LES SALES MAJESTÉS
Avec : X SYNDICATE, TAGADA JONES, LES SALES MAJESTES
  Date du concert : 04-04-2015
  Lieu : L'Alhambra - Paris [ 75 ]
  Affluence : 500
  Contact organisateur : http://www.enrageprod.com/
 
 
 
  Chronique : 11 avril 2015 , réalisée par RDpix - Photographe : Rémi DEROCHE/RDpix
   
Moins d’un mois après le tonitruant hommage à Schultz donné par la scène métal/punk française, me voilà de retour sur les lieux des faits. Ce coup-ci, ce sont les Sales Majestés et Tagada Jones qui ont partagé l’affiche et la scène de l’Alhambra. Et pour l’occasion, ils ont invité un groupe parisien qui fait son retour sur scène après une longue absence, j’ai nommé X Syndicate.


Le groupe est composé de 4 filles bien déjantées qui se partagent les micros ainsi que les instruments à cordes. Le seul chromosome Y sur scène était le batteur qui s’est fait discret derrière ses fûts sans néanmoins rater le moindre temps. Le groupe joue dans un registre naviguant entre un métal bien construit et un punk rythmé par certains passages aux sonorités plus proches du hardcore. Et le tout a franchement de la gueule. Force était de constater que les filles qui ne payaient pas de mine en arrivant sur scène nous ont tous scotchés sur place. Leur set d’une puissance incroyable a su mettre tout le monde d’accord. Chaque morceau était ponctué par des acclamations sincères et les encouragements de la foule.

La chanteuse survoltée y était pour beaucoup. Elle débordait de rage aussi bien durant les phases de chant que pendant les passages plus instrumentaux. Le reste de la troupe occupait également bien la scène. Il n’était pas rare de voir une des guitaristes décrocher de devant son pied de micro pour aller jouer plus loin, aux cotés de sa collègue bassiste.

X Syndicate nous a servi un set qui dépotait méchamment. Une grosse baffe dans la gueule. C’est énervé, bourrin et sacrément efficace. Je conseille vivement le groupe à ceux qui croiseraient leur tournée. Et tant qu’on y est, un coup de pub ne leur fera pas de mal : leur nouvel album sort le 8 mai prochain et s’appelle Dead or Alive.

Setlist :
- Drunk Dead
- Red Light
- Bikini
- Behaviant
- Six Pack
- Lost Control
- Foes
- Bad Seeds
- Fight
- Trashvision
- 2 Seconds Lower



C’est une batterie Yamaha noire ornée d’un serpent blanc qui est remontée en lieu et place de la précédente. Elle annonce sans ambigüité l’arrivée imminente de Tagada Jones. Les décors étaient vite mis en place et les balances rapidement effectuées. C’était enfin Niko, Stef, Job et Waner qui foulaient les planches de l’Alhambra. Comme à leur habitude, les musiciens ont tout donné du début à la fin. Et ce n’est pas un petit incident nécessitant quelques points de suture sur la joue la veille du concert qui a freiné le chanteur. Pansement en place, Niko a mené ses troupes, guitare à la main pour réveiller les rares punks qui auraient eu l’audace de s’endormir malgré la prestation du groupe précédent.

La foule déchaînée n’a pas attendu longtemps pour se mettre à sauter sur place. Les pogos s’enchaînaient et les punks, des très jeunes comme des plus âgés, se sont succédés sur scène pour sauter et se laisser porter par la foule.

Tagada Jones nous a encore une fois fait un étalage de son large répertoire. Nous avons même eu droit à un nouveau morceau intitulé « Je Suis Démocratie ». Et comme d’habitude, on en aurait volontiers repris un peu plus.

Setlist :
- De l’Amour et du Sang
- Instinct Sauvage
- Le Chaos
- Yech’ed Mat
- Pavillon Noir
- Descente aux Enfers
- Tout Va Bien
- Zéro de Conduite
- Cargo
- Les Nerfs à Vif
- Vendetta
- Dissident
- Je Suis Démocratie
- Plus de Son, Plus d’Image
- Le Feu aux Poudres
- Superpunk
- Karim et Juliette




C’était, logiquement, au tour des Sales Majestés de clore le spectacle. Ce qu’ils ont fait bien entendu. Mais durant l’entracte, un show du genre inattendu s’est déroulé au milieu de la foule. Un petit malin a eu la merveilleuse idée d’emmener sa vieille tante Paulette voir un concert de punk. Seulement celui-ci a eu l’éclair de génie de remplacer au préalable le médicament de cette dernière par du LSD. C’est donc sous le regard amusé du public encore présent dans la salle que cette dernière a exécuté une danse contemporaine en brandissant fièrement son foulard, le tout sur la musique des balances que l’équipe technique s’empressait de terminer.



Après cet interlude qui était ma foi tout à fait dans les tons, les Sales Majestés sont arrivés sur scène. Je dois dire que j’étais pressé de voir ce que leur prestation allait donner suite à leur chamboulement de line-up récent.

En effet, le groupe a subi un turnover important suite au départ soudain du batteur, du bassiste et d’Arno, le chanteur et frontman du groupe depuis toujours. Rien que ça. Mais les deux membres originaux, Yann et Yves ne se sont pas laissé abattre pour autant. La tournée n’a pas été annulée et le groupe est reparti sur les routes, fort de 3 nouvelles têtes, et un nouvel album est toujours en préparation pour le courant de l’année.

S’en est donc fini de la combinaison de taulard et de la voix de canard d’Arno Futur, mais c’est tout de même son frère Yves qui reprend son rôle et qui chantera dorénavant ses propres textes. Et le résultat est loin d’être décevant. Le groupe est toujours aussi énergique. Les nouvelles compos ont fait leur apparition parmi d’autres plus anciennes. Le style est toujours le même. Les paroles lénino-marxsistes dénonçant le pouvoir des riches, les injustices et inégalités sont toujours au rendez-vous. Le public les chantait bien volontiers de A à Z tout en pogotant. Le groupe n’a laissé aucun temps mort, accélérant même les passages habituellement plus calmes.

Setlist :
- Camarade
- On en a Marre
- Oui j’emmerde
- Je Suis Fier
- Johnny s’en Va-t’-en Guerre
- Sois Pauvre et Tais-Toi !
- Mes Frères
- La Banquette Arrière
- Halte Au Front
- Petit Papa Noël
- Les Vacances
- Tous les Jours
- Dernier Combat
- Chaos en France
- Les Patrons
- La Révolution
- Y’a Pas d’Amour
- Marine
- No Problémo
- (Re) Camarade



Les titres se sont enchaînés à un train d’enfer et nous n’avons pas vu le temps passer. Quand le groupe a annoncé le dernier morceau, « Camarade » (avec lequel il avait également débuté le set) la foule a envahi la scène pour encourager les musiciens et chanter dans leurs micros.
Cette soirée placée sous le signe du punk français nous a une nouvelle fois montré que le mouvement était loin d’être essoufflé. On a beau avoir perdu quelques figures emblématiques du genre – je pense notamment aux Béruriers Noirs ou à Ludwig Von 88 – il est rassurant de voir que certains sont là pour rester et qu’ils ont encore plein de choses à dire.


Un grand merci à l’Alhambra dont l’équipe est toujours accueillante. Je remercie également les groupes pour avoir mis une telle ambiance. Et un grand merci à tous les punks qui ont fait le déplacement.C’est pas toujours facile de se motiver à bouger quand on est un vrai punk. Big up aussi à Tata Paulette qui a su arracher tous ces sourires à la foule.
Et bien entendu merci à Severine de Enrage prod pour l'accred/pass photo.

A bientôt pour de nouveaux live reports.