ABYSSAL ASCENDANT
Chronicles Of The Doomed Worlds [ 2015 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album
Durée : 45.31
Style : Death/Doom
  Infos :
  Contact label : http://www.doloremrecords.com/
  Contact groupe : http://abyssalascendant.com/ http://abyssalascendant.com/category/media/music/
  Interview :
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 21 octobre 2015 , réalisée par NegativeHate
   
Partons maintenant à l'est de notre beau pays, plaçons-nous entre la Franche-Comté et l'Alsace. Outre le comté que j'aime particulièrement (surtout le bien affiné), c'est surtout ici que réside le groupe dont on va parler aujourd'hui. ABYSSAL ASCENDANT ne fait donc pas dans la pasteurisation et autres processus, mais bien dans la musique et surtout dans le Death à tendance Doom. Le trio sort donc son premier opus physique avec « Chronicles Of The Doomed Worlds ». Appétissant, n'est ce pas ?

On commence tout de suite avec une introduction nommée « Celephaïs Chant ». Cette piste nous présente des vagues de sons que l'on pourrait apparenter à du 8-bit sur-compressé surmontés de chants incantatoires. Le malaise est présent, dès les premières secondes. On ne sait pas où on va, on ne sait pas d'où ça vient, on est simplement perdu...

Et c'est parti, « The Nameless Shape » nous libère de ce calvaire sonore oppressant mais magnifiquement orchestré. On arrive donc au Death du trio qui, dès les premières notes, nous impressionne de par sa dextérité. En effet, les tempos s’enchaînent et nous percutent à des vitesses folles, passant de blasts meurtriers à des riffs lourds, le tout surplombé d'un chant bas et gras qui ferait pâlir les moins délicats en raclage de gorge.
« Interdimensional Predation II » suit ce même schéma avec en plus un invité ! Il s'agit de Dinny du groupe MORGON qui a accepté de poser sa voix sur ce titre. Mais c'est aussi avec ce titre que les premiers défauts apparaissent. Les voix de Florent (chant/guitares) et de Dinny se confondent malheureusement un peu trop, de trop minces différences apparaissent si bien qu'on ne sait pas trop qui chante quoi. Le mix est aussi un peu trop juste à mon goût. La basse de Fanny ne perce pas à travers l'ensemble si bien qu'on la croirait absente. Niveau batterie, rien à redire si ce n'est que les passages sur la cymbale ride (et particulièrement ceux avec la cloche de la ride) ne sont pas assez forts. On aurait aimé entendre la cloche tinter et nous éclater les oreilles...
Le dix titres poursuivent leur route avec « Disrupted Incarnation », premier titre où l'on entend la voix de Fanny.. Enfin je pense. Car comme dit plus haut, on confond un peu toutes les voix. Si mes dires sont vrais, alors la voix de la bassiste est un poil plus aiguë, donc tend plus dans les médiums. Tout comme Florent, elle pratique un growl gras et fort en glaviots. L'alliance des deux est donc un réel plaisir à écouter, une excellente complémentarité en fin de compte.

« Teared Up In Cosmorphosis » prend le relais, et là encore chapeau. Quatre minutes et quelques de démonstrations techniques et rythmiques, qui se terminent par une outro toute aussi inquiétante que l'intro de l'opus. Le groupe arrive à mixer correctement technicité et musicalité, chose que l'on ne voit guère aujourd'hui, les groupes tirant généralement vers l'une ou l'autre des deux possibilités.
« The Black Pharaoh », comme son nom l'indique, est tourné vers la mythologie égyptienne. Mais peut-être pas assez.. Je ne dis pas que le groupe devrait se travestir en Death Oriental, mais les éléments égyptiens présentés sur ce titre ne sont pas suffisent à mon goût. La bonne moitié des paroles est en égyptien (ce qui est vraiment agréable car, encore une fois, peu de groupes innovent au niveau des paroles), les nappes de synthé et chants prophétiques sont aussi présents mais aucun solo utilisant les gammes spécifiques de ces terres ne retentit. Bon si, mais il faudra attendre la fin du morceau pour pouvoir entendre quelques notes. Du coup, on se retrouve entre un Death européen traditionnel et quelques éléments égyptiens mais malheureusement pas assez pour réellement tirer quelque chose de ce titre qui n'en reste pas moins bien travaillé.

Le Doom pointe son nez grâce à « The Prowling Of Rlim Shaikorth ». On notera les deux coups de cloche du début.. La ride toujours.. Mais ce n'est pas tout. Ici, le groupe allie un Doom mid-tempo (comprenez par là pas si lent que ça pour du Doom) et le Death qu'ils pratiquent. A plusieurs moments, des relents de Black se font sentir notamment grâce à la voix particulière de Florent. On retrouve aussi ces relents dans les paroles : « Ice.../Freezing.../Cold... ». Clin d’œil à nos amis les Blackeux Scandinaves ? Un morceau plus sage qui repose avant la dernière ligne droite.
Morceau totalement plus violent et sans grande variation de tempo, « Temple Of The Thousand » change notre perception du groupe. Les seules variations seront moins brutales grâce à des stratagèmes que le groupe a concocté, à savoir des transitions et roulements ou même des arrêts nets par instants de la musique avant de reprendre de plus belle.

La course à la violence a commencé et on entre dans du lourd avec « I, Progeny Of The Lurker ». Enfin, sur le papier le titre a pas l'air si violent, mais l'ambiance et les riffs nous font perdre pied petit à petit jusqu'à devenir prisonnier des soli et autres brutalités. Au fur et à mesure que ces coups augmentent en volume et en nombre, l'originalité elle diminue un peu. Mais vu ce que le groupe a développé au travers de ces dix titres, on ne leur voudra aucunement.
Dernier effort du groupe, j'ai nommé « The Gift Of Shub-Niggurath ». Et là, extase. Encore une fois, le groupe décide de jouer sur les tempos, et là ça se voit ! Les riffs Dooms lents et déjà lourds au départ sont en plus alourdis par la distorsion extrême et la section rythmique. AA nous offrira même une sorte d'interlude où l'on entend les os d'un pauvre condamné au sacrifice (« The Gift ») se briser sous les doigts d'une bête maléfique. En guise de fin, un petit solo court mais extrêmement rapide puis s'en va !

Reprenons tout d'abord notre souffle. Et puis du comté si vous voulez...
ABYSSAL ASCENDANT nous assène au travers de ses changements de tempos incessants des coups directement dans le plexus. On est secoués par les virages à 180° que le groupe prend au travers de ses musiques et on en ressort faible, traumatisé... Faut-il voir cet album comme une chose puisant toute notre énergie et nous rendant vides ? Serait-on le sacrifice donné au Dieu ABYSSAL ASCENDANT ? Si oui, alors sacrifiez-moi de suite ! Mais ramenez-moi du comté d'abord..







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