STAIND
Avec : April Divine, Staind
  Date du concert : 12-10-2011
  Lieu : La Cigale - Paris [ 75 ]
  Affluence : 1 200
  Contact organisateur : http://www.gdp.fr/
 
 
 
  Chronique : 18 octobre 2011 , réalisée par La.Faux - Photographe : La.Faux
   

Quoi de mieux que de débuter sous le pavillon de…Pavillon 666 par l’un des groupes qui m’a poussée vers le métal? Rendez-vous était donc pris au Nouveau Casino le mercredi 12 octobre dernier avec les américains de Staind.


C’est le groupe suédois April Divine qui ouvre la soirée, et rien ne laisserait deviner leur nationalité –ou le fait qu’ils s’appelaient autrefois Starfuck and Bloody April, tout un programme-. En live en tout cas, le style fait très rock US efficace et peu innovant, du genre mainstream à la Simple Plan. Agréable pour une petite demi-heure donc, mais rien de transcendant ni de mémorable, même si le bassiste aux longues dreads et le guitariste étaient expressifs et communicatifs.



La foule quant à elle polie mais un peu molle et encore clairsemée. Les balcons ouvriront curieusement en plein set de la première partie. L’absence de pit photo et le goût prononcé de l’ingé lumière pour le rouge n’arrangeront pas du tout les clichés de votre dévouée, qui aura fait son possible pour tirer quelques pépites potables.




Après une demi-heure d’attente, les lumières s’éteignent et la foule plus compacte, remplissant maintenant correctement le Nouveau Casino sur ses deux étages, se met à crier –ah ils ont de la voix en fait, c’est rassurant. Mais petit aparté d’abord… 2001, odyssée de Staind qui explose un peu partout, dont en France, avec l’album Break the cycle à une époque où fleurissent les compilations « Nu Metal », et où Limp Bizkit et Linkin Park –pour ne citer qu’eux- font carton plein, berçant mes années lycée et embarquant d’ailleurs le groupe sur les routes. La flamme entretenue en 2003 avec 14 shades of grey était toutefois rapidement retombée dès 2005 –tandis que je découvrais Nightwish à peu près à cette époque et sombrait joyeusement dans le métal nordique à tendance sympho, rien à voir donc-. Et ce rappel historique n’est pas anodin au vu de la setlist proposée par Staind ce soir, puisque la moitié des 16 titres joués provient des albums précités, voire même de Dysfunction (1999) pour 4 d’entre eux, dont le morceau d’ouverture Spleen. Il n’est certes pas étonnant que des tubes comme Outside et It’s Been Awhile n’aient jamais quitté les prestations live du combo américain, mais une telle proportion est toutefois étonnante –et une bonne surprise pour les quelques spectateurs qui comme moi sont venus voir un groupe de leur « jeunesse » passant enfin près de chez eux. L’autre moitié est quant à elle consacrée au dernier opus, éponyme –et encore une fois ce n’est certainement pas anodin, comme un retour aux sources après 2 albums passés inaperçus en 2005 et 2008. Deux chansons seulement sont d’ailleurs jouées sur cette période : le très bon Falling et le dispensable Right Here, deux singles de 2005. Les nouvelles chansons, disséminées tout au long de la setlist, confirment en effet un retour au son et aux structures des débuts du groupe, avec des rythmiques lourdes –Eyes Wide Open- et quelques growls ponctuant le chant d’Aaron, Paper Wings en étant le meilleur exemple. Un bémol sur ce titre toutefois : le refrain à deux voix était faux, alors que par sa mélodie et ses paroles, il constitue une jolie tuerie en version studio. Grr… Notons toutefois que la voix d’Aaron sera sans reproche sur toutes les autres chansons.



Si la salle est donc bien remplie, la température a peiné à monter le long de ce show, et la jeunesse du public y est pour quelque chose –allez, j’assume, je me suis sentie vieille à 24 ans là-dedans. Il faut en effet attendre le 6ème titre joué ( !), Crawl, pour que l’on entende enfin la foule crier de nouveau et que quelques pogos se dessinent au milieu de la fosse. Point positif : la tension ne redescendra pas, et j’aurai même la surprise d’observer depuis le balcon un slam de plus de 10 secondes sur So Far Away…une ballade. Oui mesdames messieurs, une ballade ! Pas une seule fois les cornes du métal ne se dessineront sur les poings levés, réduits à un doigt dressé curieusement orphelin pour mes yeux habitués aux concerts où les deux doigts du milieu sont constamment repliés. Si la setlist est donc orientée très métal, le public, lui, ne le confirmera pas toujours. Cela dit, Mudshovel, autre tuerie du concert, viendra clôturer la première partie du set avec sa magnifique intro de basse –oui j’en fais, comment avez-vous deviné ?- et son mid-tempo lancinant purement « staindien », créant les plus gros pogos de la soirée – comprendre 15 personnes parmi un gros millier.



Le rappel est constitué d’un titre unique, la ballade Something to Remind You, choix curieux mais ô combien cohérent : nous est proposé du Staind pur jus avec guitares feutrées quasi acoustiques, aucune rythmique, paroles éloquentes et voix chargée en émotion avec juste ce qu’il faut de confidentialité pour que l’on se sente autant en concert qu’en showcase acoustique privé. Dommage que le groupe quitte alors la scène sans au revoir ni salut, laissant la foule un instant déboussolée au pied de la scène, avant que les lumières ne se rallument et qu’une vague soupe nasillarde ne s’échappe des enceintes si bien emplies quelques secondes auparavant.



Bien que mes goûts aient changés, bien que j’aie changé, je ne peux que conclure que le Staind de mon adolescence est de retour…et je ne suis apparemment pas la seule. Aaron nous remerciera d’ailleurs d’être aussi nombreux « au bout de 13 putain d’années ». Au vu de la foule présente, ils ont même acquis un tout nouveau public avec leur dernier opus. Emotion inattendue pour un concert qui devait être une simple fenêtre sur le passé.


« So this is it I


say goodbye


To this chapter of my ever-changing life »



Pour ceux qui ont eu la flemme de (tout) lire :


Tueries : So Far Away, Mudshovel, les médiators jetés à tout va par Aaron et Johnny, le « nique ta mère » d’Aaron loufoque et complètement inattendu sur la ballade It’s Been Awhile.


Bémols : le refrain massacré de Paper Wings, le manque de voix du public.


Bilan : 7,5/10


 


Setlist :


Spleen


Falling


Right Here


Eyes Wide Open


Fade


Crawl


Failing


So Far Away


Just Go


Throw It All Away


For You


Paper Wings


Outside


Not Again


It's Been Awhile


Mudshovel


------


Something to Remind You 





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