, déjà responsable de deux bons coups auditifs, avec la sortie en 2006 d'une demo baptisée "Distorsion", largement diffusée par la presse, qui promettait déjà un bel venir, donc. Mais ce potentiel sera mis en sommeil en cours de route, la naissance du premier album ayant été retardée suite à l'accident connu par le fondateur du projet, Khris. Mais tout ça est heureusement derrière, car non seulement le fameux "Hatred & Strength" (mixé par... El Mobo) est enfin sorti cette année chez "XIIIbis Records", mais il est défendu par un line-up stable et très efficace, depuis. Les membres au passé musical bien rempli, multipliant encore aujourd'hui les concerts avec détermination, c'est donc dans un contexte musical percutant, qu'ils rejoignent en toute légitimité la programmation de ce soir...


Une chose est sûre, la fosse est prête. Autant vous dire qu'il faudra jouer du coude pour arriver à immortaliser le show sans flou artistique. "Blood Red Fury" vient nous caresser les conduits auditifs avec ses plans furieux, ses rythmiques hautement saccadées. Cette sorte de labyrinthe sonore bien cadré laisse déjà entrevoir un duo de guitares parfaitement maîtrisées et intenses, et une basse résolument présente. Voguant dans un registre metallique moderne et technique, progressif et rentre-dedans, teinté de death, de thrash, de core... les notes variées s'enchaînent entre deux poussées hargneuses venant d'un frontman toujours aussi souriant et qui tient la barre bien haut. Un son aussi tribal que clinique sur "Fits Of Rage", soutenu par la basse de Matthieu, qui, au rythme de ce condensé primitif et groovy, fera résonner ses cordes avec assurance.


Un affrontement brutal s'engage alors avec "Hatred and Strength", porté par un chant conquérant et des lignes organiques, sombres et progressives. Les délires solistiques domptées par le savoir-faire de Denis apportent régulièrement cet aspect plus barré, comme sur "Adversity & Love". Prouvant ainsi, au passage, que la virtuosité ne mène pas forcément à la "branlette de manche" gratuite.


Et la rythmique s'intensifie, Simon poursuit avec dextérité sa distribution de coups, dictant les rythmiques parfois infernales, pendant que Khris donne de la voix claire sur "Skulls in the river beds". Un morceau au ton meshugghien, encore furieusement taillé pour la scène. Les musiciens s'échauffent, tout comme le public... Cependant, l'heure tourne, et ils devront à leur tour raccourcir le set, mais à l'annonce du titre "I Fuckin' I" (issu de la supposée trilogie finale), la fosse exulte. Pas de doute, c'est un bon choix pour conclure et retourner la salle une dernière fois au côté du quatuor.


Une sortie réchauffée pour un groupe à l'actualité bien chargée, puisqu'en plus de partager quelques dates avec GOJIRA, nous les retrouverons également aux côtés de DAGOBA, d'ULTRA VOMIT, sur l'affiche du RAGING METAL FEST II... Un second clip est également en préparation... Rattrapant ainsi ces mois de silence, comme une revanche sur cette trop longue période de convalescence forcée, les concerts s'enchaînent à présent, ils sont revenus et en grande forme. La suite au prochain épisode... Enfin, au prochain live report...



La soirée continue... le fumoir ne désemplit pas, les bières se vident, mais pas que, quelques échauffements du public avant d'assister au dernier round. Nous en sommes à la troisième date du "Aeon's War Spring Tour 2012" d'AS THEY BURN, tournée champêtre qui les mèneront sur les routes de France, d'Espagne, du Portugal, de Suisse, de Belgique et d'Hollande, et qui se terminera dans l'enfer de Clisson, le 16 juin prochain. Toutefois, avant de faire rentrer les bêtes et d'assister au grand final de cette soirée, un petit retour rapide sur les premières années bien remplies du combo s'impose...


Forts d'un EP ("A New Area For Our Plagues"), réalisé deux ans après leur formation et d'un premier LP, "Aeon's War", fraîchement débarqué en fin d'année dernière et signé par "Siege of Amida Records", les parisiens peuvent déjà se targuer d'avoir joué avec EMMURE, DESPISED ICON, CALIBAN, TERROR , AUGUST BURNS RED, WAR FROM A HARLOTS MOUTH, WALLS OF JERICHO...


Portant un un deathcore metal progressif bien burné, ATB est suivi depuis sa création et donc très attendu ce soir par des faiseurs de moshs prêts à se jeter dans le pit et dans le reste, au sens propre comme au figuré.


Kévin entraîne la fosse et lance les hostilités avec un "Bless My Will" tranchant, aux rythmiques puissantes qui montent en intensité. Résultat de l'évolution entamée sur cette nouvelle sortie, le travail exercé sur les ambiances et les arrangements se ressentent d'autant plus en live, créant ainsi une profondeur et un impact très lourd. Le chant occupe une place bien choisie, libérant ses parties death bien dosées et laissant quand il le faut les instrumentals progressifs plus hardcore opérer tout seuls. Mais c'était sans compter sur "Philosophical Research Society", qui affiche une atmosphère post-hardcore plus obscure, avec des riffs aussi directs que massifs. Ronald fait voler sa basse et impose son jeu en nous assènant des notes chaudes et bien acérées, pendant que la salle se déchaîne, jouant à l’électron libre dans la fosse, à base de jump, de kick... de roulement au sol... et autres dérivés qui sentent bon l'exutoire. Au-delà d'une forte présente sur scène de la part des musiciens, qui ne tiennent pas en place, le combo marquera également les esprits par ce déploiement de polyrythmies et de plages plus aériennes délivrées par Hoby et Fabio, les guitaristes savent mêler avec énergie et justesse, lourdeur, mélodie et dissonance sur "Beg For Death". Les murmures et déchirements de Kévin nous plongent alors vers une séance à la fois de découverte et de nostalgie, présentant une nouvelle composition de bon augure "Medecine 2.0", ainsi que "A New Area For Our Plagues", seul titre du set issu de leur tout premier essai. Et le martèlement de Milton le métronome ne s'arrêtera pas à ce doublé, guidant les accords démoniaques parfaitement millimétrés de "Psychoactive Green Fairy". Et puis, sans prévenir, "Distorted Rules" vient nous faucher, le chant et les cordes se font menaçants, amenant avec lui des ambiances planantes et hypnotiques, voire carrément apocalyptiques... Annonçant par la même occasion la fin du set et de cette frénésie ambiante, avec un grand 'F', mais surtout avec un grand morceau éponyme, "Aeon's War". On relance la machine une dernière fois, pris dans des accélérations intempestives très efficaces, des boucles funestes ou encore un break au solo entêtant...


Une bonne manière d'immortaliser leur passage et de combler les attentes des bordelais, qui, ce soir, on peut le dire, ont pris cher. En atteste les bleus persistants qui suivront, causés personnellement par un beau jumping-spinning-kick en plein shoot! Le public est bien sonné et c'est sous les acclamations que s'achève cet "Aeon's War tour" au Black Room.



Voilà une grosse soirée qu'il ne fallait pas manquer, avec quatre formations solides, qui, malgré l'accélération subite du temps, auront fait transpirer les bordelais jusqu'au bout, grâce à un jeu et une présence écrasante sur scène. Merci à AS THEY BURN, WARATTAH, SIMPLIXITY et GRAVITY, aux organisateurs, et une pensée pour le public, qui aura bien donné de sa personne, également...


Comme le bien nommé "Aeon's War Spring Tour 2012" l'annonçait, ce fut la guerre, ici!!


 


SET-LIST AS THEY BURN:


1 - Bless My Will
2 - Philosophical Research Society
3 - Beg For Death
4 - Medecine 2.0
5 - A New Area For Our Plagues
6 - Psychoactive Green Fairy
7 - Distorted Rules
8 - Aeon's War


 


SET-LIST WARATTAH:


1 - Blood Red Fury
2 - Fits Of Rage
3 - Hatred And Strength
4 - Adversity And Love
5 - Skulls In The River Bed
6 - I Fuckin'I


SET-LIST SIMPLIXITY:


1 - HowTo Begin ? Tear Off Your Eyelids
2 - Eternal Quintessence Of Universal Gathering
3 - This Step, My Life
4 - Colossal


SET-LIST GRAVITY:


1 - La constante aléatoire


2 - Elle
3 - L'écorce
4 - Evasion


5 - Fatitude 


 


 


 


 


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