MOTOCULTOR FESTIVAL - JOUR 2
Avec : Amenra, Neurosis, Cult of Luna, Soilwork, Carpenter brut, Mayhem, Agnostic Front, Gorod, Valient Thorr, Dalriada, Goatwhore, Sordid Ship, Get the Shot, Pipes and Pints, Hypnose, Fange, Infest, Regarde les Hommes tomber, Agressor, Atlantis Chronicles
  Date du concert : 20-08-2016
  Lieu : Motocultor Festival Open Air - Saint Nolff [ 56 ]
  Affluence : 20000
  Contact organisateur : http://www.motocultor-festival.com/wordpress/home/
 
 
 
  Chronique : 26 août 2016 , réalisée par Azmep - Photographe : Nicolas Chaigneau https://www.facebook.com/nicolaschaigneauphoto/
   
Samedi 20 août 2016 : au chant du coq ou presque un chroniqueur ouvre les yeux dans la chaleur étouffante d’une voiture et imagine la souffrance des festivaliers dont la tente subit le soleil breton matinal qui brise les clichés sur la région. Ces clichés ont toutefois la vie dure parce que la pluie s’en mêle très vite. Je regarde les gouttes tomber en craignant que le temps ne rende l’atmosphère du festival morose. Fort heureusement le temps se dégage finalement très vite et les abords du parking et du camping prennent peu à peu vie.

Alors que l’entrée du site commence à fourmiller, les parisiens d’Atlantis Chronicles prennent possession de la Dave Mustage. C’est un death metal péchu qui entame la journée et qui aurait mérité d’avoir un public plus conséquent que le peu de festivaliers assez éveillés pour venir pogoter.

Les lieux se remplissent un peu plus au fur et à mesure que le temps passe et c’est une assemblée plus dense qui attend maintenant Regarde les Hommes Tomber sous le chapiteau enfumé de la Massey Ferguscene. Enfumé ? Oui, quelques dizaines de bâtons d’encens sont placés en avant-scène et leurs effluves restent piégés au-dessus du public. C’est donc une ambiance lourde qui est posée et qui ne quittera pas le set des Nantais bien que celui-ci soit en même temps très puissant. Trois ans après leur dernier passage à Saint Nolff, on retrouve le groupe avec plaisir.

Annoncés en remplacement de B’last, les basques d’Infest prennent le relai sur la main stage. C’est à mon goût un set très moyen : je n’accroche pas du tout « musicalement » et je mets des guillemets parce que je n’ai trouvé aucune musicalité dans ce matraquage vocal et de batterie. Les guitares étaient en plus quasi inexistantes, tout comme les secondes voix assurées par le bassiste (d’ailleurs si je ne l’avais pas vu devant son micro je n’aurais jamais pensé qu’il y avait une seconde voix). Dans le public un noyau dur enchaîne les circle pits mais globalement il n’y a pas d’enthousiasme devant ce groupe.

Aujourd’hui on observe sur le site un public bien plus flâneur qu’hier. L’herbe a totalement séché de la pluie de ce matin et on doit maintenant esquiver les festivaliers qui s’y sont assis… jusqu’à ce qu’une nouvelle averse les disperse en direction de tous les abris disponibles. La tente de merchandising est comble mais je décide d’y faire tout de même un tour. J’y retrouve avec plaisir le travail du cuir de Marieke présente chaque année à côté du classique stand de cornes à boire. Le Surplus de la Loutre est également là comme d’habitude, le costume de l’animal est prêt à parcourir le festival. Chose nouvelle : ils proposent cette année des rangers vegan au milieu des standard. Les habituels stands de bijoux, disques, patchs et vêtements complètent l’endroit.
Je passe également sur le stand de merchandising du festival qui propose une nouveauté : en plus des t-shirts et autres hoodies au motif de l’affiche de cette année, on peut en acheter avec un autre motif : une Bigouden metalleuse du plus bel effet. Comme beaucoup de festivaliers, je craque pour un t-shirt à l’effigie de la Bretonne.
J’abandonne ensuite mon tour pour aller interviewer Regarde les Hommes Tomber mais j’y reviendrai.

A mon retour il est l’heure d’aller voir les tchèques de Pipes and Pints dont on m’a dit le plus grand bien. Et on a eu raison : leur punk folk accompagné de cornemuse est excellent, dynamique, plaisant en tout point. Le public ne s’y trompe pas et se masse sous un soleil de plomb devant la Suppositor Stage pour en profiter. Sur scène, les musiciens sont surexcités et sautent partout ; le chanteur, lui, descend dans le public pour partager l’instant. Vu d’ici, c’est un set qui met le festival entier de bonne humeur ! (et moi le premier)

Sordid Ship. Si je vous dis ça vous imaginez un bateau fantôme, un truc glauque non ? Moi aussi. Imaginez ma surprise lorsque j’ai vu des cocotiers en plastique sur la Dave Mustage, un immense ballon de plage parcourir le public et un individu en chemise à fleurs brandissant un ukulélé sur scène… Ce groupe a été un OVNI au moins autant que le Naheulband la veille. Un étrange set de punk à thème hawaiien a placé le public à mi chemin entre le rire et le défouloir. Si musicalement je n’ai pas forcément accroché, on peut dire que scéniquement c’était réussi ! Finalement ils ont apporté la petite touche de fantaisie qu’il manquait cette année.

Les membres de Dalriada étant bloqués sur la route, ils sont remplacée au pied levé par Furia qui effectue donc son deuxième set du festival après celui qui s’est déroulé sous la pluie vendredi. Ça tombe bien, je ne les avais pas vus. Comme l’annulation avait été annoncée il y a quelques heures mais que le remplacement n’a été confirmé qu’au dernier moment, c’est un public minuscule qui assiste à un set très statique.

Gorod contraste énormément et permet aux festivaliers de se déchaîner. Les slams et les pogos ne s’arrêtent pas de toute la durée du passage des bordelais. Le chapiteau s’emplit d’un nuage de poussière.

Je retourne à la Suppositor Stage pour voir Agnostic Front se produire. La journée est décidément très axée sur le punk et ces piliers du genre font preuve d’une explosivité incroyable sur scène. Les vigiles encaissent un flot continu de slameurs tandis que le soleil descend sur le site de Kerboulard.

Une ombre se pose sur le Motocultor : les poids lourd du black metal de Mayhem assombrissent le chapiteau de la Dave Mustage qui ne peut contenir tout le public venu voir les Norvégiens. La performance est glauque à souhait mais malheureusement la performance scénique ne laisse de la place qu’à un Attila grimé en lépreux sous une grande capuche et seul éclairé.

La foule reste nombreuse pour voir Cult of Luna qui entre en scène dans le noir et la fumée. Une très longue introduction a pour défaut de refroidir le public et le set ne décolle pas vraiment : ni les gutturaux ni les guitares ne sonnent vraiment et les membres du groupe restent perpétuellement en contre jour et voilés dans une épaisse fumée. Si les premiers rangs composés de fans semblent profiter, le reste du public ne semble pas complètement accrocher.

Les français de Carpenter Brut transforment le chapiteau de la Massey Ferguscene en club électro… La performance surchargée en basses ne me convainc pas du tout mais le public semble très content donc je suppose qu’au final c’est une réussite.

La journée se termine finalement sur le set extrêmement lent d’Amenra. Le public est beaucoup plus restreint car un bon nombre de festivalier a commencé à rejoindre le camping. Une fois de plus la scène est quasiment plongée dans le noir et le principal éclairage est constitué des spots qui éclairent la fumée au ras du sol.

C’est donc la fin de cette deuxième journée du Motocultor 2016. Si j’ai passé de très bons moments devant Regarde les Hommes Tomber ou Pipes and Pints je reste tout de même sur ma faim mais quand je regarde les festivaliers je constate que tout le monde a trouvé quelque chose à son goût aujourd’hui : il y a eu du défouloir pur et dur et du plus musical et plus posé. Cependant j’ai cherché sans la trouver l’étincelle de folie qui caractérise le public du Motocultor habituellement : pas de jeux entre les groupes, aucun déguisement (à part deux phallus très classiques)… Allez, demain est un autre jour !