CHRONIQUES CONCERTS

Le groupe DREAM FOOL DISEASE nous donnait rendez-vous ce samedi 24 Mars dans l’antre de James, le Thunderbird Lounge, café-concert rock incontournable de l’underground Stéphanois. Arrivé vers vingt heures dans la petite rue Denis Excoffier, il ya déjà du monde devant et dedans l’établissement à l’accueil chaleureux. Mais il faudra attendre 21 heures dans les sofas du bar pour que débute au sous-sol le concert métal de ce 24 mars. Au menu, du black, du death, du thrash, délivré par trois formations régionales. Alors, vous êtes prêts ?

C’est parti avec ENTROPIA, déjà vu en ces lieux, il ya…longtemps. Les Auvergnats ont bien progressé en live depuis la sortie de leur troisième EP « Obscure Rising » en 2010, première constatation. Leur black symphonique est original tout simplement et ce soir, les vocalises de Marie sont au point, entre voix claire soprano et « grunts » de bon aloi, les compositions font mouche surtout que guitare, basse et batterie sont au taquet. Des samples variés instaurent les ambiances, tantôt en envolées symphoniques, tantôt en cheminement malsain, inquiétant, mais toujours avec une surprise à la clé dans les changements de rythmes pour varier les plaisirs, Variété des morceaux donc, et l’on rentre (ou pas) dans leur style, mais force est de constater que leur métal à chant féminin est bien délivré en live et bien accrocheur.

Changement de groupe, changement de métal avec cette fois-ci du death-métal qui nous est proposé par NEPHREN-KA, formation également Auvergnate. C’est avec plaisir que je retrouve sur scène le groupe ce soir car je suis assuré de recevoir dans les conduits auditifs du bon death, percutant, lourd, mais aussi technique juste ce qu’il faut pour ne pas nous perdre dans des envois trop alambiqués. Efficacité donc pour ces musiciens influencés par des groupes tels que NILE bien sûr (rapprocher le nom du groupe avec l’ancienne Egypte), mais aussi par INCANTATION, MORBID ANGEL et autre HATE ETERNAL. C’est donc violent, implacable, maitrisé, le tout propulsé par un frontman charismatique qui nous envoie sévère ses « growls » à la figure. Prestation carrée donc, rien à redire, on en redemande, mais le temps a passé trop vite, alors au plaisir de se revoir comme l’on dit communément. Un seul conseil à donner au groupe : continuez, ne changez rien, vous êtes sur la bonne route du métal extrême et jouissif en même temps.

Place maintenant aux Stéphanois de DREAM FOOL DISEASE, qui après un plus ou moins long “stand by” pour cause de line-up en évolution, sont repartis à l’assaut des salles et des “rads” de St-Etienne avec beaucoup de dates à la clé. Le groupe ce soir semble motivé et surexcité, remonté comme un « coucou », et le public se presse contre la petite scène. Ce public qui ne va pas être déçu, loin de là. Bien sûr certains sont impatients, comme moi, de découvrir en live le nouveau chanteur/frontman Xavier qui a déjà une grosse expérience dans le domaine. Et cela se ressent d’entrée de jeu avec une présence scénique remarquable et remarquée qui semble dynamiser les musiciens du groupe. Deux guitaristes en duo ou en duel de six cordes c’est selon. L’un marquant une présence bien physique dans les envois, l’autre plus calme mais délivrant des tricotages remarqués. Que dire du duo basse-batterie qui nous balance des rythmiques très appuyées pour délivrer du groove à foison. En effet, car si la formation s’auto-étiquette black/death/thrash, il ne faut pas se voiler la face (les oreilles pardon !), la voie thrashisante est la plus empruntée et nous met le « thrash au core » si l’on peut s’exprimer ainsi. Alors l’ambiance dans la petite salle est à son comble avec un mélange public/musiciens, le tout survolé par les « grunts » de Xavier dans un chant particulier « growls aboyés » si cela existe, autrement il faudra l’inventer ! Et puis, les influences thrash/death de SEPULTURA sont bien présentes avec reprise à l’appui. Bref, le DFD nouveau a bien dynamisé ce soir le Thunderbird avec ses compositions qui ont fait mouche il n’y a pas photo. Si vous les avez ratés, vous aurez des concerts de « rattrapage », à l’Assommoir le 7 Avril et au Fil le 20 Avril, à St-Etienne bien sûr.

Après cette chaude soirée agitée, la fraicheur de la rue reprend ses droits. Retour à Lyon avec des sons plein la tête et l’impression d’avoir passé un bon moment dans la chaleur du Thunderbird, alors, merci à DFD et à James « patron » des lieux.