RAGNARD ROCK FESTIVAL Avec : Malmort01, Nydvind02, Helroth03, Obsession04, Celtibeerian05, Skox06, Mercyless07, Beyond The Styx08, Artillery09, No Return10, Skalmold11, Negura Bunget12, Primordial13 |
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Date du concert : 18-07-2015 | |
Lieu : Festval Open Air - Simandre sur Suran [ 01 ] | |
Affluence : NC | |
Contact organisateur : | |
Chronique : 31 juillet 2015 , réalisée par Franckenstrat - Photographe : Franckenstrat | |
Beau temps, soleil, chaleur, ça sent la bonne journée mais toutefois c’est un peu la merde car le site du festival n’est pas vraiment bien indiqué sur la route, si bien qu’à un moment j’ai eu peur que ça sente le safari cette histoire. Puis des pancartes de très moyennes tailles écrites en rouge sur fond noir me sont apparues en cherchant bien et je me dis que la journée allait peut-être être sauvée.
Manque de bol, la veille au soir il a flotté à seaux sur le site du Ragnard Rock et bien entendu toutes les autorités en ont profité pour se déchirer sur les festivaliers. Site fermé jusqu’à nouvel ordre avec contrôles de sécurité, présence du préfet et tout le saint frusquin. Et oui, c’est normal, ils étaient déjà tous complètement traumatisés à la venue d’un tel festival près de chez eux, alors il faut les comprendre. J’ai même eu peur pendant un instant que le maire fasse décréter la loi martiale, mais il n’en fut rien et c’est avec 3 heures de retard que le second jour du Ragnard Rock va pouvoir commencer. Alors le premier souci, c’est que le running order va être un petit peu bousculé et que les organisateurs du festival qui se trouvent un peu pris à la gorge vont nous la jouer pied au plancher du genre marathon et ça ne va pas débander de toute la journée. Il y avait intérêt à avoir mis ses baskets pour cavaler d’une scène à l’autre car à ce niveau là, ce n’était plus de l’enchaînement, c’était du délire avec une performance globale digne d’une entrée dans le Guinness des records. Toutefois, ils réussiront à rattraper entièrement le retard et faire jouer tous les groupes au détriment d’un public parfois épuisé qui n’assistera pas à toutes les prestations. Pour ma part c’est le cas puisque le groupe Skalmold ne sera pas chroniqué car il fallait bien que je prenne le temps de bouffer à un moment donné. Bien ceci étant dit, en pénétrant dans le site, c’est le coup de masse. J’ai l’impression d’entrer dans un crématorium à ciel ouvert et c’est l’horreur. Pas un point d’eau, pas un poil d’ombre, un immense champ à ciel ouvert s’étendant entre deux grandes scènes qui se font faces. La journée promet d’être chaude !! Heureusement qu’il y avait mon pote Julien de Saint Etienne qui faisait partie de l’équipe technique et qui m’a fourni en eau tel un Saint Bernard du désert. En voyant toutes les personnes qui étaient présentes sur ce festival, je me suis dit que le thème des Vikings était bien mal choisi, vu qu’il n’y avait que des peaux rouges, coups de soleil à l’appui. Bref, ce sont donc les savoyards de Malmort qui ouvrent la danse, mais pas celle de la pluie pour un excellent set de pur black metal. C’est ce que l’on peut appeler en toute franchise une excellente entrée en matière car démarrer avec Malmort, c’est démarrer fort. Leur set a comblé quelque part mes espérances car je ne les avais pas revus depuis la sortie de leur dernier album « Excerpta Funebris » sorti fin 2014, album toujours produit par nos amis d’Hass Weg Productions qui avaient d’ailleurs un excellent stand sur le festival. Malmort est sacrément monté en puissance avec la sortie de ce nouvel opus. C’est un Malmort encore plus vindicatif et plus malsain que jamais. La lumière du jour à 13h30 pourrait faire poudre aux yeux quant à tout cela, mais attendez de les retrouver à la nuit tombée un soir hiver sur une scène plus ou moins inhospitalière et vous changerez vite d’avis. Malmort c’est du très gros niveau et ils nous le prouvent une fois de plus avec set impeccable et rêche comme un coup de fouet. Une excellente prestation qui va jeter un petit coup de froid dans cette fournaise. A peine le set de Malmort terminé, il faut cavaler jusqu’à l’autre scène ou démarre sur les chapeaux de roues le combo parisien de Nydvind. Sur les bases d’un viking metal aux tendances beaucoup plus mélodiques que guerrières, Nydvind offre une musique plutôt nuancée avec j’y trouve quelques tendances au métal progressif. C’est un groupe agréable à écouter. Le chant y est assez théâtral et oscille entre une voix claire et une voix bien hurlée qui pourrait tantôt faire penser à du black metal, surtout quand on voit certaines accélérations rythmiques du groupe.. Le groupe est très solide et bien en place. Les guitares savent se faire tranchantes mais construisent souvent d’énormes nappes sonores avec des sons qui se perdent comme un écho. Sur scène il y a du mouvement et les musiciens n’hésitent pas à bouger et occuper toute la scène. C’est par conséquent le deuxième bon set de cette journée et ce n’est pas fini. Top chrono, c’est reparti et tout le monde cavale de l’autre côté car Helroth démarre illico presto son set. Les polonais d’Helroth sont au nombre de sept et c’est vrai qu’il leur faut une grande scène pour tous tenir. C’est un set avec un metal très mélodique, très folk avec des intonations parfois médiévales ou orientales qui nous attend. C’est le premier changement radical d’orientation musicale auquel nous avons droit aujourd’hui. Les grimages des musiciens sont plutôt tribaux entre le celte et l’écossais, alors que la flutiste et chanteuse arbore une magnifique tenue orientale. C’est un groupe plein de diversité et de très bons musiciens. La flûte traversière et le violon affirment le côté pagan du groupe qui déploie une musique plutôt entrainante. La flutiste qui est également au chant, au contre chant et aux chœurs possède une voix particulièrement limpide et puissante qui passe aisément par-dessus les autres instruments et l’ensemble plutôt cohérent est très agréable à écouter. L’ensemble de la prestation scénique est un très joli show car c’est du pur plaisir que de les voir bouger sur scène. C’est un groupe très élégant et j’encourage tout le monde à les découvrir si ce n’est déjà fait. Hop !!! Rebelote dans l’autre sens sans perdre une minute. Pas de petit coin, pas de cigarette et c’est aux pas de charge qu’il faut se rapatrier vers l’autre scène car Obsession débute son set. Du coup, c’est un peu la fête car Obsession devait passer plus tôt et avec le nouveau running order, il bénéficieront d’un public plus conséquent à un meilleur horaire. Gros heavy metal qui dégouline comme il faut sur le thrash, Obsession semble être dans une forme olympique et va nous balancer un set totalement énorme. Tout y est, rien ne manque, gros son, tempos d’enfer et voix gigantesque d’Antoine qui est vraiment un frontman de chez frontman. Sa voix est un véritable rugissement tout en étant à la fois très mélodique car il n’hésite pas à se balader dans différentes octaves en fonction des titre joués. Au final, Obsession c’était du pur plaisir et les musiciens du combo jurassien ont sacrément mouillé le maillot pour donner le meilleur d’eux même au public. Des titres et des reprises sont tombés en avalanche les uns derrière les autres pour le plus grand bonheur de l’auditoire qui semblait lui aussi comblé avec un final énorme sur un petit « Ace of spades » des familles qui a foutu le feu à tout le pit. Allez, c’est reparti, direct de l’autre côté car sinon les Celtibeerian vont commencer sans nous. Cinq musiciens sur scène et des rythmes celtes complètement endiablés. Ce sont en quelque sorte les Real Mc Kenzies du metal qui en plus ne nous viennent même pas de Galice mais du fin fond des terres du centre de l’Espagne en Castille. La joie, la fête et la bonne humeur sont de mise sur la scène et dans le public du Ragnard Rock. Les espagnols de Celtibeerian sont hyper communicatifs. Avec d’énormes teintes d’humour et de gentillesse une complicité s’installe avec le public et c’est très sympa. Sur une musique résolument énergique aux couleurs irlandaises et galiciennes, les jigs, les reels, les horn pipes s’enchainent dans une ambiance d’enfer. Tous les musiciens font le show, mais c’est surtout la belle Patri San Martin et son violon qui captive les regards et les oreilles aussi. C’est une vraie virtuose du folk gaélique dans toute sa splendeur. Dans le genre musique traditionnelle, David Sanchez, le piper, se pose là lui aussi avec sa maîtrise du tin whistle et du low whistle en plus de son utilisation de la cornemuse ou du moins practice chanter d’un concept assez moderne. Si vous croisez leur route ou bien le contraire, sans hésitation allez les voir, vous passerez un bon moment. En face sur l’autre scène, ça commence déjà à ronfler dans les façades et à peine le temps d’arriver que les Skox envoient déjà la sauce. Je ne sais même plus s’il est encore utile de vous présenter les Skox tant ce groupe est absolument énorme. Leur Thrash Metal hyper énervé se reconnait entre mille dès les premières mesures. Rien ne ressemble aux Skox. Ils ne ressemblent qu’à eux même et leur empreinte sonore à la fois speed et violente n’appartient qu’à eux. Et comme d’habitude, ils ne sont pas venus pour étendre le linge et ils vont nous livrer un set comme eux seuls savent le faire. Dès les premières mesurent JC motive déjà le public pour bouger. Vince et sa Dean font totalement corps comme à l’accoutumée et sont plantés tel un pilier devant la scène. Flo se balade partout avec sa basse et n’hésite pas à venir faire le show avec Gildas qui agrémente toujours son jeu de grimaces terribles. Ce coup ci Gildas nous a trouvé un chapeau du genre Maya l’abeille chez les vikings, très original !! Ambiance énorme sur scène, ça bouge dans tous les sens et des Skox au sommet de leur forme nous envoient ce qu’ils savent faire de mieux : Le thrash metal à la skox. Très franchement, ils ont vraiment envoyé du lourd. Ce sera très certainement l’un des meilleurs sets de ce samedi. A peine fini et c’est déjà Mercyless qui est prêt à plaquer les premiers accords. Par conséquent, c’est le rapatriement immédiat aux pas de grenadiers. Bon moi j’ai un peu de mal mais vous comprendrez pourquoi dans ma toute prochaine chronique, en espérant que vous les suivez avec assiduité. Le combo alsacien pratique un death metal très old school qui passe encore plutôt bien à travers tout ce que l’on peut rencontrer actuellement. Le jeu de guitare y est très appuyé, ce qui contraste complètement avec le jeu de basse plutôt subtil. Voix bien défonce, batterie pareille, on peut dire que ça envoie quand même du bois et pas du contreplaqué. Avec leur récent album : « Blast From The Past », les Mercyless se sont filé un nouvel élan. Sur scène les titres sont incisifs à souhait et le tout sonne bien caverneux et sombre, quoi de mieux pour du death. C’est au tour de Beyond The Styx de monter sur scène. Donc c’est reparti, c’est comme la marée, un coup ça descend, un coup ça remonte. Ne pas s’endormir au milieu c’est tout. Beyond The Styx est un groupe qui m’a marqué durant cette journée du samedi car ils ont une musique totalement extrême qui se rapproche vraiment du sludge le plus borderline, plutôt que du ghost hardcore je ne sais quoi comme ils définissent leur son. J’ai vraiment trouvé ces Tourangeaux intéressant, déjà parce qu’ils ont une musique intéressante, ainsi que par les thèmes qui sont abordés et qui engendrent une musique particulièrement vindicative et violente. En fait, beaucoup de courants musicaux et de tissus sonores sont à la source de leur musique. Le son est énorme, les guitares sont ultra puissantes. Le son de la basse est lourd comme une enclume et la batterie est un engin de démolition. La voix du chanteur est un permanent déchirement entre un chant hurlé et un growl sauvage. Oui ce groupe est sauvage, je pense que c’est le terme exact. Il véhicule un vrai spleen, un vrai désespoir, peut-être font-ils parfois référence à des courants littéraires résolument obscurs comme celui d’Anne Hébert et sa réflexion sur les mères monstrueuses. Merci à vous les gars, belle découverte… De l’autre côté du grand champ, Artillery semble déjà chaud et prêt à ouvrir le feu. Sans attendre, les danois démarrent pied au plancher un set qui respire le bon vieux heavy metal plutôt que le thrash en lui-même. C’est dommage, j’ai trouvé que le son du set d’Artillery était un peu brouillon. Par contre, ils ont fait un excellent show hyper énergique. Le combo danois possède un excellent feeling et a su nouer un super contact avec le public du Ragnard Rock. Par contre, je reviens là-dessus parce que j’y tiens, nous n’étions absolument pas dans un répertoire thrash metal mais plutôt dans un pur style new wave of british metal. Le chant typique à plusieurs octaves de Michael Bastholm Dahl en est une preuve flagrante. Les frères Stützer aux guitares balancent un maximum pendant que Peter Thorslund et Josua Madsen à la basse et à la batterie assurent une partie rythmique rapide et calée. Bien qu’Artillery ne possède que sept ou huit albums entre 1985 et aujourd’hui, ils n’en pas moins gardé la main en ce qui concerne leurs prestations sur scène et nous ont vraiment livré un super bon set. En face, No Return est prêt à démarrer et les amplis trépignent déjà d’impatience. Les cinq thrashers reviennent du Hellfest et vont faire comme d’habitude c’est-à-dire dans l’expéditif avec un thrash metal sans concession. Au bout de 11 albums je pense que les Franciliens n’ont strictement plus rien à prouver et une fois de plus ils vont casser la baraque. Mick est remonté comme une pendule et il y a longtemps que je ne l’avais pas vu aussi enragé. En ce début de soirée, il va déchaîner tous les dieux ou les démons du metal et faire en sorte que No Return nous balance en pleine face le show de la mort, celui dont on va se souvenir. Autrement dit, pour parler en langage clair et sans métaphore, ça va vraiment chier et les aficionados de thrash metal particulièrement violent vont en avoir pour leur pognon. Jérôme et Alain font hurler et transpirer leurs grattes et franchement il y a du son. David canarde un maximum à la basse et envoie grave du chant. Jo massacre sa batterie à la cadence d’une mitrailleuse de 50. Mick avec sa voix rageuse est en transe complète et fait un show totalement monstrueux, décollant le public de terre. Encore une grosse gifle dans ce Ragnard Rock qui n’a pas fini de nous livrer encore toutes ses surprises. Alors que Skalmold se prépare à attaquer son set de l’autre côté du terrain, il va y avoir un petit problème. Aucune coupure à aucun moment ce n’est plus possible. C’est la pause repas pour moi et par conséquent il ne me sera pas possible de chroniquer les islandais. Je vous laisse une vidéo en lien pour vous montrer que je ne les ai pas oubliés. Un hurlement lugubre sorti tout droit des vastes plaines proches des Carpates méridionales se fait soudain entendre. Pour moi cela sonne la fin de la pause et pour le Ragnard Rock le début du concert de Negura Bunget. Les roumains, tout comme les nordiques savent cultiver leur passion pour l’obscur. Cela est vrai au sens propre comme au sens figuré car sur la scène on ne voit pas grand-chose et le combo roumain se plait à évoluer dans le noir. Par conséquent, c’est un peu raide pour les photos. Une atmosphère bien étrange vient de s’abattre sur le Ragnard Rock si festif jusqu’à présent. Chuintements, murmures étranges et sourds nous parviennent de la scène plongée dans le noir. Le public est entré dans un silence presque religieux et lorsque soudain dans un jet clair obscur les lights émergent de cette nuit, c’est le hurlement rauque de Tibor Kati qui résonne sur toute la plaine. C’est une véritable ambiance de black metal atmosphérique comme ils savent le faire à laquelle nous assistons. Ce soir ils ne sont que quatre sur scène et pourtant ça va le faire grave. Gare à l’envoûtement le public baigne dans une atmosphère ténébreuse où se mêleront percussions tribales et instruments électriques. Les roumains de Timisoara ont vraiment le don de la musicalité et de l’insolite. Ils nous livreront un set absolument magnifique et hors du temps teinté d’une poésie sombre comme ils savent si bien le faire. Bien, maintenant que ce n’est plus la course et que le retard à été rattrapé depuis un moment, il semble que ça piétine pour le changement de plateau. Le set de Primordial va enfin commencer et va clôturer ce second jour du Ragnard Rock Festival. Les irlandais et leur folk black metal vont retourner littéralement le Ragnard Rock avec un set aussi sombre qu’ultra puissant. Déjà 27 ans de carrière, 8 albums, des Ep, des splits etc. et le combo dublinois est toujours sur le devant de la scène. Au chant, A.A. Nemtheanga est plus fantomatique que jamais, enveloppé dans ses aillons et le corps grimé en blanc. Sous les poursuites il apparait tel un spectre pour nous chanter l’héritage culturel et les luttes sanglantes de son pays. Nemtheanga est quasi le show à lui tout seul. Il chauffe à mort le public qui répond évidement présent et la pression monte. Sur la scène, il est de partout à là fois, mais surtout il fait front, tel un prédicateur, un guerrier, c’est devant la scène connecté au public qu’il fait le show et je peux vous affirmer que ça ne fait pas semblant et que l’énergie passe. Et l’on bascule malgré soi dans un monde irréel, un monde guerrier peuplé de légendes et spectres, la magie opère totalement. Avec ce hurlement presque préhistorique, ce chant venus du fond des âges, Primordial se défini et s’impose comme un groupe ayant sa propre empreinte et son propre univers plutôt qu’un combo se frayant un chemin parmi un tissu sonore quelconque comme tant d’autres le font. Voilà pour ce samedi 18 juillet au Ragnard Rock Festival. Pour le dimanche 19 juillet vous aurez le plaisir de lire la chronique de notre ami Jean alias Der Lehrer qui sera illustrée par les excellentes photos de Didier K Photolive. Je tiens à remercier chaleureusement les dirigeants du Ragnard Rock Festival qui m’ont accueilli comme un des leurs et je peux vous dire que c’est rare à l’heure actuelle de voir des choses comme ça. En tout cas, ça fait chaud au cœur et je me dis, vivement la prochaine édition que j’attends désormais avec impatience. Merci également aux agents de sécurité qui ont été particulièrement gentils avec moi. Un handicap ce n’est pas toujours facile à gérer et ils ont été super cool. Ce fut pour moi une belle journée et Pavillon 666 est vraiment fier d’avoir la chance de pouvoir participer à de tels évènements surtout quand ça se passe comme ça. |
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Chroniques de concerts – details