CHRONIQUES ALBUMS

Initié par le « mythique » bassiste de Pink Cream 69 et producteur de renom Dennis Ward, également compositeur incroyable et homme de main du label Frontiers, Khymera est son nouveau bébé, secondé par le claviériste Daniele Liverani, une première tentative avec Steve Walsh (Kansas) au chant en 2004 avait posé les bases de ce rock mélodique basique et supra-commercial, Dennis a dorénavant pris le micro de main de maître et nous balance un quatrième album en pleine poire, bourré de mélodies, une grosse production qui n’est pas sans rappeler certains travaux de Journey, Def Leppard ou encore le dernier Silent Force... Du grand art.... dans le style...

Avis donc aux amateurs de grosses productions baveuses AOR, du rock ou hard FM comme on appelait cela dans le temps, avec des claviers pompeux à souhait, épais et colorés, des chœurs virevoltant sans s’occuper d’habiller des ponts, des couplets ou des refrains, des rythmiques carrées ultra-conventionnelles, des soli tous plus écrits et virtuoses les uns que les autres, et un chant médium aigu qui ravira les fans des Toto, Foreigner, Survivor et autres Soto…

Beaucoup d’informations à intégrer durant cette heure de musique et ces douze morceaux, plus garnis les uns que les autres, aucune pause, même pendant la ballade « Streetfields », qui semble ne pas pouvoir arrêter le flot d’accords et de notes, balayant notre audition comme un vent maritime à forte allure, mettant en veilleuse la majeure partie de notre recherche esthétique au profit d’une quantité impressionnante de transitions, d’arrangements et d’ajouts mélodiques de toutes sortes… C’est lourd quand même, tout ça…

Artistiquement, il n’y a pas grand intérêt à décortiquer la recette, aucune folie, aucune surprise venant pimenter le calibrage radio des chansons, tous les morceaux sont construits sur le même schéma, on se surprend même parfois à deviner le refrain qui va suivre, tant les mélodies, si parfaites soient-elles, ont été utilisées et rabâchées au fil des décennies depuis que le rock s’est fait mélodieux et commercial.

Un coup de maître dans le monde du commercial, ultra bien fait, ultra produit, ultra kitsch, la musique fait ce qu’on lui demande, des mélodies accessibles au plus grand nombre, des harmonies jolies et justes ce qu’il faut de puissantes, pour toujours plus d’auditeurs et une plus grande rentabilité au final… Un album comme on en fait des centaines depuis quelques années maintenant…