HANGOVER SUBJECT Before It's Too Late [ 2015 ] |
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CD Album Durée : 55 Style : Hardrock/Southern/Blues |
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Chronique : 17 décembre 2015 , réalisée par RDpix | ||||
Voilà une chronique qui, pour changer un peu, ne parlera pas que de métal. Si tu es fermé à tout autre style de musique, passe ton chemin. Je n’avais pas envie non plus de chroniquer un groupe super-connu qu’il ne compte plus toutes les chroniques hypocritement élogieuses de son dernier album. Si tu n’as pas envie de découvrir un petit groupe méritant de l’être un peu plus, passe ton chemin. Je propose avec cette chronique, de revenir aux bases de ce qui nous fait taper du pied et headbanguer inconsciemment devant un groupe armé d’une batterie, d’une guitare, et qu’une basse. Si tu n’aimes pas taper du pied et headbanguer devant un groupe sympa, je t’expliquerais comment faire un nœud coulant dans une prochaine chronique. C’est bon? On est entre gens sérieux ? Alors je peux y aller. On va parler un peu de rock n’ roll et surtout de blues. Si je devais paraphraser un illustre interprète que j’exècre particulièrement, je dirais : « toute la musique que j’aimeuuuh, elle vient de là … poil au tibia ». Maintenant que j’ai perdu les derniers lecteurs sérieux qu’il me restait, je vais pouvoir me lancer dans la présentation de la galette dont au sujet de laquelle que j’voulais vous entretenir aujourd’hui. Ca s’appelle « Before It’s Too Late » et c’est le troisième enregistrement home made du groupe HANGOVER SUBJECT. Ce sont des gens qui viennent de ces contrées lointaines appelées les Rhône- Alpes. Le groupe est composé de Michel le bassiste, Flo le batteur et Richerd le chanteur-guitariste- cigarboxiste-slider-couteau suisse. Et ces petits gars-là ne se cantonnent pas à faire de la musique alpine, poil à la p… Non. Ce qu’ils aiment c’est le bon gros blues à l’ancienne, venu de loin de l’autre coté de l’Atlantique. Mais étant également fans du bon gros hard-rock bien gras façon 70’s, ils ont mixé l’un, l’autre et tout ce qui se trouvait au milieu pour faire ce qu’ils appellent du Hardrockin’ Blues. Hooo Yeah !! Je suis preneur. Du blues disais-je donc. Mais à l’écoute du premier morceau, « I Could », c’est plutôt la lourdeur du style stoner, accordé bien grave et distordu à souhait qui nous saute aux oreilles. On retrouve cette ambiance quelques morceaux plus tard avec « Brain Destruction » ou encore «Straight to Hellfire » dont certains passages sonnent presque comme du Corrosion of Conformity. Sur ces morceaux, la batterie se fait lente et puissante. Les lignes de basse et de guitare ne sont pas d’une complexité folle mais la saturation de celles-ci leur donne toute la profondeur. La voix quant à elle fait un travail impressionnant. Le chanteur utilise son timbre le plus rocailleuse et ça se marie parfaitement avec la disto utilisée. Le groupe joue aussi dans le registre du rock n’roll et nous offre un exercice de style très appréciable. Avec « Two Steps To the Grave » le guitariste nous montre ses talents au slide. Entre deux couplets d’un blues bien grave chantés d’une voie claire, le refrain monte en intensité avec des slides au dobro diablement efficaces et des mini riffs/solos qui font leur petit effet. Ces passages sont agrémentés de la voix rauque dont je parlais plus haut pour encore plus de puissance. C’est avec grand plaisir qu’on tombe également sur du des morceaux de pur rock n’ roll. Je pense surtout à « Hillbilly Rocker » qui donne juste envie de sauter de son fauteuil et de danser. La batterie enclenche carrément la vitesse supérieure à grands coups de grosse caisse super rapide. Une énergie qui ferait presque penser à ce que peut faire Ted Nugent en reprenant « Baby Please Don’t Go ». Dans un registre plus hardrock, « Soul’s Barricade » fait preuve d’une puissance indéniable. En fermant les yeux on se verrait au guidon d’un gros chopper, parcourant le désert d’Arizona, tout en remuant la tête d’avant en arrière au rythme de ce morceau. Une base de blues est naturellement commune à tous les morceaux. Mais certains lui sont directement dédiés. Le morceau « Bad Day » avec son rythme lent, la voix claire et grave, son solo et sa montée en puissance à la toute fin me font penser à un mix de blues lourd à la Buddy Guy et à l’interprétation paisible d’un « Gone Cold » de Clutch. Encore une belle utilisation de la voix, montrant que le chanteur peut naviguer dans de nombreux registres sans faille. Puis, approchant de la fin de l’album on tombe sans s’y attendre sur une pépite. La preuve que l’on peut faire quelque chose de génial avec presque rien : « Four Dollars Blues ». Avec un peu d’imagination, un manche en bois, une boite de conserve et seulement quelques notes, nos musiciens sont parvenus à jouer ce morceau si efficace et pourtant d’une simplicité enfantine. Avec ce titre, le groupe fait un clin d’œil direct au blues à l’ancienne, sans fioritures, basique mais entraînant et parfaitement rythmé. Avec tout ça, tu vas me dire « mais c’est l’album parfait, y a rien à redire ». Et bien non. Il y a quand même quelques imperfections qui viennent ternir le tableau. La voix de Richard, qui est un des grands atouts du groupe, semble trouver ponctuellement ses limites. Ainsi, dans le morceau « Wasn’t mean’t to be », les passages chantés avec une voix claire sont parfois presque justes sur la note. Ce titre lent casse un peu le rythme de l’album, ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi. Mais la composition du morceau est très répétitive sur les 5 minutes et 30 secondes que dure le morceau. L’effet de longueur est par conséquent rallongé. On n’est pas mécontent de passer à autre chose une fois ce temps écoulé. Sur « Virtual World » dans lequel le groupe dépeint un portrait critique d’une victime de la mode et des dérives sociétales, la justesse du chant est moins critiquable, mais certains pourront être dérangés par un accent bien de chez nous un peu trop prononcé. D’autres y verront un certain charme. Pour ma part, je ne trouve pas ça gênant au point de zapper le morceau mais c’est suffisamment marquant, encore plus que sur les autres pistes, pour être noté. Je cite ces défauts mais c’est juste histoire de chipoter. L’album est très agréable à écouter. C’est techniquement très bien pour une production maison. Beaucoup de bonnes idées, de bonnes compos et de styles variés autour du thème Southern Rock. Je sais que ces gens là tournent pas mal sur scène et j’ai hâte de croiser leur route pour voir ce que ca donne en live. Je ne peux donc que conseiller l’écoute de l’album «Before It’s Too Late », c’est que du bon pour tes oreilles. |
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