CHRONIQUES CONCERTS

Bienvenue à La Rayonne pour une soirée placée sous le signe du heavy metal et du progressif. Cela faisait 5 ans que nous n'avions pas eu l'opportunité de voir Symphony X dans une salle lyonnaise, mais il faut admettre que l'actualité musicale du groupe a été plutôt calme ces dernières années. Le groupe fête ses 30 ans d'existence sans nouvelle sortie. Leur dixième album se fait toujours attendre, mais cela n'a pas empêché le public de venir en masse dans la très belle salle de La Rayonne.

Ce sont les Américains de Edge of Paradise qui ouvrent cette soirée. Venus tout droit de Los Angeles, le groupe officie dans un style hard rock/heavy. Le quintet est mené par la chanteuse Margarita Monet depuis 2011. On y retrouve les codes classiques du genre avec une petite touche de modernité. Il est intéressant de noter que la relève est assurée par des musiciens qui avaient à peine 4 ans lorsque Symphony X a sorti son premier album et qui sont nés l'année de la sortie de The Razors Edge d'AC/DC. Cela entretient l'espoir que le rock n'est pas mort et que le rap n'a pas conquis l'intégralité du public. Edge of Paradise reprend les codes du rock et du metal des années 80, avec une petite touche glam, bien dans l'esprit de L.A. Le groupe distille ses morceaux pendant 45 minutes avec énergie. Ce n'est peut-être pas le groupe le plus original de la décennie, mais le résultat est convaincant et séduit une grande partie de l'auditoire.

Symphony X fait son retour sur scène pour célébrer les 30 ans de leur album Symphony X, sorti en 1994, l'année de la disparition de Kurt Cobain. Le temps passe, et le groupe nous promet un nouvel album depuis quelques années. Feront-ils aussi bien, voire mieux, que Guns N' Roses avec Chinese Democracy ? L'avenir nous le dira. En attendant, le groupe est en tournée, pour le plus grand plaisir de ses fans. En effet, malgré l'absence de nouveaux morceaux, Symphony X jouit d'une solide réputation et d'un répertoire qui tient la route. Michael Romeo est un guitariste d'exception, dont l'influence a marqué de nombreux jeunes musiciens, et ce concert témoigne une fois de plus du niveau impressionnant du groupe. Ces musiciens valent leur pesant d'or, comme le prouve leur entrée en fanfare avec Iconoclast, une très belle pièce de metal progressif. Le groupe est en grande forme et met tout le monde d'accord. Les retrouvailles sont chaleureuses, et cela ne manque pas de toucher Russell Allen, qui exprime son émotion avec un discours en ce sens. N'ayant pas de nouvel album à présenter, le groupe structure sa setlist comme un best of, en piochant dans ses différentes périodes, avec une attention particulière pour Underworld (2015). On retrouve ainsi une douzaine de titres, dont Nevermore, Inferno, To Hell and Back, et Set the World on Fire. En guise de rappel, Symphony X conclut en beauté avec Paradise Lost, Out of Ashes et enfin Of Sins and Shadows.

Cette soirée de retrouvailles a été une réussite. Tout le monde y a trouvé son compte, avec un plaisir partagé. On attend désormais la suite pour ouvrir un nouveau chapitre. Merci en tout cas à Sounds Like Hell pour l'excellente organisation de cette soirée.