AT THE GATES
Avec : Morbus Chron, Triptykon, At the Gates
  Date du concert : 18-12-2014
  Lieu : Trix - Anvers [ Belgique ]
  Affluence : NC
  Contact organisateur : http://www.heartbreaktunes.com/en/home/
 
 
 
  Chronique : 31 janvier 2015 , réalisée par Doc.Douggy - Photographe : Doc.Douggy
   
Ca y est, ils l'ont fait ! Après un retour sur scène en 2007 et plus d'un tour du monde restranscrit sur DVD, il était temps pour AT THE GATES de revenir avec une nouvelle sortie, presque 20 ans après "Slaughter of the Soul" ... Et ainsi apaiser l'appât du gain (entre tournées, compiles, lives, etc...). "At War with Reality" sorti en septembre dernier se voit donc logiquement supporté et défendu dans toute l'Europe en cette fin d'année ( et boudée par la France...).
Rendez-vous obligatoire au Trix d'Anvers (Belgique, 1h30 de Lille) pour d'une part, la dernière date de l'année de votre serviteur, et d'une autre, une date s'annonçant plus que mémorable car pour entourer les Suédois ce soir ce sont d'autres Suédois plus jeunes, MORBUS CHRON ainsi qu'une personne vénérable dans notre petit monde metallique : Tom G. Warrior et son bébé TRIPTYKON.
De quoi frissonner d'avance pour une soirée qui promet d'être dantesque !


MORBUS CHRON qui ouvrent sur cette tournée commence son set devant un parterre déjà bien fourni. Leur Death Metal "old school" nous ramène dès les premiers riffs de "Rippening Life", qui ouvre le set dans la fin des années 80's (influences d'Edvin, petit frère de Nicke Andersson ?!). Riffs incisifs et parfois "heavy", blasts et D-beat, ambiance morbide et mélancolique fleurant avec le Doom et accalmies "folk psychédélique" m'ont déjà fortement tapé dans les écoutilles à l'écoute de "Sweven", sorti cette année et le jeune quintette prend toute son ampleur sur scène ! Le côté cadavérique de ses musiciens flirtant avec l'esprit "Black Metal" scandinave que l'on connaît n'est pas d'ailleurs sans rappeller l'esprit sombre et torturé de HELLHAMMER ou de GROTESQUE qui par conséquent justifie la présence du groupe sur cette tournée.
Le tout appuyé par des lights très travaillés et un son brut, la salle est plongée dans un tourbillon nécrotico-psychédélique orchestré par Robert Andersson, possédé sur son pied de micro, ses hurlements glaçant le sang et ne laissant planer qu'une ambiance de mort dans une salle totalement hypnotisée et emportée dans les abysses par le combo. L'enchaînement "Towards a Dark Sky – Terminus", instrumentale clôturant le-dît album (qui représente d'ailleurs presque toute la setlist si on excepte "Channeling the Numinous", sorti en E.P peut auparavant) prend littéralement aux tripes et voit chacun des instruments prendre place tour ) tour puis au summum s'effacer spot par spot, musicien par musicien pour ne laisser qu'Isak sur cette mélodie, avant que tout s'éteigne...
Une tarte dans la tronche, une ! MORBUS CHRON fait perdurer ces valeurs, du Death metal, du vrai. Et une sacrée leçon.

Setlist : Ripening Life / Aurora in the Offing / Channeling the Numinous / Towards a Dark Sky – Terminus.

Le gros bonus de cette soirée après une entrée somme toute imparable est bien la présence de TRIPTYKON qui étonnamment sont en ouverture alors que les Suisses méritent à eux seuls un headlining. Mais bon, on va pas s'en plaindre et bon coup de promo pour Century Media (qui chapeaute la soirée) car même si énormément de monde est venu pour la tête d'affiche, nombreux sont ceux aussi qui se sont pointés ce soir pour s'engouffrer dans les abysses créées par Tom G. Warrior, abysses dont lui seul à le secret ...
Ambiance mystique au programme permettant de se délecter de la lourdeur ambiante qui ressort des deux sorties de TRIPTYKON, l'énorme "Goetia" laissant planer dès ses premiers riffs ce recueillement qui vous glaçent le sang, absorbés par ses lights et se laissant emportés par "Altar of Deceit" ensuite, seul (-hélas) morceau de "Melana Chasmata" sorti en début d'année... Le plaisir à retrouver deux morceaux de l'ex-CELTIC FROST redonne du peps avec ce côté "rock'n roll" qu'on connaissait à l'époque de la sortie des morceaux, "The Prolonging" qui durera un peu plus de 15 minutes faisant office de dernière offrande. On ressent une certaine complicité entre Tom et ses musiciens, surtout avec sa bassiste Vanja (Princess of Doom !!!), mais surtout une présence sans faille pour un groupe massif qui nous fait limite regretter sa présence qu'en première partie, et donc, une setlist raccourcie qui malgré ses 5 morceaux et ses 45 minutes au compteur, auraient bien mérité une heure de plus !
Les prestations dans le coin de TRIPTYKON étant relativement rares, celle-ci reste LA référence dans la matière, Mr Fischer qui, sans s'imposer, est pourtant une entité à lui seule traversant les époques et sachant retranscrire la complexité et la désolation avec justesse et fureur. Bref, immanquable.

Setlist : Crucifixus (Intro) / Goetia / Altar of Deceit / Circle of the Tyrant / The Usurper / The Prolonging / Winter (Outro).

Et la voilà la tant attendue tête d'affiche ! Avec les embrouilles concernant les frères Björler avec The Haunted, j'avais peur de ne pas les voir réuni sur scène, et pourtant, ces deux-ci, tout autant indissociables que leurs collègues d'AT THE GATES sont présents ! La setlist parle d'elle-même.
Que ce soit un "At War with Reality" qui a prouvé au monde entier que les Suédois, tout en se renouvellant, gardait leur marque de fabrique, celui-ci n'aurait pas fait long feu si la setlist ne se composait que de morceaux tirés dudît album. Et un peu comme avec "Slaughter of Soul" fortement (et bien entendu toujours) mis en avant, les morceaux "Death and The Labyrinth" et "At War with Reality" ont déjà leur afficionados et permettent au quintette d'ajouter à une prestation emplie de morceaux "cultes" pour votre serviteur et 95% de la salle (j'enlève ceux qui venaient exclusivement pour TRIPTYKON juste avant non non, je ne vise personne, hein !), quelques morceaux qui le deviennent déjà. Sachant que 20 ans sont passés depuis leur dernière production, il était donc évident pour Tomas de laisser chanter le public qui reprend en choeur tout autant "Terminal Spirit Disease" qu'un "Nausea" (j'vais pas tous les citer non plus) pour une prestation béton qui fait regretter leur absence sur des dates Françaises... (Au Hellfest pour les plus chanceux.)
Entre nous qu'ajouter?! Si ce n'est qu'AT THE GATES en a influencé plus d'un et je l'espère continuera encore à le faire, la reconnaissance donnée par le public prouvant au groupe que tout comme des Metallica ou autres Slayer, ceux-ci ont écrit une pagte de l'histoire de la musique. Et ce, scéniquement parlant aussi. Le final sur "The Night Eternal" manquant un peu de surprise et laissant comme MORBUS CHRON en début de soirée, quitter les musicos l'un après l'autre la scène... Incontournables ils sont, et incontournable AT THE GATES le restent.

Setlist : El Altar del Dios Desconocido / Death and the Labyrinth / Slaughter of the Soul / Cold / At War with Reality / Terminal Spirit Disease / Raped by the Light of Christ / The Circular Ruins / Under a Serpent Sun / Windows / City of Mirrors – Suicide Gun / Suicide Nation / Heroes and Tombs / Nausea / World of Lies / The Burning Darkness / The Book of Sand. Rappels : Blinded By Fear/ Kingdom Gone / The Night Eternal.

Une bien belle et très mémorable soirée organisée par Heartbreak Tunes (Et Natalia que je salue bien bas pour l'accréditation et sa confiance), chapeautée par un label: Century Media qui prouve ici trois signatures d'excellente qualité, on ne pouvait mieux espérer pour terminer l'année 2014, si ce n'est, peut-être le seul "regret", de ne pas voir TRIPTYKON faire une tournée en headlining. Mais ce soir, MORBUS CHRON, TRIPTYKON et AT THE GATES ne m'ont donné qu'une chose : Envie de les revoir et surtout à nous autres de ne pas louper ni l'un ni l'autre de ses groupes dès que l'occasion se présente. Bonne année 2015 !