CHRONIQUES CONCERTS

Hasard du calendrier ou signe des temps, mais quelques jours après la célébration de la culture punk au Stéréolux avec le festival « Fils de Punk » et ses divers réunions, conférences et concerts sur et autour de la scène apparue il y a maintenant une quarantaine d’année. C’est aussi l’occasion de lui souhaiter un bon anniversaire. C’est au tour du VIP de Saint Nazaire de célébrer ce pan de la contre-culture mondiale. Les Nantais ont pu donc voir une légendes encore vivante les Buzzcocks, toujours et ce soir, nous avons le droit au passage d’une des figures du punk à la Française, Les Shériff, qui après une retraite prise en 1999, après 15 ans d’activités, reprennent de temps en temps du service pour un concert ou une tournée depuis 2012. Les Nazairiens ne se trompent pas et sont venus en nombre pour les accueillir comme il se doit.

On commence, pour se chauffer, avec les Del Rio. Et non, il s’agit pas d’un groupe folklorique Brésilien qui pratiquerait du punk-samba, mais un petit groupe du terroir qui rend ainsi hommage à une célèbre actrice qui a eu son heure de gloire les premiers samedi du mois sur Canal+à la fin des année 90 et à l’époque où la chaîne faisait encore l’évènement. C’est donc, ici, à Saint-Nazaire, entre la forme Joubert, la base sous-marine et le ruban bleu que s’est formé, en 2013, ce power trio très inspiré par le punk-rock californien, NOFX en tête. Depuis, ils ont déjà pu rôder leur set dans différents endroit de la région, salles ou bars et le passage au VIP en première partie des Shériff ne semble pas leur mettre la pression plus que ça.

Ce n’est pas non plus le public Nazairien plutôt tiède et clairement venu pour la tête d’affiche qui les dérangera en enchaînant leurs plus beaux morceaux aux textes souvent potache , parfois rempli d’une certaine tendresse avec « 96 € » en hommage leur bassiste ou gentiment provocant avec « Bourge Catho et Homophobe », mais toujours chargés d’une bonne humeur communicatrice. Dans le genre, ils rappellent des groupes comme Guérilla Poubelle ou UncommonmenfromMars pour la France ou encore Bad Religion dont ils reprennent un « Do What You Want » bien énergique. En terminant sur « Banana Split », Del Rio achève une prestation qui aura permis de bien chauffer un public Nazairien de plus important dans la salle du VIP.

Setlist Del Rio :
Intro AOB+Banana Hasta la vista Hors de Question Dans ma Tête Affiche de Film Pussy Riot Del Rio 96euros Harry St Patrick Coussin Berlinois Cancer Do What You Want Bourge Catho et Homophobe Feu D’artifice Banana Split

C’est ensuite à la tête d’affiche de la soirée de rentrer sur scène et je ne sais pas si c’est le jeu de scène du groupe, la musique, l’accent du sud-ouest d’Olivier Téna, la nostalgie ou un peu de tout ça à la fois, mais j’ai rarement vu un tel bordel se déclencher au VIP et ce, dès les premières note « l’essayer c’est l’adopter » qui ouvre le set. Mes côtes vont s’en souvenir pendant quelques jours tellement les mouvements de foule et les pogos sont violents, mais cela parti des risques du métier. Je crois que ce qui résume bien l’atmosphère de la soirée, c’est quand au moment de l’installation du matériel, où le chanteur met la main à la pâte et que quelqu’un vient l’apostropher pour faire un selfie tout en disant » Je suis trop content de te voir, ça me rappelle trop de souvenirs ». Si les Shériff sont plus ou moins en pause depuis 1999, le groupe reste très présent dans la tête de ceux qui les ont écouté et découvert durant leur adolescence et c’est aussi pour ça que le public présent regroupe un peu toutes les tranches d’âges de 20 à 50 ans, voir plus et sont tous là, réunis, pour en prendre plein les oreilles et faire la fête.

Et Les Sheriff leur rendent bien cette ferveur en leur proposant un show très généreux. Il n’y a qu’a jeter un coup d’œil sur la copieuse setlist de ce set qui ne semblera plus finir et où les maintenant quinquas des Shériff sont inarrêtables et n’ont aucune envie de conclure la soirée. Si la fougue et l’envie d’en découdre se sont apaisées avec le temps qui passe malgré tout, les hymnes au refrain simples et entêtants font toujours mouche «  coup de batte », « Les 2 doigts dans la prise » et on retrouve les années où la scène alternative française était au sommet de sa gloire, l’époque où La Mano Negra, Parabellum ou les béruriers Noirs faisaient parti du paysage musicale comme ils se devaient.

C’est leurs quinze années à arpenter toutes les scènes de France et de Navarre que revisitent ces vieux briscards du punk rock. Le set a beau être copieux, il faut au moins ça faire honneur à leur 7 albums « Que Pasa ? », »je suis pas menteur » et bien d’autres et la manière dont les Nazairiens reprennent à tue-tête ces chansons, on a vraiment l’impression que ce sont toujours des classiques. S’ils ont une vingtaine d’années, on peut par contre constater que des morceaux comme « A la chaleur des missiles » restent encore malheureusement d’actualité. Si ces musiques sont un peu passés de mode et la mode, on s’en fout !, mais les coups de poings directs qu’ils assènent restent d’une indéniable pertinence.

Les Shériff aux VIP, un moment qui restera à jamais graver dans la mémoire de ceux qui étaient présent ce soir-là. Merci au VIP et aux groupes pour ce merveilleux moment.

Setlist Les Shériff :
L’essayer c’est l’adopter- Panik(à Daytona Beach)-A coup de batte-Bon à Rien- Turbo -Je suis pas menteur-Attention à toi- Les 2 doigts(dans la prise)-ça fait mal-Pour le meilleur et pour le pire-Pendons les haut et court- Que pasa !- Pile ou Face- Fais pas cette tête- Je veux savoir pourquoi- Tic Tac- A la chaleur des missiles-Pas de Doute- Fanatique de télé- 3 2 1 zéro
Rappel 1 : Mayonnaise à gogo- Condamné à brûler- Arrête de parler- Jouer avec le feu
Rappel 2 : Idée Fixe-tous le temps pareil-Arrête d’aboyer-La saga des Shériff