CHRONIQUES CONCERTS

C’est Dimanche, alors que fait-on ce Dimanche 6 Août ? Et bien nous nous rendons à St-Maurice de –Gourdans afin de participer à la grand’messe du metal organisée par le SYLAK. Cette troisième journée du festival s’annonce bien encore une fois avec tout ce qu’il faut, à savoir de bon groupes pour enflammer la scène, des festivaliers toujours prêts à en découdre dans des slams de folie et le beau- temps pour ne rien gâcher.
Arrivée en retard sur les lieux, l’ équipe de pavillon666 n’a pu voir les prestations des deux premières formations à savoir BUY JUPITER et GOATFATHER, mais ce n’est que partie remise pour ces groupes locaux.

SVART CROWN
A 13 heures 35, ce sont les brutes frenchies de SWART CROWN qui ouvrent le feu sur un public déjà conséquent. Rien de tel que du bon black/death pour accélérer la digestion et l’on sait que nos amis sudistes ne vont pas décevoir, c’est certain. En ce moment ce quatuor qui tourne afin de promouvoir son dernier album « abreaction » gravit un par un les échelons d’une notoriété bien méritée, en France mais aussi au niveau Européen. JB le Bail, maitre à penser donne le ton d’un metal aux furieuses accélérations, aux passages pachydermiques et aux envois tribaux. Alors fatalement nous ne pouvons qu’adhérer à leur démonstration de force, mais aussi de créativité. Résultat un excellent show donné ce Dimanche au Sylak qui a mis tout le monde d’accord.

REGARDE LES HOMMES TOMBER
Nous continuons dans l’excellence avec le set de REGARDE LES HOMMES TOMBER. Les nantais nous offrent un certain post-black metal d’une rare intensité, d’une rare originalité et épique à souhait. Remarqués lors de la sortie de leur premier album éponyme de 2013, ils enfoncent le clou avec le second intitulé « exile ». A base d’une certaine lourdeur de blasts et de désespoir ils vous tiennent à la gorge et ne vous lâchent plus, comme cet après- midi au Sylak avec une certaine quête de l’infiniment dark et l’on aime forcément. Comment voulez-vous faire autrement ?

ABORTED
A 16 heures 45 les Belges d’ ABORTED ouvrent leur « archaic abattoir » afin de nous présenter leur nouvel enregistrement « retrogore », mais pas que. La bande à Svencho a toujours la frite (sic) et va durant 40 minutes nous retourner la cervelle et le reste à l’aide de son gore-grind-death brutal et sans concession. N’ayant pu apprécier pleinement leur set au printemps dernier lors du show en ouverture de Kreator à Grenoble, je suis pleinement satisfait ce Dimanche. Ne manquait plus qu’un duo avec Julien frontman de Benighted, et ce fut chose faite, aargh !

DOG EAT DOG
Le chien emblème du Sylak n’a qu’à bien se tenir s’ il ne veut pas être mangé par les Américains de DOG EAT DOG. Ces New-Yorkais vont créer un aparté dans cette affiche du Dimanche en nous proposant un show définitivement différent de tout le reste. Au menu du rap-metal-hardcore-hip-hop qui va plaire, ou pas, au public gavé de brutalité depuis ce midi. En effet leur fusion bien admise depuis plus de 20 ans est bien particulière, mais au final après avoir hésité un moment, je suis resté devant la scène en me surprenant moi-même, peut-être le saxo… Bref ce show bien chaud à fait mouche aujourd’hui, il fallait oser.

TROLLFEST
Place maintenant au « true norwegian balkan metal » avec les inénarrables nordiques d’Oslo. Vous avez aimé leur dernier opus en date « helluva », alors vous allez apprécier leur show oh combien festif aujourd’hui au Sylak. D’ailleurs le public ne s’y est pas trompé et a fait largement la fête avec eux au son des guitares bien sûr mais aussi du saxo et de l’accordéon, le folk-metal avec orchestre carnavalesque, ça marche !

CROWBAR
Plus sérieux le sludge boueux de Louisanne avec à sa tête l’indéboulonnable guitariste/chanteur Kirk Windstein, CROWBAR va maintenant nous présenter un set habituel de gros riffs bien pesants, bien écrasants mais toujours bien inspirés. Alors les amateurs dégustent une nouvelle fois et les autres écoutent cette démonstration sortie tout droit de la Nouvelle Orléans.

BRUJERIA
Nos mexicains préférés du death-grind, BRUJERIA, sont maintenant là devant nous, machette au côté de l’un des deux chanteurs et démarrent le set avec leur fameux titre « brujerizmo ». Toujours la même puissance dans les riffs, chant thrash/death guttural avec provocations incessantes antireligieuses notamment. Mais le public répond peu, dommage ! Vus ce printemps à Genève il y avait un échange de bon aloi en Mexicain devant la scène ce qui avait permis d’instaurer une bonne ambiance que je n’ai pas retrouvée ce soir au Sylak. Le final avec « marijuana » et les coups de machette sur les retours de scène ont un peu rattrapé le coup.

ABBATH
Entrée spectaculaire d’ABBATH en scène avec le craché de feu annonciateur d’une prestation très attendue de l’ex-Immortal. Le trio de Bergen devenu quartette en live va durant une heure de set déployer tout son art noir à la Immortal et dark-metal à la Abbath. Une certaine continuité pour le chanteur/guitariste à la voix reconnaissable entre mille. Le Norvégien Abbath de son vrai nom Olve Eikemo va encore une fois nous offrir un show incontournable et unique. Certains aiment, que dis-je adorent, d’autres n’apprécient pas sa présence en le traitant notamment de grotesque. En ce qui me concerne j’ai encore dans la tête les images de sa prestation donnée dernièrement au Metaldays en Slovénie et je n’aurai pour rien au monde raté celle du Sylak, une énorme prestation, une prestation « immortelle » tout simplement.

CARCASS
Qui pouvait le mieux clôturer cette soirée du Dimanche et du festival en même temps ? Bien évidemment c’était CARCASS. Carcass le légendaire groupe de Liverpool (UK) avec les non moins légendaires chanteur/bassiste Jeff Walker et guitariste Bill Steer. Alors ce soir place au death-grind de nos amis britishes qui avaient remis le couvert en 2012 après la séparation en fin des 90’s. Ici tout n’est que finesse chirurgicale dans des envois véloces, rapides, hargneux et agressifs aussi. Alors cette petite heure passée en leur compagnie ne fut qu’un déluge de bonheur pour tous les métalleux extrêmes, et les autres pourquoi pas ! Toujours un must en live, on aime bien entendu.

Ainsi se termine cette cuvée SYLAK 2017, cuvée réussie que nous avons bue jusqu’à la lie cela va de soi. Merci aux « patrons » du fest, aux bénévoles et même à la sécu qui ont assuré et rendu possible cette édition très attendue.