ALTER BRIDGE Avec : ALTER BRIDGE, BLACK STONE CHERRY |
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Date du concert : 02-11-2011 | |
Lieu : La Laiterie - Strasbourg [ 67 ] | |
Affluence : 850 | |
Contact organisateur : | |
Chronique : 09 novembre 2011 , réalisée par Blackened - Photographe : BLACKENED | |
Un an après la sortie de son troisième opus « AB III », ALTER BRIDGE a décidé d’en remettre une petite couche, en live cette fois-ci, avec une tournée européenne de près d’une trentaine de dates. Inutile de dire que le combo de Mark Tremonti était fermement attendu par les fans et les curieux dont je fais partie, après avoir entendu tant de bien sur le compte du chanteur des Américains Miles Kennedy. Ce dernier a en effet beaucoup fait parler de lui à la suite de sa participation vocale (studio et live) sur les albums solo de Sieur Slash himself (le second est d’ores et déjà sur les rails). Trois villes françaises seront visitées par le combo au cours de cette tournée : Paris, Lyon et Strasbourg. C’est donc en terre alsacienne qu’en ce lendemain de Toussaint la salle de la Laiterie accueille le quartette, qui a eu l’excellente idée d’emmener avec lui leurs compatriotes de BLACK STONE CHERRY en première partie. Malheureusement je suis contraint de rater les premières minutes de la prestation des fermiers du Kentucky, suite à une organisation maladroite de la Laiterie pour les journalistes au niveau de l’accréditation et des pass-photos. Pourtant arrivé en avance, je dois patienter plus d’une demi-heure pour obtenir mon sésame et pénétrer dans l’arène. Je n’ai le temps de faire qu’une ou deux photos dans le « pit » réservé aux photographes, le temps alloué de trois morceaux étant dépassé. Bref, oublions cet incident et concentrons-nous sur la prestation de BLACK STONE CHERRY qu’il me tardait de voir en live tant j’ai pu apprécier leurs albums studios. Et là, c’est une immense claque que je prends ! Ce groupe est absolument phénoménal en live. Le gros rock sudiste du quatuor délivre ses watts surpuissants sur une Laiterie plus que participative pour une première partie. J’arrive sur le calme et prenant "In My Blood" issu du dernier album « Between The Devil And The Deep Blue Sea », largement représenté ce soir, qui me laisse découvrir la voix exceptionnelle de Chris Roberston, impressionnant de justesse, d’émotion, et on le verra par la suite, de puissance ! Le riff principal de "Iron Man" d’on sait qui est lancé et réchauffe encore davantage la foule avant que ne déboule un énorme "Rain Wizard", titre d’ouverture du premier album éponyme du groupe. Ce morceau est tout simplement dément en live. L’introduction puissante et mélodique nous fait constater que John Fred Young et sa choucroute garnie en guise de cheveux doit être un grand consommateur de peaux de frappe et de cymbales tant il cogne comme un mort-de-faim son kit qui tremble de partout ! Ben Wells court sans cesse d’un bout à l’autre de la scène et fait tanguer sa Gibson dans tous les sens tout en exécutant à la perfection ses riffs maousse-costauds. Tous les musiciens semblent possédés, Robertson est concerné mais concentré. Lui qui assure le chant est bien sûr contraint de rester plus statique que ses comparses, ce qui n’enlève rien à l’énergie que dégage le bonhomme. Du très lourd on vous dit ! Petit moment de répit et d’émotion à nouveau lorsque Robertson lâche sa guitare pour interpréter de manière magistrale et uniquement accompagné par Wells à la guitare la ballade très convenue mais frissonnante "Peace Is Free". Les deux musiciens présents sur scène transcendent ce morceau, assez quelconque sur leur second album, en un moment magique en live. Pas de batterie ni de basse, uniquement quelques accords et la voix phénoménale de Robertson. Très beau moment qui laisse le public se remettre avant une nouvelle déferlante de rock’n’roll en puissance, puisque ne tarde pas à arriver le nouvel hymne de BSC et single du dernier album "White Trash Millionnaire", suivi d’un "Killing Floor" énergique qui nous laisse apprécier le gras des guitares accordées très grave.
Les groupe dont le set est extrêmement bien rôdé (changement permanent de guitares à l’aides des techniciens, pas de temps mort, bonne communication avec le public) s’accorde désormais un petit bœuf instrumental. Petit solo à « l’octaver » de Wells, reprise de "Get Up, Stand Up" de Bob Marley version rock qui tâche bien suivi par les spectateurs, vocalises avec le public orchestrées par Robertson, tout est là pour passer un excellent moment. "Maybe Someday" du premier opus envoie à nouveau le bousin avant un nouveau tube "Blame It On The Boom Boom" de la plus récente livraison du groupe, repris à plein poumons par le public. Ce dernier est en grande partie acquis à la cause de BLACK STONE CHERRY, et à en juger par la foule compacte et participative de la soirée (elle déborde même dans le sas d’entrée de la salle, ce qui ne sera pas le cas pour ALTER BRIDGE, c’est dire !), les Américains ont de nombreux fans, et vont à coup sûr s’en mettre de nouveaux dans la poche à l’issue du concert. La fin du set approche, ce qui donne l’occasion à Robertson de présenter sa troupe et de remercier chaleureusement le public, avant de lancer un dernier brûlot. "Lonely Train", encore une fois issu du premier album clôt après une bonne heure cette prestation parfaite de BSC qui a vraiment placé la barre très haut ce soir. ALTER BRIDGE nous a fait plaisir en les invitant sur cette tournée, mais auront du fil à retordre pour égaler la performance de cette première partie dantesque qui a tout pour devenir un grand nom du rock !
Vous l’aurez compris, BLACK STONE CHERRY m’a littéralement mis sur le cul ce soir, de même qu’une grande partie de l’assistance, et il semble dès lors difficile d’atteindre un tel niveau d’intensité scénique après cette baffe. ALTER BRIDGE va pourtant relever le défi grâce à un show carré, professionnel, et bien sûr à l’indéfectible soutien de 800 supporters venus passer la soirée en leur compagnie. Ayant beaucoup apprécié CREED dans mes plus jeunes années, je vais retrouver lors de ce concert toute la puissance et l’efficacité de ce combo de Rock/Metal Alternatif. En effet, ALTER BRIDGE n’est autre que la nouvelle mouture de CREED suite à son split en 2004, avec un nouveau chanteur puisque seul Miles Kennedy ne faisait pas partie du combo « originel » précité. Ce dernier a il est vrai une voix assez exceptionnelle, très différente de celle de Scott Stapp qu’il a plus ou moins remplacé. Mais le gaillard, touchant aussi à la six-cordes, a également mis son grain de sel au niveau de la composition, complétant le talent en la matière du guitariste Mark Tremonti, ce qui fait d’ALTER BRIDGE un peu plus qu’une simple suite sous un nom différent. Le set débute enfin dans la pénombre quand retentit la bande sonore de "Slip To The Void" durant laquelle Miles Kennedy arrive sous les acclamations du public. Seul sur scène devant un backdrop géant mais minimaliste puisque ne présentant que le logo du groupe, il susurre les premiers mots de ce titre d’ouverture du dernier album alors que ses camarades de jeu arrivent progressivement sur les planches pour lancer leurs premiers assauts quelques secondes plus tard sur le même titre. Kennedy démontre alors ses capacités vocales dans les aigus. Ce dernier joue à fond sa carte de « beau-gosse » en alignant les sourires et petits regards vers les premiers rangs. Fort de sa popularité, le chanteur-guitariste capte la majeure partie de l’attention, notamment de la gente féminine. On ne le remarque pas vraiment, mais le gaillard s’apprête tout de même à souffler ses 42 bougies ! Mark Tremonti armé de ses fameuses PRS est pourtant très mobile sur son côté droit et enchaîne les poses rapides sur les retours de scène. Brian Marshall, plus statique et moins expressif caché derrière sa casquette, assène les 5 cordes de sa basse grâce à ses doigts. Scott Philips est quant-à-lui retranché derrière son kit surélevé, derrière une plaque de plexi positionnée devant les toms et les cymbales pour mieux en conserver les vibrations et les isoler de l’espace scénique. C’est la première fois que je vois un tel dispositif en live, cette pratique se faisant beaucoup plus régulièrement en studio.
Le groupe peut puiser dans sa discographie riche de trois chapitres pour proposer un set assez équilibré, puisque 7 titres sont issus du dernier album « AB III » (2010), le même nombre provient du second opus « Blackbird » (2007), et 5 de « One Day Remains » qui a fait découvrir le combo en 2004. Kennedy n’attends pas longtemps pour s’amuser avec le public. Dès le second titre, il orchestre une bataille de cris entre le côté gauche et le côté droit de la fosse, et teste la justesse des chanteurs (et chanteuses assez nombreuses ce soir) des spectateurs en orchestrant des vocalises juste avant d’entamer un "All Hope Is Gone" bien suivi aux forts accents de CREED. Il se transforme même en frontman quelques instants plus tard puisqu’il lâche sa guitare lors de l’énergique "Metalingus" où Tremonti assure seul des parties bien pêchues de six-corde, le son perdant par contre en densité. Le planant "Ghosts Of Days Gone By" a le mérite de remuer l’assistance sur un final puissant où la quasi-totalité de la salle tape dans les mains. Le groupe déroule et enchaîne les titres mélodiques qui font mouche, notamment grâce au tube "Buried Alive", joué assez tôt dans le set et repris comme un seul homme, ou "Still Remains" excellent de lourdeur. Kennedy effectue une performance vocale parfaite et sans accroc, le gaillard maîtrisant parfaitement son organe. Mark Tremonti démontre une fois de plus son professionnalisme et son talent lors de soli très chantants et exécutés avec brio, ceux du titre convenu mais efficace "I Know It Hurts", l’attestant. Après une heure et quart de show, le groupe quitte la scène quelques instants pour mieux revenir lors d’un rappel où Miles Kennedy sera à nouveau mis en avant. Seul sur scène et équipé d’une guitare acoustique, il exécute avec émotion la ballade "Wonderful Life" réarrangée pour l’occasion, avant de s’illustrer en tant que guitariste soliste dans un « guitare/battle » entre lui et Mark Tremonti. Les deux musiciens se répondent lors de soli mélodiques et assez techniques. Un dernier essai de question-réponse entre Kennedy et le public lors de vocalises avant de débouler pour clore ce live un énorme et énergique "Isolation". Les riffs agressifs font émerger la frange la plus « métal » du style des Américains. Ce titre est un tube en puissance et ravit une dernière fois une Laiterie comblée. ALTER BRIDGE se retire après une heure quarante-cinq de show sobre mais excellent !
Epilogue de cette belle soirée à la Laiterie, un concert vraiment bon en tous points. Le son en salle fut parfait, ce qui donne de la valeur ajoutée aux prestations scéniques. BLACK STONE CHERRY est une machine surpuissante du Rock sur scène et vous transporte avec ses compositions franches et fraîches sur une autre planète tant l’énergie développée sur les planches est communicative. ALTER BRIDGE ne démérite pas pour autant avec un concert plus posé, mais carré, professionnel et il faut le dire franchement réussi. SET LIST ALTER BRIDGE :
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