CHRONIQUES CONCERTS

Après une nuit courte et quelque peu agitée, after et grosse ambiance sur le camping on attaque cette deuxième journée de festival.

11h30 : Ce sont les Lyonnais de Buy Jupiter qui montent sur scène les premiers en cette fin de matinée, bien décidés à réveiller le public déjà présent.
Créé en 2012 ce groupe distille un death métal progressif légèrement teinté de punkcore, un son vraiment particulier qui n’appartient qu’a eux.
Le public accroche d’entrée, PY le frontman fait à lui seul le show escaladant les enceintes, les piliers de scène, il n’hésite pas à franchir les crash barrières et descendre pour évoluer directement dans le pit au milieu des mosheurs ravis.
Le bassiste, le batteur et les deux guitaristes s’en donnent également à cœur joie pour nous livrer un set intense de 30mn à vous ronger le cortex préfrontal.

12h30 : Beyon The Styx formation de Tour frappe fort dès le premier titre. Les gaillards ne sont pas venus pour ramasser des pâquerettes mais plutôt pour nous foutre une bonne branlée à grand coups de rythmiques assassines et de vocal corrosif, ils nous balancent un métal hardcore plutôt groovy extrêmement efficace et ravageur, le chanteur est vraiment habité par sa musique et ses paroles. Leur set finira par faire émerger les plus comateux !

13h30 : Changement complet de décor avec Krav Boca, un collectif d’artistes français, grec et marocain formé à Toulouse en 2014. Ils nous présentent un spectacle complet avec deux performeurs sur une musique plutôt orientée Punk Rap Métal hyper rythmé et festif, on en prend plein les yeux et les oreilles, tout cela n’est pas sans évoquer les shows de Punish Yourself, Ludwig Von 88 sur fond de Moscow Death Brigade. Un excellent moment et une très belle découverte.

14h40 : C’est au tour de Grade 2. Originaires L'île de Wight, les trois musiciens évoluent dans un style old-school mixant le punk Oï et Punk Rock Californien. Efficace et rythmé leur instru frénétique et leur compos variées vont entraîner le public dans des pogos et slams effrénés ça remue dans le pit, ça jump, un véritable tourbillon à tel point que le set passe à la vitesse de l’éclair. Dommage, on en aurait bien repris encore !

15h50 : On reste dans le punk mais cette fois du punk celtique avec les Canadiens de The Real McKenzies qui mettent instantanément la fièvre au pit, une ambiance de fête s’installe et tout le monde se met à danser au son de la cornemuse et des riffs de guitare. Même si Paul McKenzie, fondateur et chanteur du groupe semble un peu fatigué derrière ses lunettes jaunes, il envoie le bois pendant tout le show pour la plus grande joie des festivaliers et slammeurs en liesse !


17h00 Place au Hard rock Sudiste maintenant avec les fameux américains de Nashville Pussy. Le groupe se compose de Blaine Cartwright au chant et à la guitare, sa femme Ruyters Suys à la guitare, de l’excellente bassiste Bonnie Buitrago, ils sont accompagnés par un nouveau batteur, enfin nouveau dans le groupe depuis cette tournée européenne car il s’agit du talentueux Dusty Watson (Dick Dale, Agent Orange, Sonics, Supersuckers, Lita Ford, Rhino Bucket, Concrete Blonde, The Bellrays… et des bien d'autres) il connaît d’ailleurs très bien Bonnie Buitrago puissent qu’ils ont joué ensemble il y a bien longtemps dans son ancien groupe Bloodhook. C’est parti pour 45 mn d’un show incendiaire qui ne nous laisse pas une minute de répit, les titres se suivent à la vitesse d’un cheval au galop.Derrière les riffs ravageurs de Ruyter, la voix rauque et puissante de Blaine, les lignes de basse ensorcelées de Bonny et les rythmes effrénés de Dusty on ressent une véritable symbiose entre les 4 musiciens qui fait mouche à tous les titres et nous entraîne dans un véritable tornade de rock'n'roll fun, crasseux et bien burné.


18h15 Ce n’est pas aux sons des trompettes que les Walls of Jericho investissent la scène mais sous les acclamations du public prêt à faire tomber les murs.
La charismatique frontwoman Candace Kucsulain donne d’entrée le tempo et c’est parti pour la boucherie, on se prend un TGV complet dans la tronche. Les titres s'enchaînent, tous plus puissants les uns les autres et c’est à présent un énorme nuage de poussière qui s’élève depuis le pit sous les pas des mosheurs. Candace arpente la scène de long en large tout en interagissant avec le public conquit, sa voix dévastatrice colle parfaitement au hardcore punk violent et énergique qu’envoie le groupe, les morceaux percutent à chaque fois. Ce sera certainement pour moi un des meilleurs moments de la journée.
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MOONSPELL Le groupe portugais que j’ai eu l’occasion et le plaisir de suivre plusieurs fois est heureux de se produire au SYLAK. Cela se voit. Fondé en 1989, à l’origine groupe de metal gothique, parfois proche du black metal, plus souvent du death metal, avec Fernando
Ribeiro au chant, leader de la formation, MOONSPELL aura conquis le public de Saint-Maurice. Le spectacle n’était pas que sur scène, mais aussi dans la fosse, on ne comptait pas les pogos et autres slams. L’intervention des Portugais aura duré 50 minutes (seulement !)

Les Islandais de SOLSTAFIR sont moins connus. On les a vus en mars dernier au Ninkasi Kao de Lyon et même dans les cloîtres de Brou à Bourg-en-Bresse il y a plusieurs années. Ils évoluent dans un univers assez sombre, le chanteur est reconnaissable à sa voix légèrement rauque. Le public, intéressé mais pas déchaîné, aura, pour certains, découvert un groupe du Nord assez particulier mais plein de qualités et d’originalités. Une tournée en Allemagne est prévue pour l’automne qui s’annonce.

Nous aurons maintenant, durant une heure, le plaisir de voir ou revoir l’un de mes groupes favoris, à savoir les Brésiliens de SEPULTURA. Je les ai vus cinq ou six fois, en France et en Allemagne. Fondé par les frères Cavalera en 1984, SEPULTURA est un groupe de thrash-death metal qui a subi quelques modifications de son line-up. On ne quitte pas des yeux le chanteur, Derrick Green, impressionnant par sa taille, et le batteur emblématique, le célèbre Eloy Casagrande, un modèle pour de nombreux jeunes musiciens. (Notons au passage qu’il s’est récemment cassé une jambe et en 2013, je crois, un doigt en jouant à La Tannerie de Bourg-en-Bresse, vite remplacé par Kevin Foley, alors batteur de BENIGHTED ! Anecdote ? Pas vraiment). En ce samedi soir d’août, le public est déchaîné, dans l’immense fosse du SYLAK, se succèdent pogos, slams et autres walls of death et circle pits...Bref, une prestation inoubliable des Brésiliens.

Dernier groupe de ce samedi, KREATOR ! Les Allemands devaient se produire l’hiver dernier au Transbordeur de Villeurbanne, mais à la surprise générale ils avaient annulé. Avec DESTRUCTION et SODOM, ce groupe de thrash germanique, originaire d’Essen dans la Ruhr, fondé en 1982 avec Mille Petrozza au chant, occupe une place de choix dans l’univers du metal en général. J’avoue que KREATOR, comme SEPULTURA et quelques autres, fait partie de mes groupes préférés. J’avais eu la chance, en 2009 au bord du Rhin, de bavarder avec eux.
Ici, ce soir, dans l’Ain, le nombreux public est aux anges...en particulier lorsque le spectacle pyrotechnique va clore en apothéose cette deuxième journée du SYLAK 2023.