CELESTE Avec : Celeste, doctor livingstone, deluge, slatsher |
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Date du concert : 14-02-2015 | |
Lieu : Le Brin de Zinc - Chambèry [ 73 ] | |
Affluence : NC | |
Contact organisateur : | |
Chronique : 16 février 2015 , réalisée par Black.Roger - Photographe : Black.Roger | |
L’association Wake Up Dead se devait de fêter dignement la St-Valentin ce samedi 14 Février. Pour ce faire, rien de mieux qu’une soirée bien métallique ravageuse pour l’ambiance. Le titre choisi pour cette soirée sera « adopte une morue fest », et le lieu sera le Brin de Zinc à Chambéry-Barberaz en Savoie, avec son accueil chaleureux, on aime.
Le temps de finir les balances, le temps de réconforter les musiciens avec des pâtes à la tomate, il est presque 20 heures. Alors vite, une dernière mousse avant le déluge (sic) métal proposé par CELESTE, DOCTOR LIVINGSTONE, DELUGE et SLATSHER qui va démarrer incessamment sous peu, vers 20h15 pour être précis. Pour donner le ton de cette soirée romantique, ce sera les Lorrains de SLATSHER qui vont s’en charger avec leur death technique progressif et atmosphérique. Avec déjà un album paru en 2013 « Human Light Leakage » bien accueilli par la critique et un second en préparation, le quintette de Jarny n’est pas spécialement débutant dans la brêche ouverte par GOJIRA, influence reconnue du groupe. Alors il trace sa route afin de se démarquer de ses influences, et il y parvient dans une certaine mesure à l’écoute de ses compositions et à leur interprétation en live. Sauf que ce soir à Chambéry, les premiers titres ont quelque peu souffert de légères approximations et mise en place. Est-ce l’arrivée d’un nouveau bassiste il y a peu qui change la donne dans le line-up ? Peut-être, mais ne crachons pas dans la soupe, la seconde partie de leur set fut au top niveau avec notamment des parties guitaristiques de haut-vol perçant le mur puissant des envois musclés. En plus, Slatsher nous offre des titres instrumentaux comme « Human Error » qui nous montrent des musiciens maniaques dans l’élaboration de leurs titres complexes et bien travaillés dans une ambiance assez froide, brutale, lorgnant vers le « core » parfois pour l’énergie déployée. Bref, bonne découverte de ce groupe qui vient grossir les rangs de formations frenchies méritantes évoluant dans le death/prog actuellement. Set-list en photo. Et puis sur la scène aux lumières éteintes arrive DELUGE, avec dans sa tête les titres de sa démo 3 titres « Mela/Khölé » parue en septembre dernier. DELUGE qui évolue dans une veine black/post-black/ post-core. Compliqué tout ça me direz-vous ? Mais le résultat est là devant nous, avec des compositions glacées dans la nuit de leurs dérives cauchemardesques. Le tonnerre gronde au loin, la pluie tombe sans cesse, c’est le déluge, la délivrance sombre tant attendue qui vous prend aux tripes avec ce frontman qui vous tourne le dos pour mieux revenir en façade cracher sa bile avec férocité. Alors c’est la tempête soudain, les instruments se déchaînent pour se calmer ensuite dans une ambiance intensément glauque voulue par ce groupe, et qui fait son œuvre de toutes façons, que vous le vouliez ou non, vous êtes en quelque sorte pris en otage par leur musique. Un Cult Of Luna sous amphétamines se rapprocherait de la description de leurs compositions avec cependant une voix plus arrachée. Leur set de ce soir fut convaincant, attenons maintenant la suite de leur aventure qui débute seulement, mais qui devrait tenir ses promesses dans le style, si style il y a bien entendu ! Après DELUGE, voici un nouveau déluge qui s’abat sur la scène du Brin de Zinc avec DOCTOR LIVINGSTONE. Ici, on mélange allègrement black, rock n’roll et musique classique en fond d’écran. Avec deux frontmen, dont un complètement possédé, un batteur venant d’ARKHON INFAUSTUS, un bassiste venant du stoner/rock, des guitares folles, ceux de Montpellier ont décidé de nous en mettre plein la vue (et les oreilles) ce soir. Leur black est sale comme le sludge, binaire en diable, parfois, rageur et échevelé. On ne sait plus où donner de la tête notamment quand la formation dérape dans un hardcore « high energy », vous voyez le tableau ? Non, vous ne voyez pas, normal il faudrait que vous participiez à l’un de leurs concerts pour mieux comprendre les déviances excessives, voire burlesques de cette entité, malpropre peut-être, mais qui interprète de façon implacable des compositions inclassables et intenses. Alors, nous avons dégusté dans tous les sens du terme ce show métal dérangé qui nous a plaqué contre les murs de la salle, amen ! Il est maintenant l’heure d’apprécier (ou pas) CELESTE de Lyon. Nous ne verrons les visages des musiciens que quelques minutes pendant leur « check » avant leur set. Ensuite, ce sera la nuit totale où chaque membre du quatuor jouera avec une lampe frontale aux leds rouges dans un épais brouillard. Ambiance particulière donc pour cette formation ayant donné plus de 200 concerts en Europe, Japon et Russie soit dit en passant, sans compter quatre albums parus depuis l’an 2008. Mais revenons-en à cette prestation donnée le samedi 14 février de l’an 2015 au Brin de Zinc quelque part en Savoie. Le quatuor va nous emmener au fond des abysses du black-metal, du hardcore, du sludge boueux aussi avec des compositions lancinantes et fortes en décibels. Tout cela étant éprouvant pour notre esprit embué, englué dans nos certitudes car CELESTE possède l’art et la manière d’aller chercher plus loin sa musique dans un post/quelquechose avec des ambiances malsaines, haineuses et noires comme de l’encre. Chant suicidaire, urgent, jusqu’au boutiste, rythmiques répétitives mais salutaires pour « tenir le coup » et se repérer dans cette mélasse de sons extrêmes qui nous envahit et ne peut se détacher de notre esprit. Entre Neurosis et Blut Aus Nord, il y avait une place de choix que Celeste, à force d’ingéniosité et d’aventures extrêmes, s’est empressé d’occuper. Pour le pire ou le meilleur, il nous impose sa musique et sa puissance maudite, et au bout de 45 minutes à peine, tout se rallume, le voyage au bout de l’enfer noir est terminé, avez-vous su l’apprécier à sa juste valeur ? Moi oui, et je pense que le public scotché à la scène s’est engouffré dans la voie sulfureuse et nauséabonde tracée par Celeste alliant extrémisme sombre et mélancolie black dissonante. Merci les Lyonnais pour ce moment hors du temps et de l’espace. Minuit 15, il est temps de revenir sur Lyon, en ce qui me concerne, dans la nuit noire de février, avec de la noirceur plein la tête après cette soirée métallique assez spéciale avouons-le. Mais une soirée qui a tenu ses promesses. Merci aux organisateurs de Wake Up Dead asso, et bien entendu aux quatre formations pour leurs sets d’enfer ! |
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