DÉLUGE Æther [ 2015 ] |
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CD Album Durée : 55.33 Style : Post-black metal |
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Chronique : 09 octobre 2015 , réalisée par blacklakenidstang | ||||
« Le tonnerre gronde au loin. La pluie tombe sans cesse, incisive et impitoyable. Tempête soudaine d’instruments déchaînés puis le calme, le calme absolu. », telle est la présentation faite par Les Acteurs de l’Ombre de l’une de leurs récentes signatures, Déluge. Originaire de Nancy, j’ai pu découvrir ce groupe sur scène, pour son premier concert – ouvrant déjà pour l’illustre CELESTE. Alors que j’avais plus ou moins oublié cette jeune formation, celle-ci ne m’ayant pas véritablement marquée lors de cette soirée (la faute en partie imputée à un son brouillon), mes yeux ont fini par se poser sur l’artwork du premier album de Déluge, réalisé par le plus que talentueux Valnoir de Metastazis. Somptueuse et mystérieuse, il fallait que je vérifie si la musique cachée sous cette couverture est à la hauteur de l’art de Valnoir, si mon immense coup de cœur pour cette dernière irait de paire avec un coup de cœur musical… Avec un espoir immense, j’ai donc écouté ce premier album, nommé Æther en référence, selon la mythologie grecque, à la partie supérieure du ciel qui offre aux Dieux un air pur. Aspirant entendre un album aérien, pur et sublime, je me suis pourtant retrouvée, comme dans mes souvenirs du concert nancéien, face à un ouragan de blasts et de violence. Il faut dire que Déluge a choisi de jouer sur le terrain du post-black metal (un de mes domaines de prédilection, grande amatrice de post-metal et de black que je suis). Or, ce genre particulier est touché par le même syndrome que la scène « post » : trop de groupes se ressemblent. Pour se démarquer, il faut donc jouer à l’apprenti chimiste et déterminer une recette des plus parfaites. Au sein du même label, par exemple, Regarde les Hommes Tomber a réussi à en créer une avec brio. A contrario, Déluge ne me semble pas encore avoir tout à fait réussi cet exploit… Æther est en effet un album qui connaît, à mon sens, des défauts… Trop écrasant et compact, Déluge se perd parfois trop dans sa violence et oublie de faire respirer ses mélodies. Les deux premiers morceaux, "Avalanche" et "Appât", en sont de bons exemples : dans la marée déferlante de blasts brutaux et de hurlements sourds, Déluge se noie dans une lourdeur bien trop oppressante à mon sens. Or, ce défaut est d’autant plus dommage que Déluge a la capacité de se corriger car le groupe sait composer ces mélodies noyées… Les morceaux "Klarträumer", "Vide" ou encore "Houle", sonnant à la Downfall of Gaia, sont en effet très bons. La difficulté est donc de définir la balance parfaite entre black et post-metal/post-hardcore… Le second défaut est lié aux hurlements, trop monotones, qui ne font pas honneur aux paroles du groupe. Rédigées en français, celles-ci sont intéressantes : poétiques, incisives, parfois vulgaires façon CELESTE ("Appât"), elles méritent une attention particulière que le chant écrase lourdement. « Si ce n’est l’espoir, ce faux frère, qui t’emporte, te fatigue, te happe. » Cet espoir, je le range alors dans un coin de mon cerveau et je le ressortirai à la sortie du prochain album, souhaitant que Déluge navigue dans un sens plus à mon goût. Au fond, cet album est plutôt bon, mais il n’aurait peut-être pas dû donner ces places d’honneur à "Avalanche" et "Appât" car le reste de l’opus sonne mieux. J’aurais pourtant bien aimé encadrer une sérigraphie de l’artwork de l’album dans mon salon… |
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