CHRONIQUES ALBUMS

Cet album du chanteur multi-groupes Kelly Keeling est une nouvelle fois l’œuvre du producteur/claviériste/ compositeur/ chanteur insatiable Alessandro Del Vecchio, compositeur pour la majorité des groupes-projets créés de toutes pièces pour le label Frontiers, à des fins plus commerciales qu’artistiques.

Les centaines de chansons réalisées par ce claviériste pour les dizaines de groupes du label ne sont pas toujours gage de qualité, le nombre impressionnant de mélodies qu’il a sous sa coupe ressemble un peu à un travail à la chaîne d’usine à fabriquer des tubes. Certains travaux sont excellents, ce n’est pas vraiment le cas ici.

Non pas que cet album soit mauvais, loin de là, les musiciens sont bons, le guitariste soliste surtout et Kelly Keeling sait indéniablement chanter, bien qu’il possède un timbre de gorge particulier auquel il faut s’habituer car peu variable dans la tessiture. On aurait juste aimé un peu plus de folie dans les chansons, les refrains sont tellement désuets qu’on a l’impression d’avoir entendu mille fois déjà ces mêmes mélodies et ces enchaînement d’accords pompeux et faciles…

Quelques morceaux un peu plus originaux, du moins entraînants sortent du lot, comme Written In Fire, ou encore Isolated Man et Money House, où un semblant d’inspiration et de groove se laisse percevoir, mais l’ensemble est assez plat et manque cruellement de chaleur artistique.

Frontiers nous ont déjà sortis de meilleurs projets de la sorte, mais nous ont sortis pire aussi. Cet album de Kelly Keeling se laisse écouter, tranquillement, sans se poser de questions, il vous fera même parfois taper du pied et dodeliner de la tête, avant que vous ne passiez à autre chose dans votre journée et que vous oubliez alors cette musique…