CHRONIQUES CONCERTS

Voici une soirée placée sous le signe du doom que nous propose Base Productions. Ce sont deux générations de musiciens qui se rencontrent ce soir. Même si son activité est intense SWALLOW THE SUN officie depuis les années 2000 alors que PARADISE LOST écume les routes depuis 1988. Malgré la notoriété des anglais, le concert de ce soir se joue dans la petite salle du transbordeur, le transclub dans des conditions en dessous de la stature que méritent ces formations. Mais que voulez vous, le public ne s’est pas pressé pour réserver ses places…

Ce sont donc les finlandais qui montent les premiers sur cette scène du transclub. Leur style allie doom et death avec une dose certaine de mélancolie. La lenteur et la lourdeur sont de mises mais on peut aussi compter sur quelques parties de batterie nettement plus soutenues. A ce propos, le set du batteur est placé sur le côté gauche de la scène et on peut profiter pleinement de son jeu. En outre, cette disposition ne favorise pas la répartition sonore. En effet, dès que l’on se place devant la scène, la batterie occupe le champ sonore couvrant une partie des autres instruments. Le traitement du son sera en grande partie ce soir un problème dans l’appréciation du show dans son intégralité. Dommage car SWALLOW THE SUN mérite un traitement de faveur tant son propos réside dans la construction d’ambiances particulières. Avec un jeu de scène construit sur le statisme, des lumières crues et un univers musical tout en finesse, on regrette sincèrement ces conditions précaires qui nuisent à la prestation d’une formation qui mériterait tellement mieux.

PARADISE LOST est actuellement en pleine promotion de son dernier opus en date « Tragic Idol » sorti cette année. Cette tournée 2012 s’annonce comme un retour après 3 ans d’absence. Cette formation à la stature importante est donc condamnée à se produire sur cette petite scène. En novembre 2011, ICED EARTH s’était eux aussi retrouvés dans cette même petite salle. Le concert avait finalement très bien tourné et le groupe emblait avoir été ravi de retrouver une certaine proximité avec le public. Ce soir l’ambiance est un peu différente. Le public est certes déjà impliqué dans la soirée pourtant le frontman Nick HOLMES semble quelque peu distant. Sa façon de communiquer, quelque peu protocolaire, n’est pas très encourageante. On regrette que Greg MACKINTOSH ou qu’Aaron AEDY n’aient pas un micro car ces deux là semblent vraiment prendre du plaisir. La set-list du groupe ressemble à un best of dans lequel on aurait incorporé quelques nouveaux titres. L’idée est bonne car on survole avec intérêt la carrière du groupe avec quelques incontournables tels que « Forever Failure » de l’album culte « Draconian Time », « Soul Courageous » issu de « One Second », du plus ancien avec « Pity The Sadness » et « As I Die » tirés de l’album de 1992 « Shades Of God ». Le son d’une qualité assez moyenne privilégiera une basse qui aura une certaine tendance à frôler les infra basses. L’effet est assez insupportable lorsque les parties mériteraient une certaine clarté. Le son clair des guitares et du chant disparait totalement derrière la basse.

C’est avec une certaine note de déception que l’on quitte cette salle. Malgré un rappel intéressant, « One Second », « Fear Of Impering Hell », « Faith Divides Us – Death unites Us », « Say Just Words », on ne peut s’empêcher de regretter des conditions peu fameuses et un groupe qui a raté son rendez-vous avec un public certes restreint mais pour le moins présent. Dommage, on aurait préféré voir un groupe décidé à en découdre malgré tout plutôt que de repartir avec cette impression de déclin.