CHRONIQUES CONCERTS

Le thème de la soirée est lancé : For a few chainsaw more !!!
Obligation de laisser ses flingues à l’entrée.

Ce soir les Chainsaw Blues Cowboys ont choisi La Marquise pour la release party de leur tout nouvel album « For a few chainsaw more ».
Ils ont quand même trouvé le moyen de nous faire le coup de venir sans l’album…

Bah alors les Chainsaw Blues Cowboys, qu’est ce que c’est que ce far west ? Nous comptions sur ce nouvel album nous autres, on ne va pas toujours s’écouter que « The good the bad & the chainsaw » toute notre vie.
Heureusement que vous êtes super bons et que vous avez une fois de plus foutu le feu, sinon ça aurait pu se terminer du style « La Marquise sifflera trois fois ».

Du coup, c’est dans une Marquise bien remplie (sans jeu de mots graveleux) que le set des grenoblois commence avec James qui donne déjà de la voix, washboard en main et foot drum aux pieds, tandis qu’Erich fait déjà glisser son bottleneck sur une gratte au son bien crunchy.

Quel plaisir d’être là. C’est reparti pour un déluge de son bien roots qui sent bon le Delta, le bayou et la poussière.
Moi qui me retrouve plus régulièrement à chroniquer des soirées « Hardcore, muscle et karaté », le menu de ce soir fait le plus grand bien et sera plus dans le genre « Blues, cowboys et tronçonneuse ».

Durant leur set résolument énorme puisqu’il va comporter la bagatelle de 22 morceaux, les Chainsaw Blues Cowboys ne vont pas cesser de nous faire rêver et de nous faire voyager à travers toute la richesse et la diversité de la musique noire américaine.
Rien ne leur échappe, le Blues, le Swing, le Rythm’n Blues, le Rock’n Roll, le Négro Spiritual, tout le répertoire y passe et sur tous les tempos.

Il y aura également quelques séquences nostalgiques avec de belles et bien sombres ballades, notamment celle qui a été écrite pour leur ami disparu.

Pour la question musique à proprement parler, nous avons toujours du mal à croire que les Chainsaw Blues Cowboys ne sont que deux. James est le roi de la percussion et son Foot Drum de chez Farmer qu’il a fait fabriquer sur mesure aux USA est une véritable machine de guerre sous les semelles de ses bottes.

Quant à sa voix, que vous dire de plus, je crois que James est noir. Son chant est aussi puissant et rugueux que pouvait l’être celui des premiers grands interprètes de Blues au Mississippi car ces hommes n’avaient pas ou peu d’amplification, donc il fallait avoir une voix puissante.
Quoi qu’il en soit, le chant de James possède tout le feu et toute l’âme du Blues.

Fidèle à son habitude, James sait particulièrement bien chauffer le public et faire monter la salle en pression. Son langage est toujours simple et sans frime avec une bonne grosse teinte d’humour. Un enchantement pour le public qui se prête à tous les jeux et qui participe à fond dans une ambiance communicative et bon enfant.

Erich, même s’il est de la même trempe que son acolyte, reste toujours un peu plus discret. Lui c’est le slide man plus que le front man. C’est également l’homme à l’harmonica qui lorsqu’il l’utilise, il sait lui donner une profondeur de son absolument magique avec cette reverb et ce poil de delay qui font toute la différence.

Quant à ces grattes, c’est le festival à chaque récital. De la strat sur les titres qui demandent un son plus sec et des rythmiques endiablées bien bluesy. Son autre gratte avec ses excellents micros P90 qui répondent du tonnerre au glissement du bottleneck et sa magnifique Archtop qui semble avoir déjà un sacré vécu, mais un son absolument magnifique et inimitable sur les Blues profonds tout comme les Blues les plus rythmés. Jouée en slide comme le fait Erich, cette guitare est une véritable tuerie. Au trois premières notes on la reconnait et là attention, saga Blues du Delta, attention les secousses !!
Surtout qu’en plus, les grenoblois pratiquent ce que j’appelle le « Blues Core » avec cette reprise complètement atypique de Blind Willie Johnson : « Soul of a man ». Du délire quoi !!

Comme d’habitude, les Chainsaw Blues Cowboys déboulent sur scène, tu prends 22 titres dans la face et tu n’as même pas vu le temps passer. Je crois que c’est l’art des groupes de haut niveau qui pratiquent une excellente musique et qui savent jouer avec leur cœur et leur âme. This is the soul of these men…

Retrouvez les Chainsaw Blues Cowboys sur leur page Facebook, ainsi que sur leur site officiel : https://www.facebook.com/TheChainsawBluesCowboys?fref=ts
http://tcbc.fr/

Un grand merci aux Chainsaw Blues Cowboys pour ce magnifique concert. Egalement un énorme merci à l’association « Machina Vapora » pour avoir convié Pavillon 666 à cet événement, avec une mention spéciale pour l’accueil chaleureux d’Aymeric, l’homme à la redingote rouge faite sur mesure s’il vous plait !!