CHRONIQUES CONCERTS

Jeudi 11 juillet 2024, Moonfog Production nous conviait à un concert de black metal très attendu avec la venue en terres lyonnaises de nos cousins du Québec, DELETERE et OSSUAIRE, accompagnés pour l'occasion des Auvergnats d'AORLHAC. C'est donc dans un Rock n'Eat bien rempli que ce concert événement a pu enfin avoir lieu dans cette nuit orageuse et noire comme de l'encre.

Afin de débuter ce concert, ce sont ceux de Montréal, OSSUAIRE, qui nous font profiter d'un mix de puissance gluante qui vous colle aux tripes avec des mélodies venimeuses sur des paroles véhémentes d'une rare intensité. Cette horde québécoise nous installe directement dans leur univers mort et tragique à la fois. Leur messe noire, durant laquelle nous avions déjà « communié » lors de l'écoute de leurs enregistrements de 2019, « Premier Chants / Derniers Chants », concrétisée par leur EP « Trimvirat », se révèle triomphante en live. Ossuaire se révèle maintenant comme une valeur sûre du metal noir d'outre-Atlantique actuel. Amen !

Inspirés par la nature sauvage de leurs racines terriennes, les musiciens d'AORLHAC déboulent maintenant devant nous avec frénésie afin de nous « brûler » le corps et l'esprit à l'aide d'un black metal rapide, agressif et sans compromis. Aorlhac enfonce dans nos têtes le clou d'un metal noir tranchant et riffu, propulsé par des textes en français lorgnant parfois vers le death metal et dérivant parfois vers une certaine mélancolie du temps qui passe en évoquant ceux qui ont marqué l'histoire exaltante des terres du centre de la France. Alors, de « La Révolte des Tuchins » à « Nos Âmes aux Mornes Idées » en passant par « Mandrin l'Enfant Perdu » et « La Guerre des Esclopes », nous avons parcouru leurs « terres brûlées » dans une ambiance torride, bien imagée, bien installée par un black metal incroyablement intense !

Avec le second groupe québécois de la soirée, DELETERE, nous entrons dans une autre dimension du metal noir. Celle d'un metal d'écorché vif, foutredieu, dans une certaine nuit souillée et dans des abîmes de putréfaction. Tout ceci est propulsé par un chanteur à la voix d'outre-tombe, qui nous force en quelque sorte à adhérer à ses propos en nous imposant sa présence brutale et perverse. À côté et derrière lui, nous avons des guitares pesantes et un duo basse-batterie incroyablement percutant. Et si, au départ, l'assistance reste assez statique et timide, force est de constater qu'au fur et à mesure des envois, tout va partir en « live » dans le public, qui se révèle de plus en plus excité par les provocations du groupe. Et ce fut donc un certain chaos qui s'est installé dans les caves du quai Arloing ce jeudi soir de juillet. Inutile de vous dire que Délétère a mis tout le monde d'accord, ni plus, ni moins, aargh !

À la fin de cette soirée intense et bien agitée, il ne me reste qu'à remercier les organisateurs et, bien entendu, toute l'équipe du Rock n'Eat, cela va de soi !