CHRONIQUES CONCERTS

16 ans après « A Fine Day To Exit » ANATHEMA a décidé de poursuivre le concept de cet album avec « The Optimist » paru en cette année 2017. Il n'y avait donc rien d'étonnant à ce que le groupe vienne le soutenir sur scène. La France est particulièrement gâtée avec pas moins de 10 dates sur cette tournée. Le succès des anglais n'est plus à prouver à travers l'hexagone même si celui-ci reste toutefois relativement underground. Mais la base est là comme l'indiquent les nombreux T.Shirts de metal. Il ne faut l'oublier en effet, ANATHEMA fut un groupe de metal autrefois et une partie de son public lui est resté fidèle même si cette base s'est considérablement élargie avec le temps. Mais avant de profiter des derniers titres de ANATHEMA sur scène, apprécions déjà cette première partie en compagnie de ALCEST.

Les français de ALCEST évolue depuis 2007 dans un registre fondamentalement metal imprégné de black, de doom, de post metal. En pas moins de 5 albums ce groupe a su s'imposer comme une valeur sûre. Malgré un registre aux apparences trompeuses, l'ambiance est très vite posée. L'effet est immédiat. Ce groupe s'adresse à un public de connaisseurs mais il y a de quoi être ravi. En effet, ALCEST séduit très vite son auditoire et il y a de quoi. Les arguments sont là. Le groupe est franchement bon sur scène. L'énergie est bien dosée et les différentes parties très bien agencées. On passe d'une ambiances à une autre avec une grande dextérité. Il y a vraiment de quoi se réjouir à voir évoluer ce groupe sur une si belle scène et dans des conditions aussi favorables. Ce choix d'affiche aura permis sans complexe de mélanger deux types d'auditoire et ce pour le meilleur.

S'il y a bien un groupe que j'ai eu l'occasion de voir évoluer sur scène, c'est bien celui-ci. Je ne compte plus le nombre de fois que j'ai pu apprécier ANATHEMA sur scène depuis 1998, peu de temps après la sortie de « Alternative 4 ». Cela toujours été pour moi un groupe important et je lui suis resté fidèle ces 20 dernières années. Le groupe a su évolué et est passé d'un stade underground à un public plus large. Comme je le disais en ouverture, sa base est toujours présente même si les fans de doom, puristes de la première heure, ont depuis longtemps quitté le navire. Les autres sont toujours là. ANATHEMA est le style de groupe qui parle à un public large et même si j'éprouve quelques réticences sur certains éléments du dernier album, il faut reconnaître qu'à chaque fois le résultat est de grande qualité, de quoi vous transporter très loin. Mais c'est toutefois avec « The Untouchable » que le groupe arrive ce soir, joué bien sûr dans son intégralité. Lee DOUGLAS est a pris elle aussi une importance majeure au fil du temps et on la retrouve maintenant quasiment en continu sur tout le show du groupe. Malheureusement John DOUGLAS est lui bien absent pour des raisons familiales, personnelles ou peu importe de toute manière. C'est donc à Daniel CARDOSO que revient le rôle du batteur. Et il n'y a pas à dire, celui-ci fait très bien le job. Du coup, ce sont les frères CAVANAGH qui se relaient tour à tour aux claviers. Cela n'a rien de nouveau car cela fait des années qu'ils assurent le job de temps à autre, suivant les périodes et le line up. Les morceaux s'enchaînent avec du récent comme « Can't Let Go » qui reprend en vidéo, en arrière plan la pochette de « A Fine To Exit ». C'est une manière de lui donner suite, de lui donner vie même. Le mélange audio et vidéo fonctionne très bien et il faut dire ce qui est, le travail d’exécution des musiciens est impeccable en concert. « Endless Way » et « The Optimist » lui font suite avant que n'arrive comme par magie « Temporary Peace ». Le rapprochement de ces deux morceaux ainsi collés nous fait d'un coup oublier le temps qui sépare ces deux morceaux. On revient ensuite à du plus récent et déjà classique avec « Dream Light » avant de repartir faire un bond dans le temps avec « Pressure » suivi de « A Simple Mistake » et de l’indétrônable « Closer » qui se place avant une petite pause aux allures de rappel déguisé. On apprécie alors un enchaînement de morceaux récents dont les fameux « Springfield » et « Back To Start » avant que le passé d'ANATHEMA ne ressurgisse une dernière fois avec « Fragile Dreams » augmenté en introduction par un hommage à PINK FLOYD, « Shine On You Crazy Diamond ».

Soirée réussie pour deux groupes d'envergures différentes mais aux mêmes racines musicales. Nous remercions LE RADIANT pour son accueil et son organisation ainsi que CARAMBA pour l’opportunité qui nous a été donné pour assister à ce show.