CHRONIQUES ALBUMS

Ce qu'il y a de fascinant en chroniquant des albums de manière régulière, c'est de ne pas se limiter uniquement aux sorties les plus importantes. Le monde de la musique est vaste et on n'est jamais à l'abri de tomber sur un groupe encore inconnu ou alors très peu connu qui dépasse toute les attentes. L'inverse est possible aussi rassurez vous. GLOOMY HELLIUM BATH est encore une très jeune formation française mais déjà son album "Sistema Solera" a réveillé l'intérêt du label DOOWEET ce qui est plutôt bon signe.

En jouant du côté de l'indus, GLOOMY HELLIUM BATH a choisi une voie singulière. Certes le groupe emprunte aussi au punk, au rock et au metal quelques éléments car ce sont des références relativement incontournables. L'ensemble musical est cependant assez personnel avec une ambiance générale qui est propre au projet. J'ai le sentiment que MINISTRY est peut-être le groupe connu qui pourrait se rapprocher le mieux de cette ambiance un peu tordue, notamment sur le titre "Fuck It". Il y a bien "Fight" en ouverture de cet opus qui vous triture les méninges avec ses aspects punk mais surtout sa construction particulière. Vous comprendrez vite avec "Alcoholique Djerk" que ce combo n'est pas si simple à classifier mais là n'est pas le plus important. Si on se concentre sur l'énergie pure et la créativité, GLOOMY HELLIUM BATH joue dans la cour des grands, tout comme TAMTRUM ou PUNISH YOURSELF. Si vous voulez du sombre, vous en aurez aussi avec "Sistem Solera" et son clavier improbable ainsi que sa lourdeur écrasante. On frise la dubstep mais sans jamais tomber dedans, ce qui aurait pu être une facilité que le groupe évite sans problème. "Lady Boy" n'est pas une reprise de LINDEMANN ce qui aurait pu être amusant. Mais non, il s'agit bien là d'une composition originale. On y remarque d'ailleurs un solo très impressionnant, ce qui confirme le niveau technique de ces musiciens. On trouve aussi "Ouarchhh" avec son intro noise puis sa suite façon rock maladif. On aurait pu écouter un titre lumineux mais GLOOMY HELLIUM BATH en a fait un titre sombre et tordu comme on les aime. L'ambiance est là aussi très travaillée et sans cesse en évolution durant ces presque 5 minutes de musique. "Bloody Mary" enfonce le clou avec ses sonorités très industriel tandis que "Fucking Mashine" ramène un peu de lumière après ces passages du côté obscur. Il le fait sous forme de ballade où les backing vocals n'ont rien de léger. "Dead Rising Horse" clôt enfin ce disque avec une introduction où le chant me fait irrémédiablement penser à celui de Corey TAYLOR de SLIPKNOT. Un sample ? Peut-être mais mis à l'envers ou quelque chose de ce genre. Peut-être que je me plante du tout au tout mais la ressemblance est flagrante. Le reste du morceau reprend ces notes de clavier tandis le titre accentue les aspects les plus metal du groupe. On finit sur une touche apocalyptique où les couches se superposent, mélangeant les influences favorisant ainsi une ambiance particulièrement singulière.

GLOOMY HELLIUM BATH pourrait très vite se faire remarquer mais cela dépendra évidemment de ce que nous réserve le groupe en concert. En tout cas, le travail et la créativité sont là. Cet album n'est pas à laisser entre toutes les mains mais se doit d'être écouté par tous ceux qui sont en recherche de nouveauté et d'originalité.