LEZARD'OS FESTIVAL
Avec : Blame, Unchained, Death Decline, Demented, Heart Attack, Deficiency, Nightcreepers, Otargos, Kronos, Gorod, Benighted, Asphyx, Onslaught, Napalm Death
  Date du concert : 10-05-2014
  Lieu : Domaine du Château de Goncourt - Matignicourt [ 51 ]
  Affluence : NC
  Contact organisateur : https://www.facebook.com/LezardOsMetalFest
 
 
 
  Chronique : 17 mai 2014 , réalisée par - Photographe : Béné https://www.flickr.com/photos/duvalbenedicte/
   
Rendez-vous était donné pour cette première édition du Lezard’os festival à Matignicourt (si tu ne sais pas où c’est je ne te félicite pas ! C’est dans la Marne en Champagne-Ardenne).

Je n’étais présente que le samedi, faute de congés. Le site est magnifique. En effet le festival a lieu sur le terrain attenant au Château de Goncourt, avec même une petite chapelle à côté de la mainstage qui donnait limite un petit plus mystique.

Deux scènes : la principale ou scène Château et la seconde la Lezard’Os. Ce qui me surprend à mon arrivée c’est le peu de monde… En parlant avec des collègues j’apprends qu’on est loin de l’affluence escomptée (250 entrées le premier jour pour 1000 attendues a priori). Sérieusement les gens, vous étiez où ? Pas d’excuses on en reparlera en fin d’article…

A peine le temps de sortir l’appareil que le premier groupe se lance. Il s’agit du groupe de thrash death métal vosgien BLAME. Musicalement parlant c’est bon, le groupe enchaîne les morceaux et permet à ceux qui ne les connaissent pas encore de découvrir l’album « Résilience » en live.

Jean le chanteur se fait remarquer par son jeu de scène particulier qui je l’avoue m’a laissée quelque peu perplexe. Il est arrivé sur scène le front plein de rouge, je croyais sincèrement que c’était du faux sang…Mais au bout de quelques minutes je le vois se taper le crâne avec son micro…c’était donc bien son sang…Mais bon soit, son charisme me fait presque oublier ça.
Les textes sont en français, fait tellement rare maintenant qu’il est important de le souligner et Jean manie les mots avec aisance et talent.

Le set se termine et les niçois d’UNCHAINED prennent place sur la scène Lezard’os. J’attendais vraiment de voir ce que ça pouvait donner en live. Et le collègue qui a chroniqué leur album ne s’est pas trompé : cet album est bel et bien fait pour les concerts. A la batterie, Olivier Gavelle (ex Kragens et ACE) fait résonner ses fûts et les riffs accrocheurs de ses comparses renforcent un son déjà bien headbangueur.

Pierre, au chant, se démène et donne le ton direct avec Infernal Death Machine. Je suis très radicale quant aux voix, c’est-à-dire que j’aime ou je n’aime pas je n’ai pas vraiment de demi-mesure à ce niveau. Et j’ai vraiment bien accroché avec celle de Pierre.
La Setlist :
1. Intro + Infernal death machine
2. Death from above
3. No Scapegoat to blame
4. Stare in the Abyss
5. Black as your soul
6. Replicant
7. Cosa nostra
8. Russia
9. Unchained

Arrive le tour de DEATH DECLINE. Originaire de Dijon, le groupe a de l’énergie à revendre. Fort d’un premier EP de six titres intitulé « Bloodstained Redemption », et un album étant en préparation, le groupe a vraiment envie de faire ses preuves. Leur enthousiasme est communicatif, Alexis en bon frontman en impose, et ils nous offrent un très bon set. J’attends l’album avec impatience.

Les Bordelais de DEMENTED prennent le relais. Et là je prends une bonne petite claque sympathique. C’est efficace, puissant, brutal à souhait. Des rythmiques précises, des riffs bien lourds, et une petite pointe mélodique, le tout surplombé d’une voix bien gutturale.
De plus les mecs sont omniprésents sur scène. Que demander de plus ??
Ça fait du bien aux oreilles, on est même limite déçus que ça se termine. Mais bon, tu sais ce qu’on dit : toutes les bonnes choses ont une fin.

C’est au tour de HEART ATTACK de se lancer sur la mainstage. Emmené par Kevin, le chanteur-guitariste, le groupe enchaîne les morceaux et la foule suit sans problème. Les canois font preuve d’un dynamisme à toute épreuve, donnant ainsi consistance au set. Kevin est bon au chant et il dispose d’un charisme naturel qui fait le reste. Les autres n’ont rien à lui envier, Flora à la basse arpente la scène s’arrêtant au passage devant Chris à la batterie. Le deuxième Chris à la guitare nous offre des soli qui ravissent le public. Bref tu l’auras compris un très bon set !

Arrive sur scène un groupe de mon département que, honte sur moi (ne me jetez pas de cailloux s’il vous plait !), je ne connais pas encore : DEFICIENCY. Originaires de Forbach, le groupe n’en est pourtant pas à son coup d’essai puisqu’il a déjà 2 albums à son actif : « State Of Disillusion » et « The Prodigal Child » et a pas mal arpenté les routes.

Bref j’attends de découvrir mes voisins. Et je ne suis pas déçue ! Le groupe est-mosellan nous propose un thrash moderne, mêlant des côtés mélodiques à des passages beaucoup heavy. Le groupe assure, c’est puissant et maitrisé. Je vais les suivre de près à l’avenir c’est certain !

C’est IN ARKADIA qui été prévu pour succéder à DEFICIENCY mais ils ont dû annuler leur prestation. Pourquoi personne ne le dira mais on n’a pas perdu au change puisque les NIGHTCREEPERS, originaires des Yvelines débarquent sur scène et nous envoient leur pagan folk metal. J’ai eu un petit coup de cœur pour ce groupe.
Pourquoi ? ça sortait un peu de l’ordinaire musicalement et j’ai bien aimé le look de viking (je suis une fille hein…), puisqu’ils sont apparus vêtus de kilts pour certains et de peaux de bêtes pour d’autres. Certains auront trouvé ça kitsch, j’ai trouvé ça fun et ça se prêtait parfaitement à l’ambiance du set et à leur style musical.

Bref…musicalement j’aime beaucoup. Haarath, au chant et à la guitare, a une prestence scénique indiscutable. Il alterne chant guttural et chant clair avec maitrise. Evoken, discrète, au clavier, nous offre de belles mélodies intenses.
NIGHTCREEPERS nous a offert un set à la hauteur, puissant et technique dans la lignée de Finntroll.

Invasion de bordelais sur la Lezard’os. OTARGOS se lance. Sur scène c’est net et très pro. Guitares accrocheuses, chant éraillé et un batteur qui pourrait faire exploser ses cymbales et caisses. Le show est visuellement bien dynamique avec des alternances rythmiques entre tempos soft et agressivité.

Le chant est plaisant, agressif et maitrisé comme on le constate en particulier sur « Remnant from a Long-Dead Star ». Otargos sent l’agressivité, et semble venu d’un autre monde mais c’est bon.

KRONOS débarque ensuite sur la mainstage. Avec des textes inspirés de la mythologie le groupe fait se masser la foule devant la scène. C’est brutal, c’est propre, c’est technique. Triv le chanteur assure et n’a rien à envier aux anciens chanteurs du groupe. Chacun a une présence scénique.

Ça commence (enfin) à bouger dans le public. Bon certes il pleut c’est pas cool mais bon c’est un festoche, on n’est pas en sucre on va pas fondre les gars…

Pas de répit, à peine le set de KRONOS terminé que GOROD est déjà en place pour la suite. Et ils sont en forme et c’est tant mieux. Vus en 2013 au Motocultor, j’en avais gardé un très bon souvenir. Et pour cause, j’en ai encore pris plein les oreilles.

Ils sont présents partout sur la scène, ça bouge, on aura même droit à un début de circle pit. Musicalement c’est toujours aussi bon et je suis bien contente de les revoir sur scène, d’autant plus que nous avons droit à un « Disavow your god » bien puissant.

Ce qui arrive ensuite c’est du lourd… ça se presse à la mainstage. La machine BENIGHTED est en marche. Intro, « X2Y »…et c’est parti ! Julien, frontman de choc, est, comme toujours, pieds nus et arpente la scène tel un possédé, assommant le public à coup de pig squeals. « Prey » met tout le monde d’accord et le public est au taquet. « Asylum Cave », « Slaughter/Suicide » et « Slut » sont repris par la foule.

J’avais pu les voir à la mi-mars avec LOUDBLAST à Rombas où on avait déjà eu droit à un show « Brutale Coalition » terrible, mais là ce soir c’est juste de la folie furieuse. Olivier et Adrien, les guitaristes sont tout aussi déchainés que Julien et Kevin Foley excelle toujours autant à la batterie. Bref encore mieux que ce à quoi je m’attendais. La technique et la maîtrise en tout point, le tout agrémenté par un jeu de scène bluffant, ça te fait l’effet d’une série de patates en pleine tête du début à la fin du set. Stéphane Buriez de LOUDBLAST fera même une apparition en fin de set (Merci à toi qui a brandit ton écharpe de l’AS St Etienne à ce moment là et m’a pourri ma photo d’ailleurs :D )

Qui plus est, le groupe est vraiment sympa et abordable hors scène. Ils ont pris le temps de parler avec plein de monde (dont moi-même) au stand de merch et sur le site. Hâte de voir leur prochaine prestation au Motocultor en août.

C’est au tour des néerlandais d’ASPHYX d’assurer la suite. Je vous avouerai qu’après le choc BENIGHTED j’ai vraiment du mal à rentrer dans le set d’ASPHYX … Entre death old school et doom par moment, le show pourtant parfaitement exécuté peine à me faire accrocher. Je dois reconnaitre que musicalement c’est précis, le groupe nous balance un très bon « Death the brutal way » et enrôle le public sur « Wasteland of terror » mais rien à faire…Affaire de goût surtout je pense.

Retour à la scène Château pour la prestation des anglais d’ONSLAUGHT qui vont nous livrer un set bien thrash. Ils vont quand même réussir à me sortir de mon état semi-léthargique suite au set précédent. Treize (Intro+12 titres) morceaux vont ainsi s’enchainer :

1. Intro-A New World Order
2. Peace
3. Chaos Is King
4. The Sound of Violence
5. Let There Be Death
6. Angels of Death
7. Destroyer of Worlds
8. Born for War
9. 66 Fucking 6
10. Fight With the Beast
11. Metal Forces
12. Onslaught (Power from Hell)
13. Thermonuclear Devastation

C’est thrash, old school, les riffs sont accrocheurs, en bref un moment pas désagréable.

J’attends le dernier groupe de la soirée devant la scène Lezard’Os. L’organisateur vient prendre la parole pour remercier les gens présents, les bénévoles, les groupes et les châtelains qui ont eu la gentillesse de prêter leur domaine. Il déplore, forcément, le manque d’affluence puis annonce le dernier groupe de la soirée et pas des moindre : NAPALM DEATH.

Je ne les avais jamais vus en live. J’avais beaucoup entendu parler de leurs prestations et du jeu de scène a priori très particulier de Barney le chanteur. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre.

Et…en effet le moins qu’on puisse dire c’est que c’est impressionnant et un calvaire pour les photographes ! Barney est monté sur pile il bouge sans cesse et semble possédé mais quelle énergie !

Parmi les titres on reconnait «Life? », « Deceiver », « The Kill » ou encore «You Suffer ». Du début à l fin Barney parcoure la scène en sautant ou en courant, agitant ses bras dans tous les sens. Et malgré ses mouvements incessants, le chant est parfait. Du grand NAPALM pour clôturer en beauté cette première édition du Lezard’os.

J’ai été touché par la prise de parole de l’organisateur, on sentait que ce festival c’était un peu LE projet de sa vie, et que même si la journée du samedi a été meilleure que les deux autres, on y était pas niveau affluence et la déception se sentait. Sérieusement c‘est vraiment dommage, il y avait une belle affiche, un site exceptionnel, des bénévoles motivés et vraiment sympas… Il ne manquait que vous les métalleux… du coup pas de Lezard’os en 2015 mais certainement en 2016. Je le souhaite sincèrement, car ce festival a tout d’un grand et mérite vraiment de se faire sa place.

Je terminerai sur une phrase de l’organisateur : « Ceux qui ne sont pas venus ont eu tort.», je confirme, en 2016 bougez-vous, et faite du prochain Lezard’os un grand succès.