CHRONIQUES CONCERTS

En ce lundi férié, c’est au Bikini que Noiser et Garmonbozia nous ont donné rendez-vous pour la grosse affiche melo death de cette fin d’année ! Ce ne sont en effet pas moins de quatre groupes qui défileront sur les planches, dont les indéboulonnables piliers du genre Dark Tranquillity et les icônes du metal gothique Moonspell, accompagnés pour l’occasion des loups finlandais de Wolfheart et des explosifs Hiraes.
Ouverture des portes à 18h30.

C’est aux allemands de Hiraes qu’est donné le plaisir d’ouvrir le bal. Le groupe, formé en 2020 et fort de déjà deux albums très bien reçus, ne manque pas de ressources pour chauffer comme il se doit le public venu en nombre ce soir. Et il ne faudra pas attendre longtemps pour que ce dernier ne commence à s’agiter au rythme des mélodies et des riffs terriblement accrocheurs du combo, dont la réputation ne cesse de croitre depuis la sortie de son album « Solitary » en 2021. La chanteuse Britta Görtz, également connue pour son œuvre au sein des groupes Cripper et Critical Mess, est impériale en maîtresse de cérémonie et fait preuve d’une maîtrise vocale des plus impressionnantes. Timing oblige, nous n’aurons droit qu’à une petite demi-heure d’un show que beaucoup auraient aimé plus long, pendant laquelle le combo mettra à l’honneur son dernier-né, « Dormant », qui représentera quatre des cinq chansons jouées.

Le changement de plateau est un peu le calme avant la tempête, Wolfheart s’apprêtant à faire son entrée. Les trois pieds de micro du groupe qui ornent la scène, représentant chacun un imposant crâne de cerf, font presque office de mise en garde et introduisent le public à l’univers glacial et sauvage de la meute de Tuomas Saukonnen. Venus défendre « Draconian Darkness », leur (excellent) nouvel album tout récemment sorti, les quatre musiciens semblent remontés à bloc et bien décidés à rallier le public du Bikini. Les premiers pogos ne tardent pas à se déclencher à la faveur du death mélodique précis et puissant délivré par le combo, dont l’efficacité n’est depuis longtemps plus à prouver. Les titres s’enchaînent sans que l’ambiance dans la fosse ne faiblisse un seul instant, alors que Tuomas Saukonnen nous annonce être en quête du meilleur moshpit de la tournée… « même pas proche du niveau de Munich et Paris », lancera-t-il d’un air joueur. Impensable pour les fans toulousains, qui, transcendés, offriront au groupe le plus beau pogo de la soirée à l’entame de la terrible « Grave », qui conclura la formidable prestation du groupe !

Changement d’ambiance alors que la scène s’illumine de rouge, laissant apparaître une immense pleine lune au son de l’introduction « Perverse… almost Religious ». Pas de doute, les vétérans de Moonspell savent instiller la tension et manient l’art du show à la perfection. Beaucoup de fans ont fait le déplacement spécialement pour les légendes portugaises et ils ne seront pas déçus ! Les musiciens débordent d’énergie et la communion avec le public est grandiose. Le chanteur Fernando Ribeiro exprimera dans un français irréprochable le plaisir qu’il a de revenir jouer ici à Toulouse et pour la première fois au Bikini. D’« Opium » à « Alma Mater » en passant par la superbe « Vampiria », qui fera à nouveau baigner la salle dans une lumière rouge des plus évocatrices, les classiques sont là et ne manquent pas de faire leur effet. Le show se terminera en apothéose sur « Full Moon Madness » et son sensationnel solo !

Et la soirée n’est même pas encore terminée puisque c’est au tour des mythiques Dark Tranquillity d’investir la scène du Bikini… mais quelle affiche ! Forts du nouvel album « Endtime Signals », très réussi malgré les nombreux changements de line-up au sein du groupe ces dernières années, les suédois reviennent en force à Toulouse deux ans après leur dernier passage au Bikini. Le fond de scène est paré de trois écrans verticaux entrecoupés d’imposants murs de spots, de quoi régaler les yeux presque autant que les oreilles ! Dark Tranquillity fera la part belle à ses nouvelles compositions avec pas moins de six titres issus de son dernier album, à commencer par la très efficace « The Last Imagination » par laquelle le concert démarre. Les musiciens en grande forme semblent heureux de jouer et le chanteur Mikael Stanne, comme à son habitude, régale le public avec lequel il n’hésite pas à interagir pour un plaisir véritablement partagé. Les titres plus anciens tels que « Final Resistance » et « ThereIn » côtoient les réalisations les plus modernes dans un ballet millimétré et pleinement cohérent malgré les décennies qui les séparent. Les fans s’enflamment à l’entente des premières notes de la désormais culte « Atoma », qui trône en bonne place parmi les plus grands succès du groupe aux côtés, notamment, de « Misery’s Crown », qui conclut merveilleusement un concert bourré d’énergie et de partage.

Un très grand merci à Garmonbozia et Tangui, ainsi qu’à Noiser, pour l’organisation de la soirée et la possibilité donnée de la couvrir !