Rock Wervik
Avec : Dagoba, L'Esprit Du Clan, Layercake
  Date du concert : 29-10-2011
  Lieu : Zaal Oosthove - Wervik [ Belgique ]
  Affluence : NC
  Contact organisateur : Http://www.rockwervik.be
 
 
 
  Chronique : 07 novembre 2011 , réalisée par borgir62 - Photographe : borgir62
   

En ce samedi 29 octobre, mes pas me mènent en Belgique, à Wervik (Wervicq pour les français), petit commune flamande, à quelques kilomètres de Tourcoing, donc de la frontière Franco-Belge. Pour autant, la terre flamande n'est pas des plus hospitalières à en juger l'accueil reçu ce jour là. Le périple démarre dans un bar, jouxtant la salle de concert de cette ville sympathique au premier abord. A l'intérieur, des flamands, parlant naturellement flamand, et se taisant net lors de mon "Bonjour !" introductif, avant de me fustiger du regard. Pourquoi parler de tout ça alors que l'intérêt de ce live report concerne bien évidemment le festival lors duquel nous avions l'occasion de retrouver principalement L'ESPRIT DU CLAN & DAGOBA ? Tout simplement dans le but d'établir un parallèle entre cette déstabilisante première impression puisque l'accueil dans ce bar sera aussi mémorable que l'accueil réservé par le public belge aux formations françaises.


Le ROCK WERVIK présentait une curieuse affiche puisqu'aux deux formations françaises citées auparavant, se joignait LAYERCAKE, PSYCHO 44, LE CHAT NOIR, DRUMS ARE FOR PARADES, SHERMAN, MUSEST (tribute to Muse paraît-il) et DJ BOB. Vous connaissez ces groupes ? Pas moi en tout cas, à l'exception de Layercake, dont le nom m'évoquait un film avec Daniel Craig... Bref, ma curiosité m'a poussé à découvrir chacune de ses formations. Difficile d'y voir clair néanmoins, le running order ayant été modifié à outrance, et c'est donc à l'aveugle que je me dirige vers la petite scène pour assister au show de LAYERCAKE. Le style est banal, les growls du chanteur principal sont plutôt bons, celui-ci se démenant d'ailleurs sur la scène, tentant de motiver tant bien que pas mal un public amorphe. Rien de bien étonnant néanmoins, il est encore très tôt, les premiers groupes sont méconnus, on s'attend donc à ce comportement jusqu'à la venue de L'ESPRIT DU CLAN. Néanmoins, le problème persistera. Sur scène, à l'exception du chanteur principal, les autres musiciens donnent clairement l'impression de s'ennuyer, l'impression qu'on les a poussé à monter sur scène. Le set est bâclé rapidement, sans que l'on ait réellement eu le temps de comprendre ce qui se passait, mais, avec des morceaux manquant cruellement d'originalité en dépit de certains passages pouvant animer un public coreux (notamment par le deuxième chanteur, certes un peu faiblard), on ne pourra pas leur en vouloir.


Puis débute le chamboulement. Psycho44 devait suivre, mais il semble que deux groupes sont venus s'intercaler. N'ayant pas suivi ces changements, je décide de sortir, d'une part car le marasme dans lequel nous étions n'inciter pas à rester, et d'autre part en raison d'une affligeante prestation des groupes en questions.


C'est finalement L'ESPRIT DU CLAN qui monte sur scène. Enfin, on se dit que l'on va assister au réveil d'un public qui s'était déplacé comme quand on va à la foire du village, c'est à dire dans l'espoir de voir des visages connus, de boire un coup dehors puis d'assister au curieux spectacle des artistes venus présenter leur spectacle sur la place publique... J'imagine que l'EdC avait également en tête de retourner cette salle, en s'appuyant notamment sur son impitoyable dernier album "Chapitre V: Drama". Arsène et Shiro vont de ce fait balancer un set puissant, brutal à souhait, bref, vont sortir le grand jeu. Clem n'est pas en reste et va emmener dans son sillage Ben et Chamka. Sur scène, le spectacle est excellent, il y a de quoi en prendre plein la tête, c'est certain. Mais la réussite d'un concert réside également dans le comportement de son public. Et de ce côté, c'était un zéro pointé. Une ambiance frôlant le pathétique, des gestes n'ayant aucunement leur place en concert venant de certains "spectateurs" dont l'attitude était plus qu'affligeante. Ce qui devait être une fête se transforme progressivement en une pitoyable mascarade côté public, et on sent que les mecs de L'ESPRIT DU CLAN perdent progressivement envie et plaisir. Arsène caricaturera même le public, se tenant droit comme un piqué, bras croisés, avec un léger rictus. Dommage car le spectacle que les français nous auront proposé ce soir était excellent, et voir Nicolas Bastos martyriser sa batterie de cette façon est un spectacle à lui seul.




Deux autres groupes dont l'intérêt flirtait dangereusement avec la mauvaise blague, dont un s'apparentant aux White Stripes, et arrive alors DAGOBA. La dernière lueur d'espoir de ce festival. Les quelques français présents dans la salle comprendront qu'ils sont en terre hostile, et certains se réuniront en fin de concert afin de faire un petit bilan de cette soirée, loin d'être flatteuse pour la foule présente. C'est d'autant plus dommage quand on sait que certaines affiches en terre flamande, à l'instar du IEPER HARDCORE FEST, réunissent Français, Belges, Wallons, Néerlandais et Allemands dans un contexte beaucoup plus plaisant. Passons donc à la prestation des Marseillais. La traditionnelle intro voit Werther arriver sur scène, survolté, hurlant déjà après le public, comme à son habitude, espérant sans doute réussir là où l'EdC avait échoué. On en voit certains se rapprocher de la scène, mais restent trop en retrait pour considérer cet appel comme une réussite. Collée contre la scène, une vingtaine de spectateurs, qui ne sera jamais dérangée par les pogoteurs ou slammeurs, complètement absents ce soir. "There's Blood Offshore" fait office de premier titre et en dépit de l'énergie dégagée par ce titre, rien ne changera. Shawter prendra très rapidement la parole, puisqu'à l'issue de ce titre, il présentera sa formation, et demandera au public de se bouger. En terre flamande, comme se faire comprendre quand on est français ? Shawter l'a compris et son "J'en ai rien à foutre, je vais parler dans ma langue natale. On est français, on s'appelle DAGOBA" ne passera pas inaperçu (pour ceux comprenant le français) et annonce alors "The Man You're Not", traditionnellement un moment fort lors d'un concert des Phocéens. La poignée de spectateurs accoudée à la scène peut donc faire ses headbangs, mais derrière, rien n'y fait, et chose plutôt surprenante, il y a davantage de monde dehors, en train de parler, de manger et de descendre bière sur bière, que dans la salle. Une question alors. La salle fut désespérement morte durant le concert, et lors des deux gros groupes, elle fut assez vide. Pourquoi payer votre place pour prendre une bière et une frite alors que les occasions ne manquent pas en dehors des concerts ? De plus, la scène est bien trop petite pour que les membres de DAGOBA s'éclatent comme ils ont l'habitude de le faire, et on sent que Werther et Izakar manquent cruellement d'espace à parcourir, même s'ils se donnent beaucoup de mal pour rendre leur set dynamique. A titre personnel, je n'arrive pas à me plonger dans l'ambiance, et le ridicule sera atteint sur un Wall of Death réunissant à peine 7-8 personnes... Pathétique. Le set sera amputé de 3 titres, symbole s'il en est d'un groupe impuisant face à ce triste spectacle. Saluons quand même la qualité des morceaux joués ce soir, à l'instar de "It's All About Time". Le rappel ne permettra pas non plus de réveiller ce public atrophié et anesthésié.




S'en suivront alors un soit disant tribute to Muse, les MUSEST, qui n'auront de similaire qu'un chanteur au physique proche de Matthew Bellamy (du moins, c'est l'impression qu'il donnait au loin). En dehors de ça, les apports instaurés par cette formation, et notamment un chant secondaire électro sur des titres qui n'en possèdent pas à l'origine, me feront penser que Muse survole bien son univers. Pour clore la soirée, DJ BOB aura peut être mis l'ambiance, je ne sais pas, étant parti dès le troisième morceau joué par MUSEST, ne voyant pas l'intérêt d'un DJ ce soir, Nicolas et Pimprenelle étant davantage approprié... Néanmoins, merci aux membres de DAGOBA & L'ESPRIT DU CLAN pour leur disponibilité et la qualité des sets proposés.


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