CHRONIQUES CONCERTS

La scène locale est a l'honneur pour ce vendredi soir, trois formations franciliens œuvrant dans un univers rock musclé sont venus fouler les planches du pub ADK.

Les protagonistes proposent des formats réduits ne permettant pas d'à peu près. Au programme MadSeeds trio aux allures rock métal, Hover Dust duo rock déluré et The Streamliner trio stoner métal.


Malgré la faible affluence, qui va perdurer toute la soirée, MadSeeds dévoile des compositions intéressantes et accrocheuses que ce soit dans des modèles hard ou dans des thèmes plus puissants et énergiques aux allures thrashy, heavy ou en hommage à Lemmy. Le duo rythmique conduit par Clément (batterie) et Lucie (basse) maintien le cap sans failles et sans extravagances. La prestation de Antoine (guitare, chant) est plus délurée, s accordant des passages plus euphoriques lors de ses soli ou pendant les phases sans vocaux. Son attitude plus excentrique contraste avec celle de Lucie, mais équilibre parfaitement l'ensemble visuel. le trio, par sa tonicité et sa volonté dans découdre, délivre un set mettant toute l'assistance à sa cause. A revoir plus longuement.


Le format est sensiblement différent mais la motivation et l'énergie sont tout autant de mise pour la prestation de Hover Dust. La formation est conduite par deux musiciens Pierre B. (guitare, chant) et Pierre C. (batterie) évoluant dans une ambiance rock poussiéreuse et musclée. La voix écorchée de son vocaliste, les riffs rugueux, la frappe énergique posée sur les fûts invitent le maigre public à entrer dans la danse. Pierre B. En toute simplicité et humilité, Hover Dust prend possession de la scène , en qualité de frontman se joue de l'assistance avec humour et respect. Le positionnement et la prestance des musiciens ne font pas ressentir que le groupe est un duo. Avec aisance, les "Pierre" remplissent l'espace, animent le set sans surenchères, comblent l'instant lorsque le guitariste doit changer à deux reprises une corde. Une seconde partie de soirée et une sympathique découverte, demandant à se pencher sur les activités du duo qui doit éditer un EP prochainement épaulé d'un bassiste reconnu.


Place à Tina (basse, chant) et ses compères Benji (batterie) et Axel (guitare) pour une nouvelle séance de rock engagé modelé aux sonorités garage, stoner...mais aussi de teintes venues des milieux funk, soûl, bluesy lors des interventions solitaires de son six cordiste. Le trio délivre des titres engagés, directs en mesure de mettre les cervicales à rudes épreuves. La vocaliste ne fait pas dans la dentelle, hormis lors de morceaux plus mélodiques, son chant est rugueux, ravageur à l'identique de sa prestation éloignée de son micro lors des instants sans voix. Son partenaire du rythme tanne les peaux de ses fûts et travaille le métal de ses cymbales, pas question de mollir ou de s'endormir, le kit doit délivrer d'intenses émotions. Tantôt agressif par ses riffs lourds et tranchants, tantôt agile, appliqué et groovy par ses soli issus d'influences variées, Axel manie sa guitare en toute humilité mais avec une efficacité certaine. Le duo du devant de scène assure une prestation intense, généreuse et soignée. A l'image des échanges entre Tina et le public. Le set donné par The Streamliner pour cette clôture de soirée est investi, riche en intensité.


Gratuites, les découvertes du pub ADK permettent aux quidams d'assister à la mise en scène de formations à potentiel dans un format de proximité et de convivialités avec les musiciens. Ces soirées mettant sous les projecteurs des formations de rock musclé sont des expériences nécessaires à la vie et survie de la scène française.