PANIC FEST
Avec : Sleekstain, Dread Union Blood, Happening, Try Again, Iron Bastards, The vintage Caravan, Alea Jacta Est, Dagoba, Angelus Apatrida
  Date du concert : 23-07-2016
  Lieu : Open Air - Saint Félix [ 74 ]
  Affluence : NC
  Contact organisateur : http://www.panicfest.fr
 
 
 
  Chronique : 25 juillet 2016 , réalisée par Chart - Photographe : Chart https://www.facebook.com/chartlivephotography
   
Avec l'avènement total du HELLFEST, j'ai le sentiment que les festivals metal se sont développés à travers l'hexagone comme des champignons. On se croirait presque passés de l'autre côté du Rhin. C'est plutôt une bonne nouvelle pour nous autres chevelus fans de musique saturée. C'est donc en Haute Savoie que je me rends ce samedi, dans un petit village sans prétention entre Aix Les Bains et Annecy et si proche de l'autoroute qu'il est réellement accessible. A 1h30 de Lyon et avec une belle affiche, on n'allait forcément pas bouder notre plaisir.

On commence les hostilité à 14h30 avec des groupes locaux. Les premiers à monter sur scène sont SLEEKSTAIN. Il fait encore beau mais le public n'est pas encore bien nombreux. Cela n'empêche pas le combo de distiller son rock de manière efficace. Les influences viennent des années 80 et de la vague glam bien représentée par MOTLEY CRUE. Le résultat est là.

DREAD UNION BLOOD arrive dans la foulée avec un style nettement plus costaud. C'est quelque part entre DOWN, KORN et le sludge qu'il faut chercher. Le ton se durcit mais l'efficacité est au rendez-vous. Avec des riffs groovy et un son particulièrement grave, DREAD UNION BLOOD entraîne le public dans un mosh que même la pluie n'arrêtera pas. Ce combo encore jeune et seulement pourvu d'un EP en poche a de quoi se montrer convaincant autant musicalement que scéniquement. Je ne doute pas que nous les reverrons sur la région périodiquement.

La pluie s'arrête pour nous laisser profiter du set de HAPPENING. Ce groupe d'Aix Les Bains distille un metalcore que l'on apprécie bien dans la région de Lyon, en particulier lors du LongLive Rockfest. On retrouve ces riffs typiques groovy et pas forcément des plus simples sur un point de vue de la stricte rythmique. On retrouve une bonne énergie dans cette prestation emmenée par un trio des plus motivés.

TRY AGAIN est le dernier groupe local à se produire sur cette scène avec un son nettement plus punk. Il s'agit pour ce groupe de sa dernière prestation sous cette forme. En effet, le bassiste a décidé de quitter le navire et TRY AGAIN s'est aussi mis en quête d'un deuxième guitariste. Le groupe semble avoir néanmoins le soutien de la scène locale car c'est en masse que le public s'est rassemblé devant la scène. Là encore, c'est un groupe de qualité qui assure une bonne prestation, bien dynamique.

Lemmy de MÖTÖRHEAD est décédé en décembre 2015 pour ceux qui habiteraient sur une autre planète et qui viendraient juste de nous rejoindre. Son empreinte sur le monde du rock a été telle qu'on lui a construit des statues en son honneur, et pas qu'au Hellfest. IRON BASTARDS, cette formation de Strasbourg, n'a pas échappé à la vague colossale qu'a généré MÖTÖRHEAD pendant près de 40 ans au point que même physiquement IRON BASTARDS en a subit les influences. On ne peut pas dire qu'IRON BASTARDS ait fait preuve d'une grande originalité en suivant les pas de géant laissés par les maîtres du hard rock. Mais bon, il faut reconnaître que ça fonctionne, et même plutôt bien. Le son est là, le chant aussi et bien entendu, une très grosse énergie se dégage de tout ça. On a même à une petite reprise et si mes souvenirs sont bons, il s'agit de « Iron Fist ».

Les toulousains de ALEA JACTA EST ayant pris du retard, ce sont les islandais de THE VINTAGE CARAVAN qui prennent d'assaut la scène du Panic Fest. Il ne s'agit plus là d'un petit groupe mais d'une belle signature du label Nuclear Blast. Nous faisons cette fois un retour aux belles années du rock quand tout restait encore à faire, les années 70. THE VINTAGE CARAVAN ré actualise les influences de toute une génération, BLACK SABBATH, LED ZEPPELIN, JIMI HENDRIX... Nous devons nous rendre à l'évidence, ce style ne vieillira jamais, surtout lorsqu'il est exécuté avec un tel brio. Ces jeunes musiciens sont à la hauteur de leurs aînés et ceux-ci peuvent être fiers d'avoir influencé un tel groupe. Óskar LOGI à la guitare et au chant se donne à fond, avec un niveau qui n'a rien à envier à un Zakk WYLDE au début de sa carrière. Il en va de même pour Alexander ÖRN qui torse nu s'en donne à cœur joie à la basse et Stefán ARI qui maltraite ses fûts avec rage et passion. Une performance réussie et encore une belle découverte. Un combo à suivre de près.

ALEA JACTA EST arrive enfin sur scène et le ton change quelque peu puisque l'on retrouve le metalcore tant apprécié par la jeune génération. Là encore, la sauce prend très vite. Il faut dire que l'arrivée imminente de DAGOBA échauffe les esprits. Et puis il faut dire qu'ALEA JACTA EST s'y prend bien. En à peine 10 ans le groupe toulousain a su s'imposer comme une valeur sûre de la scène hardcore et underground française. Et c'est donc sans surprise que le groupe nous distille un show de qualité avec une énergie écrasante lors de cette deuxième édition du Panic Fest.

DAGOBA est actuellement sur sa tournée « Born Twice » et pour le coup ce nom correspond bien à la situation dans laquelle se trouve encore le groupe à l'heure actuelle. Avec le départ de Franky COSTANZA et Z du groupe en mai, nous étions un peu tous dans l'attente de ce qu'allait donner le groupe sur scène après ces surprenantes séparations. Mais bon, ce milieu regorge de bons musiciens et ce sont JL DUCROISET et Nicolas BASTOS (L'ESPRIT DU CLAN, DEEP IN HATE...) qui ont été intégrés respectivement à la guitare et à la batterie. Il s'agit donc bien d'une seconde naissance pour le groupe, un peu comme quand Max CAVALERA a été évincé de SEPULTURA tant Franky COSTANZA est un batteur présent de la scène française. Ce nouveau chapitre du groupe est donc en train de s'écrire actuellement avec cette tournée et donc assister à ce concert c'est aussi apprécier ces nouveaux membres et pour le coup, rien à redire, ils font leur boulot avec entrain. Si tu n'es pas au courant de tout ça et que tu découvres le groupe pour la première fois, tu as l'impression qu'ils sont là depuis des années. Le professionnalisme est de toute manière au rendez-vous dans tous les aspects que donne le groupe à voir sur scène. Riche en expérience, DAGOBA occupe la scène comme personne. Le show est travaillé sous toutes ses coutures aussi bien au niveau des lumières que de l'occupation de l'espace. DAGOBA est une bête de scène, cela va sans dire. Et le public adhère à 200% avec un mosh pit déchaîné, des circles pits et des wall of death évidemment.

On conclue cette soirée comme il se doit avec une autre bête de scène venue tout droit d'Espagne, ANGELUS APATRIDA. Je suis malgré tout assez déçu de constater qu'après le set de DAGOBA une grande partie du public ait déserté les lieu. ANGELUS APATRIDA mérite toute notre attention car depuis 15 ans ce combo se donne à fond dans ce qu'il fait et il semblerait qu'il recueille enfin les fruits de son travail. Les influences thrash du groupe ne sont plus ni à prouver, ni à démontrer. ANGELUS APATRIDA refait surgir du passé les grands groupes du nom, TESTAMENT, MEGADETH en y apportant une touche de modernité qui n'est pas des moindres. Le son, la dextérité, la technique et l'énergie sont plus qu'au rendez-vous. L'heure qui leur a été donnée est largement méritée et ils en font réellement bon usage. Même si la nouveauté n'est pas vraiment au rendez-vous chez ce groupe, il y a tellement de qualités dans leur musique que cela ne compte pas. En tout cas, ce soir, ils nous ont encore démontré que le thrash est une valeur sûre et que rien ne peut l'arrêter. Une belle claque quoi...

Une bien belle journée que celle-ci, même la pluie n'aura pas réussi à gâcher la fête et c'est tant mieux ! La programmation était au rendez-vous sans aucun temps mort. C'était une bonne occasion de faire des découvertes locales de qualités. On attend la nouvelle édition pour 2017 et il ne me reste plus qu'à remercier l'organisation pour son superbe accueil. A l'année prochaine !