SKELETONWITCH Avec : Mortals01, Goatwhore02, Skaletonwitch03 |
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Date du concert : 23-04-2015 | |
Lieu : MJC Ô Totem - Rillieux La Pape [ 69 ] | |
Affluence : NC | |
Contact organisateur : | |
Chronique : 28 avril 2015 , réalisée par Franckenstrat - Photographe : Franckenstrat | |
Accueilli chaleureusement par les sourires des filles de Sounds Like Hell Productions, me voici de retour au Totem à Rillieux.
Effectivement, je m’y trouvais la veille où j’étais allé tenir compagnie à mon ami Black Roger qui chroniquait Eyehategod, un excellent concert où les Louisianais ont bu des litres de bière et fumé des tas de clopes sur scène, esprit Nola oblige. En tout cas, ça ne sentait pas trop le magnolia, mais plutôt le parfum rude du bayou. Les Mortals viennent tout juste d’entamer leur set lorsque j’arrive dans la salle. Un fracas de son totalement énorme me ramone les oreilles dès que je pousse la porte. Les Américaines de Brooklyn ne sont que trois, mais elles pourraient être cinq, nous ne verrions même pas la différence. Ces filles pratiquent un sludge metal très dark et très dense, et Lesley qui est à la basse mais aussi au chant possède une voix qui vient du plus profond des ténèbres, tant et si bien que l’auditeur non averti aurait du mal à la seule écoute du combo, à deviner que c’est une femme qui chante. La section rythmique composée de Lesley à la basse et de Caryn à la batterie est une vraie machine de guerre, ça dépote un maximum et pas une seconde ça ne déborde de partout car les filles sont hyper carrées. C’est du lourd, c’est du solide et même si on foutait des coups de pied dedans, ça ne bougerait pas d’un poil. Elizabeth à la guitare est la construction mélodique à elle toute seule. Le son qui sort de son ampli est démentiel et décoifferait un chauve. Tous les potards sont à bloc et on est au moins à huit sur l’échelle de Richter. La saturation est grasse et pleine avec peu de médium. C’est quasiment un son death qu’Elizabeth envoie tout au long du set où elle assure à la fois une bonne rythmique en strumming ainsi que de très bonnes lignes mélodiques sur ses parties solo. Elle assure également le contrechant avec une voix un peu plus féminine que celle de Lesley. Mais bon, il ne faut pas perdre de vue que la véritable empreinte sonore de Mortals réside en grande partie dans la voix de Lesley. Quoi qu’il en soit, ce magnifique trio de nanas made in Brooklyn nous a sorti un vrai set d’enfer qui personnellement m’a vraiment enchanté. C’était au top !! De plus, j’ai eu le privilège de les rencontrer à la fin du concert où j’ai pu les photographier toutes les trois ensemble et je peux vous dire que ce sont des filles super sympas et d’une gentillesse hors norme. En plus elles ont beaucoup d’humour. Bref, j’étais sous le charme… Décidément, cette semaine les filles de Sounds Like Hell Productions ont décidé de nous faire venir toute la scène louisianaise à Lyon. Hier Eyehategod, ce soir Goatwhore, nous sommes vraiment gâtés. Des affiches pareilles, c’est le top, je dirais même presque du rêve. En tout cas côté scène, ça démarre pied au plancher avec les black métalleux de Goatwhore et là, ça ne sent plus du tout le bayou, mais plutôt le souffre venu tout droit des enfers. Pas de temps mort, les Louisianais ne lâcheront strictement rien jusqu’à la fin de leur set enchainant leurs titres tous plus rapides les uns que les autres. Celui ou celle qui ne connait pas Goatwhore va rapidement comprendre pourquoi leurs six albums possèdent des titres aussi diaboliques qu’incisifs. Goatwhore c’est l’efficacité au service du black metal toujours un peu plus death, toujours un peu plus thrash. A chaque titre nous sommes à bloc dans les tours et il ne reste plus qu’à lâcher le frein à main. Attention chaud devant, ça part tout seul !! Avec ce formidable frontman qu’est Ben Falgoust, un bon petit pit se forme et ça va bouger. C’est un public de connaisseurs et de vrais fans qui sont là, alors l’ambiance est excellente, malgré l’absence de monde que nous ne comprenons pas. Les filles de Sounds Like Hell Productions se défoncent vraiment pour nous trouver de superbes affiches, mais personne ne se déplace, excepté le même public bien entendu. Par contre ce seront également toujours les mêmes qui se plaindront du manque de concerts à Lyon et dans sa périphérie. WTF ??? En attendant, sur la scène du Totem, Goatwhore continue de mettre le paquet. Sammy à la gratte et James à la basse s’échangent les places et croisent guitare, colère sans restriction, pendant que Zack défonce littéralement sa batterie à un rythme effréné. Bref, c’est du grand Goatwhore qui, outre leur dernier album, n’hésitent pas à aller piocher dans leurs précédents opus pour nous sortir ce qu’ils savent faire de meilleur, autrement dit du black metal à la sauce louisianaise, un black metal sans concession à la fois rude et costaud. Les derniers à rentrer en piste sont « Skeletonwitch », la tête d’affiche de ce soir. Le quintet lui aussi américain, mais cette fois-ci de l’Ohio, ne fait pas non plus dans la dentelle, et là aussi, ça va envoyer sec. Décidément, ce soir c’est saga America, attention les secousses !! Avec 5 albums dans leur musette, Skeletonwitch n’a désormais plus grand-chose à prouver. Dès les premiers titres, le ton est donné et nous savons déjà qu’ils vont nous expédier le meilleur de leur black thrash metal hyper speed. Les frères Garnette, l’un au chant (Chance), l’autre à la gratte (Nate), n’ont rien perdu de leur énergie. Evan à la basse sort le grand jeu et occupe tout le devant de la scène. Scott à la guitare qui est à ses cotés balance des riffs et des solos hallucinants. Dustin à la batterie envoie tout ce qu’il peut, c’est-à-dire le maximum et autant vous dire que ça cartonne comme à Verdun sur des tempos ultra rapides qui font l’effet de déferlantes sonores que l’on se ramasse en plein dans les oreilles. Chance au chant est un véritable frontman. Il est sans cesse en mouvement et n’hésite pas à aller au contact du public. Il ne fait pas dans la demi-mesure avec son chant vindicatif à demi hurlé. Le tout donne un black thrash metal très mélodique, hyper speed et d’une qualité exceptionnelle qui vous fait l’effet d’une grande gifle en pleine figure. Bref, trois sets absolument monstrueux et pourtant tous différents. Le public en aura très largement pour son argent et les aficionados tout comme les novices y auront tous trouvé leur compte, c’était un vrai régal. Je tiens à remercier Le Totem pour son accueil chaleureux habituel, mais surtout, je tiens à remercier tout particulièrement l’équipe des filles de Sounds Like Hell Productions, non seulement pour leur invitation, mais surtout pour tout le travail exceptionnel qu’elles font sur la scène lyonnaise et les plateaux hors normes qu’elles arrivent à mettre en place. Elles font vraiment preuve d’une organisation et d’un professionnalisme sans faille. Elles méritent vraiment tout notre respect. |
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