LEFT LANE CRUISER Avec : James Leg01, Left Lane Cruiser02 |
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Date du concert : 04-11-2015 | |
Lieu : Marché gare - Lyon [ 69 ] | |
Affluence : 320 | |
Contact organisateur : | |
Chronique : 10 novembre 2015 , réalisée par Franckenstrat - Photographe : Franckenstrat | |
Avec ou sans jambe ? Bon ben finalement ce sera avec car hourra, James LEG fini par débarquer avec beaucoup de retard car il était prisonnier des embouteillages.
Je ne vous raconte pas la course dans les couloirs du Marché Gare où le matos de l’américain défile à toute allure direction la scène où lui et son batteur auront juste le temps de faire un bout de balance avant que les hostilités démarrent. Par conséquent les portes tardent à s’ouvrir et nous avons de plus en plus de mal à respirer dans les couloirs tant nous sommes nombreux ce soir. Pour cette date absolument exceptionnelle où les Left Lane Cruiser sont venus enflammer la scène lyonnaise, je vous garanti que le Marché gare était plein à craquer. Je ne l’avais pas vu aussi plein depuis bien longtemps. A titre indicatif j’ai indiqué que nous étions 320, mais il est tout à fait probable que nous étions plus. Quoi qu’il en soit, c’est dans une salle bondée et bouillante que débute pied au plancher, le set du sudiste James Leg. Si Jerry Lee Lewis, un des pionniers du rock que l’on surnommait aussi The Killer, dont la spécialité était de foutre le feu à ses pianos, était considéré comme un virtuose du genre, je me demande comment on pourrait qualifier la musique de James Leg tout autant explosive et déjanté que celle du louisianais. Natif du Texas et influencé par les plus grands musiciens de blues, James grandit dans Tennessee et va devenir très jeune un virtuose du piano en particulier dans un registre gospel. Il est surtout connu pour être le pianiste du groupe de blues rock, The Black Diamond Heavies avant de commencer une carrière solo déjà riche de deux excellents albums. Dès les premiers accords plaqués sur le clavier, James Leg affiche direct la couleur et nous pijons de suite qu’il n’est pas venu pour étendre le linge, mais plutôt pour mouiller le maillot et croyez moi, ça va plus transpirer que sur un terrain de football. Chaussé de ses santiags bien fatiguées par les routes parcourues, James à tout son arsenal aux pieds et ça envoie tout autant qu’avec ses deux mains. Pédale de sustain, pédale de volume, pédale fuzz, effets de modulation, pédale wah, rien ne manque et tout en plaquant des accords rageurs sur ses claviers, James mène une vraie danse en jonglant d’un effet à l’autre. Son set 100% rock’n roll et particulièrement entrainant est une véritable leçon de blues rock. James Leg est uniquement accompagné par un jeune batteur d’un niveau totalement exceptionnel qui lui donne la réplique. Baguettes tenues à l’envers, ce jeune gars frappe des tempos démoniaques à en démolir sa batterie. C’est franchement du très gros niveau à tout point de vue. Les titres les plus furieux s’enchainent les uns derrières les autres, avec une petite ballade par ci par là de temps à autre et James dégouline de sueur comme s’il faisait 50° dans la salle. Sous ses claviers, c’est une vraie mare et je me demande s’il ne va pas finir par provoquer un court circuit. Les effets et les santiags du texan gasouillent dans la sueur, mais même trempé comme un rat James Leg ne faiblit pas et trouve même l’énergie de passer à la vitesse supérieure, mettant en transe un Marché Gare complètement conquit. Je ne sais pas combien de morceaux James Leg nous a envoyé dans les dents, mais je peux vous dire qu’il ne s’est pas foutu du public car son set a duré un bon moment, même si nous ne l’avons pas vu passer. Pour vous la faire courte, ce fut un pur moment, un véritable déluge de blues et de rock’n roll, merci Reverend James Leg. La météo se corse sur le Marché Gare puisque la prochaine tempête nous arrive tout droit de l’Indiana avec les Left Lane Cruiser et leur blues rock à la sauce garage. Tout en puissance et tout en slide, le set débute à 100 à l’heure sur du Delta blues revisité à leur sauce. Casquette vissée sur la tête, marqueur à dédicaces rivé au col du tee shirt, Freddie armé de sa gratte résonator électrifiée balance son chant rocailleux de bluesman avec une aisance déconcertante. Freddie est un blanc qui chante comme un black. Il nous balance quelques anecdotes ou commentaires perso entre les morceaux avec un effroyable accent yankee auquel il est difficile de comprendre quoi que ce soit, ce qui est finalement assez drôle. Campé sur sa chaise avec un tas de canettes à ses pieds et bottleneck à l’auriculaire, Freddie nous balance un son pas possible. Sur scène ça blues, ça crunche, ça slide et le tout est enjolivé par la magnifique voix de Freddie qui suinte la poussière et la chaleur des routes interminables du Mississippi. Rapidement la magie opère puisqu’on se prend presque à rêver de ces mecs en costard dans les années 30 qui faisaient de l’auto stop, flight case en main, se baladant de villes en villes. Riches de déjà sept albums, dont un avec leur ami James Leg, les Left Lane Cruiser sont ce nouveau souffle du blues que nous attendions tant depuis le blues revival du début des années 90. Sauf que maintenant, cela devient plus intéressant car le son s’est durci et le ton est monté de plusieurs crans. Une autre forme de blues est née plus en adéquation avec son époque et les ricains de Left Lane Cruiser font partie de cette nouvelle vague. Joe Bent à la basse est d’une régularité sans égale et appuie le chant de Freddie avec une voix assez exceptionnelle. Il nous en fera d’ailleurs profiter pleinement avec ses fameuses performances où il s’accompagne de son Slidin’ Skate Board, une sorte de concept de lap steel mais fabriqué avec une planche à roulettes. Cet instrument relativement rudimentaire puisqu’il est composé de bric et de broc sonne relativement bien. Cela pourrait encore donner des idées à Seasick Steve pour améliorer son panel d’ustensiles dans la veine de ses instruments complètement atypiques. Le skate board est accordé un peu à la façon d’une Weissenborn et le son est terrible. Joe Bent nous interprétera ainsi quelques morceaux de blues bien percutant à l’aide de son « instrument » et de sa voix totalement magique et taillée pour le blues. Celui qui va le plus en baver durant tout le set, c’est Pete Dio à la batterie. En effet, il est arrivé relativement mal en point avec des béquilles et semble souffrir de la jambe gauche. Malgré cela, il tiendra bon tout le set et même plus que cela, mais il demandera à ses potes que le rappel soit un peu écourté car visiblement il n’en peut plus. En tout cas, il sera chaleureusement remercié par le public qui va l’ovationner comme pas deux. Pour les petites anecdotes en sus, Freddie va également jouer sur gratte électrique délaissant quelque peu sa fameuse gratte résonator. La bouteille de Jameson que les trois bluesmen ont amenée sur scène va voyager un peu dans le public lorsque Freddie décide de payer sa tournée. Et pour finir le set en beauté, d’un seul élan et tout en souplesse, Freddie va littéralement se balancer dans le public qui va le porter tel le roi suprême du Marché Gare. Une très belle image pour finir la soirée. Un immense merci à Mathias et à toute l’équipe de l’association Merci Bonsoir pour avoir convié Pavillon 666 à cet évènement. Merci également à toute l’équipe du Marché Garé pour leur accueil. Un grand merci à James Leg et aux Left Lane Cruiser pour cette soirée mémorable, avec une pensée toute particulière pour Freddie Evans dont la gentillesse et la disponibilité ne rendent que plus magiques des soirées comme celle-là. |
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