INQUISITION/ROTTING CHRIST Avec : Inquisition, rotting christ, mystifier, schammasch |
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Date du concert : 31-10-2016 | |
Lieu : CCO-Villeurbanne - Lyon [ 69 ] | |
Affluence : 450 | |
Contact organisateur : | |
Chronique : 02 novembre 2016 , réalisée par Black.Roger - Photographe : Black.Roger | |
En cette fin Octobre, période propice aux messes noires, après BEHEMOTH le vendredi dernier 28 au Transbordeur, c’était au tour ce Lundi 31 d’ INQUISITION & ROTTING CHRIST, accompagnés de MYSTIFIER et de SCHAMMASCH, de venir nous offrir une soirée black-metal au CCO de Lyon-Villeurbanne. Ces deux dates étant organisées par Sounds Like Hell productions association qui sait varier les plaisirs métalliques et hardcore en nous proposant des affiches plus alléchantes les unes que les autres.
L’équipe de Pavillon666, Chart et Black .Roger vont donc en profiter pour interviewer Sakis de Rotting Christ avant le concert et ensuite photographier et chroniquer cette soirée particulièrement sombre et occulte où un nombreux public avait répondu présent dans la chaleur du CCO. Et quoi de mieux pour débuter cette soirée que du black ritualiste avec les Suisses de SCHAMMASCH. Sur scène quatre musiciens que nous distinguons à peine au travers de l’épaisse fumée dans une pénombre quasi-totale et qui nous entrainent dans des abysses sans fin. Ils profitent de cette tournée pour nous présenter leur nouvel opus « triangle » bien accueilli semble-t-il par la critique. Schammasch représente en quelque sorte l’avant-garde d’un black-metal Helvète qui fait suite aux œuvres de ses glorieux aînés que ce soit Celtic Frost ou encore Samaël. Mais le quatuor de Bâle lance le défi d’un black ambiant flirtant avec le doom ou encore le drone. Et durant 40 minutes SCHAMMASCH va en quelque sorte nous envoûter avec des compositions qui ne se perdent pourtant pas dans des longueurs excessives. Et la salle va vibrer, s’envoler vers un autre pays où le black-metal évolutif devient réalité. Au final beaucoup d’amateurs du style semblent y avoir trouvé leur compte et c’est tant mieux. Les Brésiliens de MYSTIFIER prennent la suite afin de nous proposer un black plus cru, plus « true ». Un black en trio qui nous rappelle un peu le trio de death, Brésilien lui aussi, KRISIUN. Chacun de ces deux groupes qui officie dans des registres différents se retrouvent dans une certaine brutalité, une certaine énergie, une certaine façon de nous martyriser les tympans avec des envois « dirty » d’une efficacité redoutable en live. Nous passons donc d’un black spirituel et ambiancé à un black décapant et sans fioritures. Mystifier existe, pourtant depuis plus de 25 ans, mais reste ancré dans une imagerie quelque peu caricaturale du black des 90’s avec outre le son d’époque, les tenues cloutées et les croix renversées bien mises en avant. Alors, le blasphème semble être leur crédo sur des compositions qui « dégèlent » le public après le premier groupe. Les Brésiliens nous ont donc rappelé un peu les origines du black tout de même et c’est tant mieux également, nous avons bien apprécié. Il ne faut pas se voiler la face, ni se boucher les oreilles, le public de ce soir était venu en majorité pour le show des Grecs ROTTING CHRIST emmenés par le charismatique Sakis Tolis. Un ROTTING CHRIST plus fort que jamais avec la sortie cette année de leur nouvel et 12ème album intitulé « rituals », et ses tournées incessantes depuis bientôt 30 années d’existence. Ce soir le son leur est favorable, les fans ultimes sont là, et le reste de la salle est prête à en découdre dès les premiers titres des Athéniens. La moindre étincelle de charisme devant la scène va donc enflammer la salle de concert dans la chaleur et la sueur. Sakis et son frère Themis, fondateurs de cette entité Grecque incroyablement sauvage et mélodique à la fois, vont prendre à la gorges un public qui n’attendais que ça visiblement. George et Van Ace présents dans la formation depuis maintenant trois ans se donnent aussi à fond guitare et basse aux poings. Le public est aux anges (au diable pardon) et va transformer le CCO en temple grec où tout serait devenu incontrôlable sous les incantations spirituelles d’une Pythie aux psalmodies saccadées dans une ambiance enfumée, bousculée par un mur de guitares sur un tempo lourd et infernal. Entre « ze nigmar « lourd et exotique et « Elthe kyrie » puissant et rapide, entre un ancien « the sign of evil existence » et un « no serviam » en fin de set, les Athéniens nous ont collé contre les murs de la salle ce soir. Le show fut énorme cela est incontestable et nul doute que Rotting Christ arrive, notamment depuis l’excellent « kata ton daimon eatoy » (2013) à un certain summum dans son art noir qui se déploie avec énergie et passion sur scène comme ce soir notamment, amen ! INQUISITION, co-headliner de l’affiche prend la suite sur les planches vers 22 heures pour nous jeter en pâture notamment des compositions de son dernier « méfait » en date « bloodshed across the empyrean altar beyond the celestial zenith », un titre d’album d’une longueur infinie… Et l’on retrouve Dagon (chant, guitare) et Incubus (batterie) qui nous placent sous un déluge de riffs écrasants d’une efficacité redoutable. Et je suis toujours impressionné par ce duo qui nous propulse aux tréfonds des enfers à l’aide d’une batterie apocalyptique et des dissonances et mélodies vicieuses d’où emmerge une voix surtout gutturale à la Abbath (remember Immortal). Résultat, une heure d’envois magiques d’un black incontestablement unique qui sévit depuis plus de 25 ans d’existence et 7 albums au compteur. Des albums plus ou moins réussis mais qui ne trahissent jamais la ligne de conduite et de créativité d’un black infernal qui a su évoluer au fil des ans entre parties plus atmosphériques à connotations ésotériques et des parties tranchantes sans concession. La « patte » Inquisition se retrouvant inévitablement dans chaque titre, dans chaque opus. Ce soir il aura fallu quand même un petit moment avant que le public ne se mette dans l’ambiance du duo et donc réagir à nouveau physiquement à l’orage scénique proposé dans la fumée des enfers par un Dagon toujours en mouvement et comme possédé, et un Incubus maitre des fûts, batteur incroyable en live. Nous avons donc apprécié à sa juste valeur la prestation d’Inquisition, un Inquisition fidèle à lui-même, fidèle à ses compositions qui encore une fois nous a « bluffé » avec son black-metal d’anthologie. Cette soirée placée sous le signe du metal noir fut donc un succès avec près de 450 entrées au CCO et une ambiance adéquate instaurée par tous les fans du genre, et les autres qui en ont découvert plusieurs facettes. Il est vrai que cette affiche avait de quoi séduire avec des groupes déjà confirmés, un plateau que celles et ceux de Sounds Like Hell Productions ont eu la bonne idée de nous proposer. Nous les remercions donc ainsi que les quatre groupes en lice et le public qui a assuré une fois de plus dans la sphère métallique. |
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Chroniques de concerts – details