CHRONIQUES ALBUMS

Nonsense est un jeune groupe constitué de cinq musiciens, fondé en 2012, qui proposera son premier EP autoproduit , « On earth » en février prochain. Remarqué par la presse et le public au printemps 2014 avec un premier single « Final Flash », Nonsense a déjà eu la chance de jouer avec des pointures comme Trepalium, Hypno5e, Textures. Mais s'agit-il vraiment de chance ? Au bout de 2 minutes d'écoute de « Virtual addiction », premier titre des cinq qui composent « On earth », on comprend que le début de reconnaissance dont bénéficie le groupe n'est pas simplement le fait d'une bonne étoile. La barre est placée, pour une première production, haute, vraiment haute. A un tel niveau qu'on sait, malgré sa courte existence, que la formation est entrée directement dans la cour des grands. Aux groupes avec lesquels Nonsense a déjà tourné, le quinquet emprunte de nombreuses influences stylistiques, post-hardcore, progressif, djent, hardcore chaotique, death (on peut résumer le tout par l'appellation « métal d'avant garde »...) qu'il manie avec virtuosité pour se créer son identité musicale, solide, unique, authentique.

« Virtual addiction », premier titre du EP cité précédemment, est un condensé exhaustif de ce que pratique le groupe dans les cinq compositions qu'il propose : une violence qui se veut tour à tour clinique et organique, volontairement déstructurée ou bien au contraire faisant preuve d'une précision diabolique basée sur des riffs dissonants, éclatés, plombés, bulldozers et habilement construits sur des successions de contretemps, le tout évoluant en parfaite symbiose avec une rythmicité technique et protéiforme insufflant la dynamique idoine pour structurer un morceau hallucinant de créativité. Sur cet ensemble instrumental parfait vient se poser la voix d'Olivier, impressionnante de par sa puissance, sa tessiture, sa justesse : qu'il s'agisse d'un chant clair et mélodique, d'un chant hurlé, murmuré, saccadé ou growlé, la maîtrise technique vient en œuvre l'intention première en s'emparant émotionnellement d'un auditeur totalement à la merci de la tornade sonore qui s'abat sur ses oreilles.

Les morceaux sont relativement longs, de 4 à 8 minutes et permettent au groupe de présenter des productions variées où les processus créatifs se font explosifs permettant des ambiances différentes, des atmosphères soniques indépendantes et complémentaires à la fois.
En attendant donc avec impatience d'avoir le loisir de les voir en live et surtout la sortie d'un vrai LP, fans de Klone, Meshuggah, Hypno5e, Trepalium et consorts, vous allez vous régaler avec « On earth »...

Longue vie à Nonsense !