PERIPHERY Avec : Good Tiger01, Veil Of Maya02, Periphery03 |
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Date du concert : 14-12-2015 | |
Lieu : CCO - Villeurbanne [ 69 ] | |
Affluence : 400 | |
Contact organisateur : | |
Chronique : 22 décembre 2015 , réalisée par Franckenstrat - Photographe : Franckenstrat | |
Les filles de Sounds Like Hell Productions ont une nouvelle fois réussi à transformer le CCO en véritable hall de gare. Quelle cohue !! Décidément, elles tapent juste à chaque fois et leurs concerts sont pleins à craquer.
Ce soir, trois groupes aussi divers que variés sont à l’affiche. Franchement je ne sais pas comment je vais faire pour vous expliquer tout cela, mais il va bien falloir pourtant que j’y arrive. Ce n’est certes pas la difficulté de chroniquer trois groupes, ça c’est sur car j’ai fait bien plus colossal, c’est surtout le challenge de chroniquer trois groupes avec lesquels je n’ai pas particulièrement accroché. Fidèle à mes principes et à mes habitudes, je vais toutefois essayer de rester objectif au maximum afin de vous décrire au mieux tout ce que j’ai entendu. Quant à vous dire ce que j’ai vu, ce sera difficile, l’éclairage du CCO étant ce qu’il est, excepté pour Périphery. Quand je vous dis que j’y vois mieux dans ma cave… Le premier combat de la soirée commence et c’est un groupe nommé « Good Tiger » qui sera le premier à fouler le tatami du CCO. Avec un single plus un album sorti en novembre 2015, ce groupe n’existe en fait que depuis peu de temps. Il rassemble tout un tas de musiciens qui possèdent tous un excellent CV et sont tous issus de groupes différents qui sont tous de grosses cylindrées. Sur le fond, il n’y a vraiment rien à redire. Le groupe est composé de quatre excellents musiciens qui envoient une sorte de metal progressif plutôt hargneux et ça crunche sévère dans les amplis. Le problème, c’est qu’ils ont un chanteur et c’est bien là que le bât blesse. Ce chanteur style beau brun ténébreux tendance latino possède une voix assez haut perchée qui ne se pose pas judicieusement et esthétiquement sur ce que font ses collègues instrumentistes. Très franchement, et sans vouloir être médisant, on aurait dit Kool & The Gang essayant de faire du rock un peu poussif. J’ai été sacrément déçu par ce premier groupe. C’est fort dommage car les musiciens ont fait une prestation de haute volée sur un thème de rock progressif un peu hargneux et ça par contre c’était franchement réussi. C’est parti pour le changement de plateau et l’entrée en scène des américains de Veil Of Maya. Quand même 5 albums dans la musette du quartet de Chicago, ce qui n’est pas mal pour un groupe qui existe depuis 2004. Au niveau qualité, on monte direct de plusieurs crans car voici un groupe habitué aux tournées intensives avec beaucoup de dates. De plus, Veil Of Maya possède déjà une renommée internationale et a joué à de nombreuses reprises avec de grosses cylindrées du genre Unhearth ou encore Animals As Leaders. Leur musique possède tout de même quelque chose d’accrocheur. C’est un mix de tout un tas de tissus sonores tels que le metal, le thrash, le hardcore, le death ou le metalcore. C’est vrai que ça à l’air plutôt complexe au premier abord, mais le résultat final donne plutôt quelque chose de progressif entre voix claire et voix aux accents metalcore avec un énorme kick à la batterie qui expédie de la grosse mesure plutôt agressive. Le set est meublé d’importantes parties mélodiques qui viennent faire contraste avec les côtés incisifs de la construction des titres de Veil Of Maya. Leur show est assez énergique et même si cela fait un peu soupe pour ados en manque de sensations musicales, la pilule passe quand même. Lukas Magyar leur nouveau chanteur depuis 2014 se défend particulièrement bien. Il arrive parfaitement à alterner le chant clair et le chant hurlé et possède une voix assez mélodieuse. Pour vous faire une idée, vous pouvez toujours écouter le dernier opus de Veil Of Maya, « Matriarch » qui est sorti en 2015. C’est au tour des américains de Periphery de fouler la scène du CCO. J’avoue que cela me prend un peu à contrepied car je n’ai pas l’habitude que Washington DC soit accolé à ce genre de musique et de prestation. Déjà dix ans d’existence et trois albums à la clef, c’est le genre de groupe qui s’est fait connaître à la force de son boulot, sans promo, ni pub, ni rien. Je leur tire mon chapeau car nous sommes depuis longtemps rentrés dans une ère de lèche pompes où tout un tas de groupe, surtout des groupes de merde qui se croient absolument tout permis, comptent sur la générosité universelle pour pondre leur galette tout en oubliant très vite ceux qui les ont soutenus et aidés. Je déteste ce genre de procédé et ces petites méthodes mesquines et arrivistes, c’est bien pour cela que je salue le culot monstre de Periphery qui s’est payé le luxe de faire un gros pied de nez à tout le monde rien qu’en s’appuyant sur la force de leur travail. Chapeau les mecs !! Ce qui est la grande classe chez Periphery, c’est qu’ils nous ont foutu des light partout et ça pour les photos c’est super. Même si je n’adhère pas spécialement à la musique qu’ils pratiquent, je dois reconnaitre qu’ils le font avec talent et ce fut un très gros show digne des plus grands. Par contre au niveau du son, c’était un vacarme épouvantable et ça frisait la bouillie sonore. Non seulement sur scène il y a trop d’instruments, par exemple trois guitares c’est beaucoup trop, alors que deux suffisent très largement, mais en plus le sonorisateur règle tout dessus. Par conséquent cela fait un bordel du tonnerre. La musique de Periphery est intéressante du fait que ce groupe est parfaitement ouvert. C’est un savant mélange d’electro, de metal en tout genre, de rap, de hardcore, de rock progressif etc. Il ne manquait que du folklore bavarois et les mystères des voix bulgares et la fête était complète. Il faut tout de même avouer que c’est musicalement pêchu et qu’il faut avoir le niveau pour suivre. Les musiciens de Periphery sont par conséquent très bons et très techniques. Le chanteur est un gars très charismatique qui affiche une sacrée présence et arrive à nouer un lien assez fort avec le public durant tout le set. Vocalement il possède un registre assez clair qui convient parfaitement au tissu sonore de Periphery et qui fout un grand coup de pied au cul à toutes ces voix surfaites qui sont mi figue, mi raisin à toujours se caler entre le growl du death metal et la voix de castra dans les secondes qui suivent. Seules choses un peu étranges, ce sont ces parties de musique un peu new age qui viennent s’intercaler entre les titres ce qui provoque quelques enchainements étranges. Il ne me reste plus qu’à remercier toute l’équipe de Sounds Like Hell Productions pour avoir convié Pavillon 666 à partager cet évènement à leur côté. Je tiens également à les féliciter pour le travail absolument énorme qu’elles auront toutes les trois accompli avec l’aide des bénévoles durant l’année 2015. Elles nous ont fait partager une programmation absolument incroyable durant toute l’année et lorsque je vois ce qu’elles nous ont déjà préparé pour 2016, j’en ai déjà mal au doigt qui appuie sur le déclencheur de l’appareil photo. Bravo à toutes et à tous, ne lâchez rien !!! |
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