SLIM JIM PHANTOM WITH FURIOUS Avec : Cannibal Mosquitos01, Slim Jim Phantom With Furious02 |
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Date du concert : 04-05-2016 | |
Lieu : La Cordonnerie SMAC - Romans sur Isère [ 26 ] | |
Affluence : nc | |
Contact organisateur : | |
Chronique : 10 mai 2016 , réalisée par Franckenstrat - Photographe : Franckenstrat | |
Rien n’arrête Pavillon 666 et votre serviteur roule plein gaz en tant que passager dans la grosse cylindrée de Sergio. Toutefois, nous n’allons pas rouler longtemps plein gaz car les embouteillages pour ce départ en grand week end sont tels, qu’on à même failli arriver à la bourre.
Cela dit, ce soir ce qui motive notre présence sur les routes n’est pas une mince affaire. Nous prenons la direction de la Drôme à Romans sur Isère capitale de la chaussure, sauf que nous n’y allons pas pour acheter des pompes, mais pour une grosse affiche sur la scène de la cordonnerie. A bord du bolide à Sergio c’est l’angoisse car on se doute bien que les Cannibal Mosquitos et Slim Jim Phantom ne nous attendront pas pour débuter leur set. Finalement on fini par arriver un petit quart d’heure avant le coup d’envoi, on a eu chaud !! A l’entrée c’est la fouille maison un peu spéciale et habituelle qui nous accueille, où il faut déposer ses petites affaires dans un joli et minuscule panier rose. On vous les rend tout de suite après bien entendu, mais vu le bordel que je transporte dans mes poches, le mec de la sécu commençait à péter un plomb. J’avais réussi en bon emmerdeur que je suis à créer un véritable embouteillage derrière moi et la Cordonnerie avait quelque mal à faire rentrer tous ses spectateurs alors que le concert était littéralement sold out. Le ton étant maintenant donné, la soirée pouvait donc commencer… Ce soir à La Cordonnerie, les Cannibal Mosquitos jouent non seulement à domicile mais en plus se payent le luxe d’ouvrir pour Slim Jim Phantom. Lorsqu’on fait du rock’n roll de quoi peut-on rêver de mieux si ce n’est de partager un plateau avec un artiste désormais légendaire comme Slim Jim. Les Cannibal Mosquitos ne sont pas en reste non plus et la musique ils la connaissent, même plutôt bien je dirai. Ce sont tous les trois des musiciens expérimentés et confirmés qui jouent pour certains dans plusieurs groupes. Ce soir ils sont particulièrement en forme et vont nous surprendre plus d’une fois avec leur rock’n roll surf un tantinet twist qu’ils vont nous balancer dans les dents. C’est parti avec comme d’habitude un show TV bien kitsch en fond de scène. Ce sont ces petits plus dont ils ont le secret qui font leur marque de fabrique, tout comme leurs combinaisons orange et leurs masques improbables validés « moustique maison ». Ils sont à peine arrivés sur scène que ça part direct en rafales avec Jérôme qui balance les premiers riffs du set tout en écho tape et en trémolo. Même avec leurs combinaisons orange sous lesquelles ils crèvent de chaud, je retrouve les bonnes vieilles inspirations des instrumentaux des Surphonics, d’Eliminators, de Dick Dale ou d’autres plus modernes comme les Messer Chups ou encore les Treblemakers. Le jeu de guitare assez typique et très reconnaissable du surf demande beaucoup de dextérité. Jérôme maitrise parfaitement bien ce style et abat des trilles meurtriers sur sa guitare. Pat mène la cadence à la basse à un rythme effréné et à eux deux, on peut dire qu’ils font le show. Pendant qu’ils mouillent non pas le maillot mais la combinaison, le batteur assure des tempos rapides sur lesquelles se déchaînent les deux autres moustiques invoquant les dieux du twist et rock’n roll sur leurs instruments. Bien entendu quelques bonnes vieilles reprises d’enfer arrangées à la sauce Cannibal Mosquitos viennent agrémenter le set et nos trois moustiques se déchainent devant un public totalement conquis par leur prestation. Dans le même élan, Jérôme n’hésitera pas à descendre de scène pour aller jouer au milieu du public. D’ailleurs dans la délicatesse de sa descente il a failli tout embarquer avec lui. Hé oui, quand les Cannibal Mosquitos font quelque chose, c’est brut de décoffrage et ils ne font pas dans le détail. Pat va même trouver le moyen de nous faire un numéro de musculation impressionnante avec sa basse car le pauvre n’a pas eu de bol, sa sangle à pété avant la fin du set. Toutefois il a tenu bon et ne s’est pas démonté une seconde et a réussi à terminer le show sans un accroc. Chapeau M’sieur Pat !! Mais le set terminé, les Cannibal Mosquitos n’en avaient pas encore fini avec nous. Se saisissant de percussions, c’est au rythme de la samba qu’ils ont traversé toute la salle avant de disparaitre. Alors bien évidement, ce final grandiose et rocambolesque n’est peut-être pas très surf, mais alors qu’est ce que c’était fun de voir défiler nos trois moustiques au rythme du Brésil… On ne peut pas vraiment dire que le changement de plateau fut titanesque. Une fois tout installé, il ne reste que la batterie très rudimentaire de Slim Jim, qui fidèle à la tradition joue la plupart du temps debout. Cela dit en passant, sa batterie aussi cheap qu’elle soit est absolument magnifique. Elle est d’un vert forêt pailleté et se compose d’un tom basse, d’une grosse caisse, d’une caisse claire, le Charley plus crashs et cymbales. Au milieu de la scène trône l'ampli Fender du guitariste de Furious, simplement agrémenté d’une pédale Danelectro Rock a Bye histoire de filer un bon coup d’écho tape au son. C’est vrai que ça fait plus rockabilly… Et puis au sol, il y a la contrebasse, la double bass comme on dit dans le jargon appartenant au contrebassiste de Furious, le groupe de Liverpool qui accompagne Slim Jim sur cette tournée. La salle est à bloc et on sent bien que le légendaire batteur des Stray Cats n’a pas fait le déplacement pour rien. Le public est venu pour entendre non seulement du bon vieux rockabilly des familles, mais surtout les inoubliables titres du trio américain et croyez moi, il va être servi. D’emblée le ton est donné car le set démarre plein gaz avec un « Rumble in Brighton » bien enlevé. Slim Jim éternellement debout donne la cadence tout en chantant, le tout avec une aisance déconcertante. Les deux gaillards de Furious se sont mis sur leur 31 arborant un joli style 50’s tandis que l’enfant de Brooklin comme à l’accoutumée, est plutôt du style décontracté. Le guitariste de Furious nous offre une prestation absolument phénoménale et à lui seul il occupe toute la scène. Il a des faux airs des Brian Setzer autant dans le physique que dans son jeu de guitare, sauf que lui porte la cravate lacée des bluesmen du Mississippi, alors que Brian avait plutôt un look de bad boy. Les titres s’enchaînent sur un rythme effréné pendant que dans le public nous révisons tous les plus grands standards du rock’n roll. C’est un réel plaisir que de pouvoir réécouter du Cochran, du Gene Vincent, du Johnny Burnette, ou autre Dale Hawkins. Même les grands bluesmen sont présents ce soir au sein de la set liste. On y retrouve du Big Joe Turner tout comme Arthur Big Boy Crudup et son « That’s allright mama » immortalisé par Presley. Le trio va même nous faire une reprise absolument magnifique de la version des Rolling Stones de « It’s all over over now », le fameux standard de Bobby Womack. On pourrait encore discuter de la set liste pendant des heures tellement cette dernière était excellente et chargée d’un véritable passé musical. Pendant que le gratteux de Furious se déchaîne en s’agitant comme un diable sur scène, le contrebassiste lui non plus n’était pas en reste. Slim Jim assure la partie principale du chant et le contrebassiste les contre-chants. Il a même chanté deux ou trois morceaux dans un style très personnel et assez rocailleux dans un pur esprit rock’n roll. Bref, le rockabilly ce n’est pas de tout repos et je vous assure que nos trois gaillards ont mouillé la chemise et n’ont pas fait les choses à moitié. Encore une fois Slim Jim à su parfaitement orienter son choix en prenant avec lui les gars de Furious. On peut largement dire qu’ils ont un sacré niveau et qu’ils en ont sous la semelle. Dans les vidéos qui accompagnent cette chronique, je vous en ai placé une de Furious afin que vous puissiez découvrir cet excellent groupe si ce n’est pas déjà fait. Durant le concert, Slim Jim est venu s’agenouiller en bord de scène près d’un petit garçon qui était assis là et lui prenant la joue il lui a dit : « Il faut sourire mon grand, t’’es à un concert de rockabilly, c’est génial !! ». Il reviendra d’ailleurs le voir à la fin du concert avant de s’éclipser et de signer quelques autographes au public. Je souhaiterai conclure en disant quelques mots sur Slim Jim qui est un homme simple et agréable. De son vrai nom Andy McDonnell, lui et ses deux amis, Brian Setzer et Lee Rocker ont su dès 1981 apporter un nouveau souffle à la musique et au rockabilly alors qu’à l’époque, c’était la nouvelle vague anglaise du heavy metal qui faisait rage. Ils ont su s’insérer au milieu de tout ça, se faire leur place, être reconnus et devenir quelque part des légendes incontournables du rock. Les Stray Cats étant un groupe toujours plus ou moins en standby, Slim Jim a joué dans de nombreuses formations dont une particulièrement excellente qui s’appelait les « Head Cat » et qui a malheureusement pris fin avec le décès tragique de son ami Ian Fraser Kilmister que nous connaissons tous sous le pseudo de Lemmy et que nous regrettons beaucoup. Slim Jim et les Furious nous ont beaucoup donné ce soir à la Cordonnerie. Ce fut du pur plaisir et du rêve dans une ambiance sympathique, nous pouvions donc prendre le chemin du retour en trainant une charrette pleine d’étoiles avec du bon vieux rock’n roll plein la tête. Pavillon 666 était fier d’être présent pour couvrir cette date incontournable. Merci à la Cordonnerie pour son accueil. Continuez de nous dégoter des affiches pareilles, c’est tout juste énorme. |
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