CHRONIQUES CONCERTS

Nous arrivons à Montagny en fin de matinée pour participer à la seconde journée du LIONS METAL FEST en ce dimanche 2 juin 2024. Cette fois-ci le temps est à la pluie, mais la salle du Trait d'Union nous ouvre ses portes et, bien à l'abri, nous allons pouvoir passer un bon moment avec de nouveau 10 formations au menu. Il s'agit de SHOTGUN LOGIC, MIND IMPERIUM, MACHIAVELLIAN GOD, HROTHGAR, SANGDRAGON, HELSLAVE, GROZA,
IDEOUS DIVINITY, BENIGHTED et WOLFHEART.

C'est 12 heures à l’horloge de Montagny lorsque la fête commence avec du thrash, mais pas n'importe lequel, celui des Lyonnais de SHOTGUN LOGIC qui ont le vent en poupe en ce moment on dirait !
Alors, pas de problème ils envoient du lourd. Ils sont à l’aise sur la grande scène des lieux et nous balancent leur sauce piquante comme des grands pour un voyage sci-fi bien entendu. Décidément la scène locale fait un tabac en ce moment, preuve en est encore une fois.On les aime et on les soutien, ils le méritent largement, belle claque !

C'est sous la forme d'un trio que MIND IMPERIUM de Lyon nous offre, dans des lumières blafardes ou non-lumières, ses envois puissants sur des ambiances bien sombres. Cette démarche que certains qualifient de post-metal se révèle être post-quelque-chose dans son originalité. D'aucuns diront que c'est du death technique, d'autres diront que c'est du metal narratif, alors quoi ? Pour ma part c'est du metal nous offrant des envies puisées dans beaucoup de styles de notre musique préférée, un metal unique au bout du compte à écouter « religieusement » mais dans un festival ce n'est pas gagné.

Nous restons dans des ambiances sombres mais plutôt maléfiques avec les Roumains de MACHIAVELLIAN GOD, le nom de la formation nous indiquant clairement la voie empruntée. Leur death mélodique offert notamment par un nouvel opus de 2024 « Beyond The Void » est en fait une combinaison de doom, de black et de death bien sûr. Tout ceci sur fond de mysticisme intense et d'inspiration relatives aux anciennes croyances. Et en live tout ceci est bien retranscrit, c'est une bonne découverte en ce qui me concerne.

Dans une veine que l'on pourrait qualifier de renouveau du metal viking, voici maintenant devant-nous les frenchies de HROTHGAR, non pas à la poursuite de vikings (clin d’œil obligé à Amon Amarth) mais bien dans leurs drakkars scéniques.
Ici pas trop d'originalité donc mais ce qu'ils font ils le font bien. C'est bien travaillé, bien envoyé avec une certaine passion à fleur de peau, et ces guerriers de la mer nous ont agréablement surpris, la relève du style ? Oui carrément, nous avons largement apprécié leur prestation.

Et ensuite, pour notre plus grand plaisir la troupe de SANGDRAGON vient occuper l'espace de la grande scène avec musiciens et choristes dans une démarche black/death symphonique aux accents médiévaux.
Mais aujourd'hui pour les festivaliers présents la formation va nous offrir une prestation bien musclée avec notamment les titres « Curse of Desert », « War is War » et autre « Father of All Kings ». Leur set fut don très metal et moins folk/médiéval. Un set qui a mis tout le monde d'accord étant donné l'intensité des titres choisis et la qualité de leur interprétation sans oublier de vous dire que leur présence en live fut tout simplement magistrale et poignante, amen !

Le death/thrash rapide des Transalpins de HELSLAVE va maintenant faire bouger un public qui les attendait de pied ferme selon les dires de mes informateurs fans de ce groupe. C'est assez old-school sur des rythmiques implacables et le frontman en fait des tonnes sur scène afin de dynamiser encore plus les envois. Des envois aux textes occultes et malsains et les Romains nous ont convaincus avec leur death brutal et poisseux.

Nos cousins Germains de GROZA prennent la suite dans une ambiance style nuit et brouillard les musiciens étant encapuchonnés. Leur black-metal se révèle être noir comme de l'encre et brut de décoffrage dans des dissonances lugubres. Nous avons des parties calmes qui se déclinent ensuite en dérapages explosifs. Tout cela restant dans une veine mélancolique dirons-nous parcourue de riffs glacés. Leur black a bien évolué depuis leurs débuts où on leur repprochait d'imiter un certain groupe nommé MGLA. Maintenant les teutons semblent avoir trouver leur voie et c'est tant mieux.

Avec sous leurs bras, un nouvel et 5ème album intitulé « Unextinct » les Italiens d'HIDEOUS DIVINITY lancent le débat death-metal en ce début de soirée du Dimanche 2 Juin sur la scène du Lions Metal Fest.
Hideous Divinity ne déçoit jamais en live c'est certain et nous recevons en pleine « g...le » leur brutalité, certes complexe, mais d'une rare efficacité teinté de noirceur dorénavant. Leur technicité ne se met jamais trop en avant il en résulte donc des envois parfois « groovy » mais toujours bien violents et figurez-vous que l'on aime ça, on aime tout simplement.

J'espère que le public s'était préparé à la déflagration sonore unique proposée par les Stéphanois de BENIGHTED !
Car ce soir ça va « valser » dans les chaumières en l’occurrence dans la salle du Trait d'Union de Montagny.
Comme d'habitude leur set se révèle d'une violence inouïe jonglant entre death old-school, grindcore, parties sanguinolentes et sinistres par endroits. Benighted s'est même surpassé ce dimanche de Juin, c'est vous dire ! Alors, de « Reptilian » à « Lets The Blood Spill Between my Broken Teeth » en passant par le nouveau « Ekbom » et « The Starving Beast » nous avons pris une « raclée » destructrice de neurones mais vraiment délectable, aargh !

WOLFHEART, le « bébé » du bien connu producteur, multi-instrumentaliste Finlandais Tuomas Saukkonen ça fait le déplacement pour Montagny et le Lions Metal Fest.
Ce groupe de death mélodique né en 2013 continue sur sa lancée avec notamment une importante discographie à son actif et des prestations scéniques bien imagées. Sa brutalité toute Nordique des débuts a évolué vers quelque chose de plus élaboré avec la présence de claviers en fond d'écran et aussi des chœurs. Mais ne vous y trompez pas les riffs tranchants sont toujours bien présents sur des envois souvent massifs.
Bref, Wolfheart a bien terminé le Lions Metal Fest avec ce death mélodique flirtant dorénavant avec le power-metal !

Cette 6ème édition du LIONS METAL FEST a tenu toutes ses promesses et même plus a en croire le public motivé venu en nombre pour une affiche toujours variée et attirante de groupes réputés dans le metal extrême, mais comportant aussi de « jeunes loups » qui valent le détour. Alors merci notamment à Mick Caesare et son équipe de techniciens, sans oublier un grand merci aux musiciens qui ont assuré avec passion, et bien sûr un grand merci à l'armée des bénévoles sans qui rien ne serait possible. Conclusion, nous attendons maintenant l'année prochaine pour une nouvelle édition de cette trempe, c'est sans appel !