CHRONIQUES CONCERTS

Une nuit somme toute agitée (ça, faire la fête hein...) et c'est parti pour cette 2eme journée du Motocultor. Une running order éclectique comme la veille au programme de ce samedi juste entachée par quelques averses, mais qui rafraîchiront plus le public qu'autre chose,cela va sans dire !

Je zappe le show des Rennais de COLLAPS MACHINE, le Hardcore n'étant vraiment pas ma sauce me préparant plutôt pour la vague Thrash/Death de JUNGLE ROT. Et si leur chanteur/guitariste possède un faciès inquiétant qui colle parfaitement à leur musique qui tâche, ce qui n'est pas le cas du second guitariste empli de mimiques et souriant à souhait. Un set qui présente leur nouvel album entre autres "Terror Regime" et qui revient sur une disco bien fournie. Un set carré et puissant qui ferait honneur à un gorille dans la brume !

L'un des groupes les plus attendus de ce week-end pour bon nombre d'entre nous est l'étonnante présence des Allemands d'EXCREMENTORY GRINDFUCKERS. Pour ceux qui ne connaissent pas, ce groupe parodique sévit depuis 2003 mais reste surtout très réputé en Allemagne. Sauf pour une troupe d'irréductibles qui saluent leur arrivée par une farandole dans le pit, et lorsque le chanteur arrive avec son chapeau et sa veste en strass et paillettes dorées, le ton est donné, partie de rigolade à venir !
Le combo est plus qu'étonné de l'accueil du public Français, nous soulignant bien que c'est leur première représentation en France et la poussière a vite fait d'envahir le public alors que les connaisseurs mettent l'ambiance. Certes, leur dernier album en date sonne "electro/dance" mais lorsque l'on retourne vers les vraies parodies, ça agite du doigt et ca pogotte au son des "Looking for Grindcore" ou encore "The Final Grindown", mais aussi et l'on s'en rend rapidement compte, dès que ça ne cite pas "grind" ou "schnaps", c'est que le concert est fini. Entre un chanteur qui n'hésite pas à faire tourner son bourbon, des musiciens au sourire jusqu'aux oreilles, voire de leur claviériste survolté qui n'a de cesse de sauter sur place lorsqu'il ne prend pas sa guitare-clavier. 35 minutes qui passent très vite et qui nous prouve qu'il n'y a pas qu'en Allemagne qu'on aime les parodies et qu'il existait aussi un "avant Ultra Vomit". L'un des concerts du week-end, pour peu qu'on souhaitait une bonne poilade, avec un groupe qui même s'il ne fait pas de la "musique sérieuse" sait malgré tout se défendre ! Chapeau bas les gars !

Mais pas le temps de souffler qu'il y a HACRIDE qui va enchaîner à côté. Première fois pour moi qu'il m'est occasion de voir sur scène le combo de Poitiers, dont j'ai entendu beaucoup de bien, mais sur lequel je ne m'étais pas encore arrêté. Un show carré et complet, même si je trouve le chant quelque peu en retrait à cause du vent régnant, HACRIDE joue la carte de morceaux alambiqués avec une touche progressive qui n'est pas sans me rappeler Opeth avec un côté plus moderne. Il ne me reste plus qu'à réécouter tout ça de manière posée, pour je l'espère mieux apprécier un combo qui mérite sa renommée.
Et petite pause restauration devant UNCOMMONMENFROMMARS dont c'est l'une des dernières dates, mais leur Punk/pop ne m'a jamais fait sourciller, on passe...

D'autant qu'avec GOROD derrière, on sent qu'on va être servi ! 3 représentations en 3 ans pour ma part, et GOROD me met toujours une claque (je suis pas le seul aux vues de l'ambiance dans le public) que ce soit par leur présence et l'impression de facilité déconcertante avec laquelle ils jouent leur morceaux... Toujours aussi souriants et impressionnants, le combo de Death technique déferle avec rapidité et précision des morceaux devenus des bijoux de compositions tels que "Axe of God", "Birds of Sulphur" ou "Here Dies Your God". Une chose est sûre, GOROD est bien une valeur sûre du paysage extrême Français, et encore une fois je salue bien bas une prestation toujours aussi carrée et efficace.

S'ensuit un inconnu au bataillon, les Viennois de SUSTAINCORE. Après prise d'informations, j'apprend que le groupe est vainqueur du podium organisé par le Motocultor. Le groupe mélange beaucoup d'influences, surtout Death et Stoner, et la sauce pourrait prendre, mais pour cela il y a encore du travail. Mais il n'empêche que le groupe possède de bonnes idées. Je ne comprend pas par contre pourquoi celui-ci n'est pas en début de journée, mais bel et bien en fin d'après-midi...

C'est pas toujours facile d'apprécier du Stoner quand le temps ne s'y prête pas, mais il n'empêche que NICK OLIVERI AND THE MONDO GENERATOR se livrent à fond et me font passer un moment mémorable. Je ne m'étais que très peu penché sur le projet du bassiste/chanteur de Queens of the Stone Age, et il faut dire que même si il garde une veine purement rock, la sauce prend plutôt bien...

L'une des autres affiches attendues de cette journée est bien la présence d'EXTREME NOISE TERROR ! Une attente qui donnera hélas place à la déception, le combo n'est plus le combo de Crust/Punk des 80's, et leur Grindcore reste à mon point de vue scéniquement parlant chaotique et le son (sans parler des intempéries) ne les aide en rien ... Une bien grosse déception pour un groupe que j'attendais depuis longtemps.. Seconde chance leur sera donnée lors d'un passage indoor qui collerait je pense plus à leur musique.
Sorti d'ici je ne donne pas cher de la peau de THE EXPLOITED et l'averse n'aide pas. Et pour autant après la débandade de E.N.T juste avant, le quatuor se donne à fond, même si pour ma part après quelques écoutes de "Beat the Bastards" il y a maintenant quelques années, la bande à Wattie ne m'a jamais plus marqué à part pour leur son très "metallique". Un set anarchique mais maîtrisé. Par contre, il serait temps de donner de la nouveauté aux fans !

Après cette petite pause "punk anglais", changement total d'horizons et direction les "mille et une nuits" pour apprécier ORPHANED LAND. Peu vu depuis 2005, l'annonce de la présence du groupe au Motocultor cette année avait de quoi ravir ! Et même si la pluie tombe toujours, cela n'empêche en rien le public d'être en masse devant la scène. Le combo distille ses compositions avec finesse, même si les morceaux tirés de "All is One" leur nouvel album, est pour ma part un peu longuet. Mais je retrouve avec plaisir des morceaux tirés d'albums plus anciens tels que "The Kiss of Babylon"... ORPHANED LAND m'avait marqué à l'époque et rajoute les bouchées doubles ce soir, un jeu de lights en adéquation, et des musiciens très à l'aise. Un avant-goût un mois avant leur tournée en première partie de KLONE qui n'est d'ailleurs pas à manquer, et l'une des prestations du week-end, applaudie par tous et toutes.

J'ai d'ailleurs un peu de mal à redescendre de mon nuage durant la prestation d'IMPALED NAZARENE qui font office de vétérans maintenant dans le milieu Black metal, même si ceux-ci possèdent une touche "punk". (J'aurais d'ailleurs limite préféré les voir avant Orphaned Land histoire de rester sur la même onde lorsque l'on a pu voir du Punk plus tôt dans la soirée...).

Et pause durant BANANE METALIK qui, même si ils possèdent un look qui nous ferait les retenir, ne prennent pas chez moi...

Il commence à se faire tard, mais il est impossible de louper la tête d'affiche de la soirée: ANNIHILATOR. La bande à Jeff Waters est en forme ce soir, que ce soit au niveau de la setlist contenant du neuf et du plus vieux, mais aussi grâce à une présence remarquable à cette heure avancée de la soirée (ainsi que de celle du public), guitares/basse/batterie sont parfaitement dosées ainsi que pour le chant, et même si je ne suis pas un fin connaisseur du groupe de Speed/Thrash Canadien, c'est un réel plaisir de voir Jeff s'égosiller sur sa guitare sans une fausse note. Une belle leçon de musique à tout guitariste ! Et la fatigue a beau être de mise il faut quand même tenir jusque ROTTEN SOUND qui ferme cette seconde soirée.

ROTTEN SOUND, c'est le coup de rouleau compresseur qui vous termine votre soirée en beauté :du Grindcore sans concession et sans une pause qui vous fait oublier toutes les douleurs de la journée. Histoire de vous éviter de trop faire la fête après si vous aviez pensé aux bouchons, et pour les autres (moi y compris) ça reste à siffloter des airs toute la nuit !